Nœud social

Que d’étonnements dans l’enquête sur le boycott des trois marques/entreprises! (Cf. ci-contre ainsi que 4 pages de chiffres et d’analyses). Au moment où des initiateurs se jettent à la tête de lourdes accusations mutuelles, on découvre les profonds changements sociaux du Maroc.
Le boycott est une affaire de jeunes: on s’en doutait. De femmes: c’est plus inattendu. Mais il y a aussi le poids de la classe moyenne. On ne la savait pas si puissante, engoncé qu’on est dans l’idée que le Maroc est un pays avec beaucoup, beaucoup de pauvres et très peu de riches. Il faudra ranger cette idée. Et reconstruire une représentation plus à jour de ce que nous sommes.
Le Royaume est devenu un pays de familles moyennes, ni riches ni pauvres, mais vraiment très, très soucieuses du budget de la maison. C’est le nœud social.
Ce sont les couches moyennes qui mènent la danse des attaques contre trois grandes marques. Avec les jeunes, avec leurs jeunes, elles couvent le consommateur de demain. Il sera dur. Très perméable aux images mais rétif à la vérité, peu sensible aux exigences rationnelles. Dans le monde d’aujourd’hui il y en a beaucoup sur le même modèle.
Cela ne va pas faciliter la tâche des élites qui ne seront sans doute pas toutes sorties de cette couche moyenne. Sauf accident, le Maroc sera de ce voyage-là même si ses moyens sont limités. Ce qui ne sera pas drôle tous les jours. L’enquête révèle aussi une colossale différence de traitement entre d’un côté, Centrale Danone et de l’autre, Sidi Ali et Afriquia.
La première avait tout pour elle: l’ancienneté, l’enracinement, des valeurs… Rien n’a tenu, peut-être parce que c’était déjà trop fragilisé? Pourquoi l’intelligence du consommateur se sent-elle soudain mal à l’aise face à son univers de toujours, au point de fabriquer des formes inédites d’attaques?
La leçon aura été très chère, producteurs et commerçants ne l’oublieront certainement pas.
Le 25 Mai 2018
Source Web : L’économiste
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