La création d’emplois décents dans l’agriculture réduirait la migration des jeunes La FAO appelle à relever les défis de la mise en place et du développement des entreprises agricoles

L’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a affirmé récemment que les entreprises agricoles peuvent contribuer à enrayer la vague migratoire qui touche le continent africain.
De nombreuses opportunités existent pour les jeunes Africains tout au long de la chaîne de valeur agricole, a soutenu l’agence onusienne lors de la conférence consacrée à l’emploi des jeunes dans l’agriculture qui s’est tenue les 20 et 21 août courant à Kigali au Rwanda.
Ainsi que l’a relevé le directeur général de la FAO, José Graziano da Silva, «créer des opportunités d’emplois décents pour les jeunes Africains dans le secteur de l’agriculture peut contribuer à réduire de manière importante la migration des jeunes».
Le patron de l’organisation croit fermement que «si les jeunes sont en mesure d’accéder à ces opportunités, ils ne quitteront pas le continent à la recherche d’autres».
S’exprimant à l’occasion de cet important rendez-vous continental, co-organisé par l’Union africaine (UA), le gouvernement rwandais et la FAO, José Graziano da Silva a, par ailleurs, assuré que «nous possédons les moyens de fournir ces opportunités ici où vous pouvez voir et contribuer à bâtir l’avenir de vos pays et de votre continent».
Comme l’a rappelé la FAO dans un communiqué au lendemain de ladite conférence, près de 65 à 75% des migrants originaires d’Afrique sont des jeunes et la plupart d’entre eux partent à la recherche d’opportunités d’emplois.
Selon les estimations de l’organisation, quelque dix millions d’emplois devra être créés chaque année en Afrique alors que la population du continent est en constante augmentation.
A en croire la FAO, «le secteur agricole - et notamment les systèmes alimentaires et les chaînes de valeur qui y sont associés - peuvent offrir des débouchés entrepreneuriaux non négligeables pour les jeunes».
D’où l’intérêt de cette conférence à laquelle ont pris part des délégués issus de 58 pays, des membres de plus de 30 organisations régionales et internationales, du secteur privé, des partenaires en développement ainsi que des représentants de gouvernements et des associations de jeunes.
Une conférence qui s’est penchée sur les principales questions touchant à la thématique retenue et qui a souligné les nombreux défis auxquels les jeunes sont confrontés.
Les participants ont donc eu l’occasion de mettre l’accent sur « les facteurs de production tels que la terre qui représente l’un des obstacles les plus importants pour les jeunes désireux de commencer ou de développer leurs entreprises agricoles », rapporte la FAO sans oublier d’ajouter l’accès limité aux mécanismes de crédit, entre autres défis.
Comme l’avait indiqué la FAO avant son ouverture, la conférence de Kigali visait à favoriser les échanges entre les parties prenantes sur les connaissances et les meilleures pratiques au sujet des interfaces entre l’agriculture, l’emploi des jeunes, l’entrepreneuriat, les innovations dans le domaine des TIC, afin de prioriser les interventions pour aller de l’avant.
Soulignons qu’à l’issue de cette manifestation, la délégation de jeunes a ainsi relevé sa part de recommandations à prendre d’urgence dans un communiqué décliné en 8 points.
Selon ce document, il est question de «faire de la conférence des jeunes un évènement biannuel, renforcer les capacités, créer un environnement favorable aux jeunes, garantir aux zones rurales l’accès aux services essentiels afin de pratiquer une agriculture moderne et de soutenir les agro-entreprises et la chaîne de valeur».
Autres mesures exposées : changer l’image négative associée à l’agriculture et soutenir les plateformes nationales de jeunes dédiées au partage de connaissances et aux meilleures pratiques, a relevé la même source.
A propos de la perception négative des jeunes de l’agriculture, l’organisation a estimé que « les rendre fiers d’être agriculteurs nécessite de changer l’image mais aussi les conversations portant sur l’agriculture en les orientant davantage vers des discussions axées sur les opportunités et les profits qui peuvent être accumulés tout au long de la chaîne agroalimentaire ».
S’agissant de la résolution des problèmes auxquels ils sont confrontés dans ce secteur, la « FAO a appelé à créer un établissement dédié aux jeunes dont la tâche serait de les aider à relever certains des défis qu’ils rencontrent lorsqu’il s’agit de mettre en place et de développer leurs entreprises agricoles », peut-on lire sur le site de l’agence onusienne, précisant que la structure serait tout d’abord lancée au Rwanda puis reproduite dans les autres pays
Africains.
Le 22 août 2018
Source web par : libe
Les tags en relation
Les articles en relation

Impacts du changement climatique sur l'agriculture marocaine
Les projections confirment la baisse des précipitations et l'augmentation des températures Les résultats montrent que le changement climatique impacte...

Antonio Guterres: «L’humanité a le choix, coopérer ou périr»
La 27e Conférence des Parties (COP) s’est ouverte lundi 7 novembre à Charm el-Cheikh (Égypte). Cette 5e COP « africaine » se tient dans un contexte inter...

BRICS/Afrique : le Maroc rejette en bloc les allégations de Pretoria
Le Maroc a décliné l’invitation à la réunion «BRICS/Afrique» en Afrique du Sud et n’a jamais envisagé d’y participer, selon une source autorisée d...

Le Maroc veut construire une grande base navale à Dakhla
Le Maroc prévoit de construire une grande base navale militaire à Dakhla, afin d’apporter une assistance logistique et militaire aux pays africains amis, et...
.webp)
Conférence à Casablanca : Les enjeux du financement du développement durable en Afrique
Casablanca Finance City Authority (CFCA), en collaboration avec le Centre de développement de l'OCDE, a organisé le mardi 23 avril à Casablanca une conf�...

Israël rejoint l’Union africaine en tant qu’observateur
Jérusalem fait un grand pas en avant dans ses relations florissantes avec le continent. Pour le ministre israélien des affaires étrangères il s’agit d’u...

UA : l’Algérie échoue à intégrer le Conseil de paix
Les élections des nouveaux membres du Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’Union africaine (UA), entamées le 12 février 2025 à Addis-Abeba, n’ont...

Michael Hage, le nouveau coordinateur du Bureau de la FAO pour l’Afrique du Nord
Le Libanais Michael George Hage vient d'être nommé Coordinateur du Bureau sous-régional de l'Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation e...

Sahara marocain: appel depuis Tanger à l’exclusion de la fantomatique RASD de l’Union africaine
Plusieurs anciens Premiers ministres et ex-ministres des Affaires étrangères de pays africains, réunis à Tanger dans le cadre des 14e MEDays, ont appelé, c...

Sidattes-Erfoud 2023 : Près de 230 exposants attendus
Le 12ème Salon revient du 3 au 8 octobre Evènement Ce 12ème Salon qui sera déployé sur une superficie de 40.000 m2 vise à mettre en avant l’import...

Climat. Agriculture: avant la COP25, l'Afrique fait bloc autour du Maroc
A quelques semaines de la réunion internationale sur le climat (COP25) en Espagne, l'Afrique serre les rangs dans une coalition pilotée par le Maroc, pour...

Sahara : le Sommet de l'UA a apporté des clarifications fondamentales sur le rôle de l’Union (Bo
Le Sommet de l’Union africaine (UA), qui vient de se tenir à Nouakchott, a apporté des clarifications fondamentales sur le rôle de l’Union dans le dossie...