Ozone exporte son expertise en Afrique
Mali, Soudan, Côte d’Ivoire, Guinée Conakry… la conquête continue
Le groupe débarrasse 52 villes marocaines de ses ordures pour 800 millions de DH
De 4 femmes de ménage, l’entreprise est passée à plus de 7.800 salariés
Le ramassage des ordures ménagères est l’un des services qui pèsent le plus dans les dépenses annuelles de la Commune de Fès. Confié au groupe Ozone Environnement et Services, la gestion de ce volet (nettoiement et ramassage d’ordures) coûte quelque 144 millions de DH, soit près de 20% du budget communal.
Mais s’il y a bien une note positive dans l’action du maire Driss El Azami, c’est bien celle relative à la propreté de la ville. En effet, la capitale spirituelle est l’une des villes les plus propres du Royaume. L’Economiste revient sur les principaux axes de ce contrat de gestion avec le groupe marocain, qui développe aujourd’hui sa présence dans plusieurs pays africains.
? Un contrat de gestion actualisé à Fès
«Ozone environnement et services» a démarré son activité de ramassage des ordures de la ville de Fès le 11 septembre 2012. Son PDG, Aziz El Badraoui, décrochait là son premier gros contrat (de 7 ans). Dès lors, il déclara «la guerre contre les déchets ménagers» et promit d’éradiquer tous les points noirs pour une enveloppe annuelle de 130 millions de DH. Son objectif était de lutter contre l’accumulation des déchets au niveau des terrains vagues, les maisons en ruine, les oueds et autres exutoires. Avec l’extension de la ville, le contrat de gestion devait être actualisé afin d’intégrer les nouveaux quartiers. Ainsi, la mairie a établi, dès 2016, un nouveau plan d’action pour la gestion du ramassage des ordures ménagères. Mise en œuvre en collaboration avec le délégataire, la nouvelle feuille de route vise l’amélioration de la qualité des prestations, en coordination avec la société civile. Un nouvel organigramme du service du nettoiement a été établi par la commune. En vertu de cette feuille de route, la ville est découpée en 3 zones, chacune d’entre elles comprend deux arrondissements. De cette manière, l’opérateur, comme son ordonnateur, a éradiqué les points noirs de Zouagha et Jnane Lward. Renforcement du balayage mécanique, lutte contre l’affichage sauvage, équipements en bacs et matériels de collecte et multiplication des rondes dans les différents quartiers sont au menu de la feuille de route. Pour mettre en œuvre ce plan, plus de 1.300 salariés, agents de nettoiement et autres, sont déployés. La dépense a, quant à elle, atteint 144 millions de DH.
? Débarrasser la ville de 5.000 tonnes d’ordures en une journée
A l’occasion de la fête du sacrifice, Ozone, en collaboration avec la commune de Fès, a mobilisé tous ses moyens logistiques pour débarrasser la ville de plus de 5.000 tonnes d’ordures en une journée, soit 3 fois le tonnage habituel. Un «plan Marshall» a été établi un mois à l’avance. «Plusieurs réunions ont été tenues et présidées par le maire en personne», révèle El Badraoui. Une vaste campagne de communication a été lancée pour sensibiliser à la bonne gestion des déchets, avec des stands animés dans tous les arrondissements, des flyers et des échanges directs avec la population. La société a distribué près de 20 tonnes de sacs en plastique aux 7 arrondissements de la ville, en plus de ceux offerts directement aux habitants. «Nous avons loué des engins de renfort et embauché des effectifs occasionnels pendant cette période. Résultat: nous avons débarrassé la ville de ses déchets le jour même de l’Aïd et repris notre rythme normal de travail dès le lendemain», explique le management du groupe.
? Le tiers du chiffre d’affaires en Afrique
Pour Aziz El Badraoui, l’activité de sa société à Fès est un modèle à l’échelle continentale. «C’est grâce à notre prestation dans cette ville que nous avons pu décrocher une cinquantaine de contrats au Maroc», estime-t-il. Son groupe a enchaîné sa conquête du continent africain avec des contrats à Khartoum au Soudan, au Mali, à la Côte d’Ivoire et dernièrement avec la signature du contrat de Monrovia au Liberia, pour une durée de 10 ans, avec un chiffre d’affaires annuel de 17,4 millions de Dollars à la clé. À Bamako (Mali), à titre d’exemple, le groupe marocain Ozone vient de signer un contrat pour le tri et l’exploitation des déchets organiques. Le premier marché qu’il y avait obtenu, il y a près de quatre ans, d’un montant de 150 millions de DH, concernait la collecte des déchets, la gestion de la décharge et l’assainissement liquide. Aujourd’hui, uniquement au Maroc, Ozone détient plus de 52 contrats de gestion déléguée avec les villes de Fès, Salé, Khouribga, Settat, Sidi Kacem, Essaouira, Youssoufia, Chamaia, Marrakech Tamansourt, Harhoura, Sefrou, El Hajeb, Saïdia, Laâyoune, Guelmim, Boujdour... Le groupe a réalisé en 2017 un chiffre d’affaires de 800 millions de DH, dont 530 MDH au Maroc et 270 MDH en Afrique.
? La saga d’une société 100% marocaine
Créée il y a 10 ans avec un effectif de quatre techniciens de surface (femmes de ménage), Ozone se fraye, depuis quelques années, un chemin dans la gestion déléguée de la propreté publique. Multipliant les contrats dans le royaume, le groupe poursuit son expansion sur le continent. Il entend bousculer les grands acteurs du secteur, grâce à sa politique de prix bas, des prestations de qualité et une bonne connaissance du terrain. Cette entreprise 100% marocaine, certifiée ISO 9001, ISO 14001 et OHSAS 18001, emploie aujourd’hui plus de 7.800 salariés au Maroc et en Afrique. Elle dispose de plus de 1.000 engins. La société est liée aux collectivités locales par des contrats de longue durée (7 ans pour la majorité). «Nous sommes à l’écoute et nous mobilisons les moyens nécessaires à nos missions. C’est notre recette du succès», conclut son PDG, Aziz El Badraoui.
Publier Le 30 août 2018
Source web par: leconomiste
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