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Pierre Moscovici à Marrakech: L’Afrique, avenir de l’Europe

Pierre Moscovici à Marrakech: L’Afrique, avenir de l’Europe

Le continent appelé à accueillir de plus en plus d’investissements de qualité

Le Maroc, le partenaire le plus constructif de l’Europe

Le retour au sein de l’Union africaine va dynamiser la coopération triangulaire

Pierre Moscovici, commissaire européen aux affaires économiques et financières, à la fiscalité et aux douanes était l’invité de l’université Cadi Ayyad dans le cadre de son cycle de conférences, les tribunes de Marrakech (Ph. Mokhtari)

«Le Maroc est un pont pour l’Union européenne vers l’Afrique et nous n’accepterons pas que la relation euro-marocaine baisse d’intensité ou de qualité». Les propos sont de Pierre Moscovici, commissaire européen aux affaires économiques et financières, à la fiscalité et aux douanes.

Invité par l’université Cadi Ayyad dans le cadre de son cycle de conférences, les tribunes de Marrakech, l’ex-ministre français de l’Economie et des finances et actuel commissaire européen a insisté sur le rôle du Maroc et sur le renforcement des relations Maroc/Europe. «C’est dans son intérêt et celui de ses partenaires, que l’Europe doit se réformer.

Les progrès que nous avons à faire en Europe pour rendre notre continent plus robuste sont des progrès d'intérêt commun entre vous Africains, Marocains et nous Européens». Pour Pierre Moscovici, l’Afrique est le continent d’avenir et est appelé à accueillir de plus en plus d’investissements de qualité et à connaître un essor humain et économique fondamental. «Je dis toujours aux entreprises européennes et françaises qu’un investissement en Afrique n’est pas un risque mais une chance».

En effet, les estimations tablent sur une croissance supérieure à 5% en Afrique jusqu’en 2025 dans près de la moitié des pays du continent. Le retour du Maroc au sein de l’union africaine est un élément qui va dynamiser la coopération et la relation triangulaire: Maroc/Europe/Afrique «et s’implanter au Maroc, c’est rayonner en Afrique et toute stratégie vers le continent passe inéluctablement par le Maroc», ajoute Moscovici.

Concernant l’Europe qui connaît une vague de doute et de désenchantement, le commissaire européen ne se veut pas pessimiste. L’Europe reste le premier pôle économique du monde à égalité avec les Etats-Unis dont l’économie se porte mieux aujourd’hui avec des taux de croissance qui permettent de faire reculer le chômage. «Si on regarde l’Histoire, l’Europe ne s’est pas construite de manière linéaire. Il y a toujours eu des périodes de friction et de tension».

Pour Moscovici, il serait erroné de dire que l’Europe ne peut rien et ne fait rien. La Commission européenne, qui arrive à mi-mandat, a un «bon bilan» à faire valoir. Le commissaire cite en exemple le grand plan de soutien à l’investissement en Europe, lancé en 2015, de 315 milliards d’euros d’investissements, dont près de 200 ont déjà été réalisés, les mesures prises contre la fraude et l’évasion fiscale, la fin du secret bancaire dans le continent.

N’empêche que l’Europe et son Union sont à un carrefour. Pour la première fois, depuis ses origines, l’Europe perd un de ses membres, le Royaume-Uni, après le Brexit. La Commission européenne va passer dans les prochains jours beaucoup de temps et d’énergie à cette négociation sur le Brexit. «C’est la première fois que l’Europe va se construire par soustraction et non par addition».

A cela s’ajoutent les crises sociale, écologique, des réfugiés ainsi que les offensives populistes et le contexte géopolitique -la puissance des Etats-Unis et Donald Trump d’un côté, et la Russie et Vladimir Poutine- les défis sont d’une lourdeur sans précédent, estime Moscovici.

Les malentendus, de l’histoire ancienne!

«Le Maroc est un des partenaires stratégiques les plus constructifs», estime Pierre Moscovici, commissaire européen aux affaires économiques et financières, à la fiscalité et aux douanes. «C’est un pays qui a conservé un système politique stable dans une région qui reste vulnérable, résisté aux attaques terroristes, résisté à la crise économique alors que son commerce était lié à celui de l’Union». Pour le commissaire européen, l’Europe va continuer à travailler avec le pays de manière constructive sur les flux migratoires, les énergies renouvelables, le changement climatique et bien sûr la lutte contre le fléau terroriste, qui est notre adversaire commun». Sur le plan économique, Moscovici estime que le Maroc a fait, et fait encore, des efforts importants pour moderniser et diversifier l’économie, pour réduire sa dépendance en matière agricole, pour créer des nouvelles industries comme la production de voitures, pour améliorer les infrastructures portuaires. En matière d’énergies renouvelables, il y a assurément une vision du développement économique qui est cohérente et forte, insiste-t-il. Pour le commissaire européen, les malentendus sont de l’histoire ancienne: «Il peut y avoir des irritations et des passages un peu compliqués entre amis, mais nous cherchons toujours à trouver des solutions car, pour nous, tenir compte de la spécificité marocaine et raffermir cette relation politique et économique est une priorité centrale».

Le 31Mai 2017

SOURCE WEB Par L’économiste

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