Emploi temporaire La corporation présente des amendements
Besoin urgent de structurer le secteur qui pèse 7 milliards de DH Haro sur la caution de 1,3 million de DH Le chiffre d’affaires du secteur du travail temporaire est estimé à 7 milliards de DH, avec un potentiel fiscal d’environ 3,5 milliards de DH. Un montant dont le fisc ne capte que moins de 15%, selon la FNETT «Y en a assez», répètent en substance les professionnels du travail temporaire! Selon la corporation, il est temps de doter le secteur d’un vrai cadre réglementaire à même de structurer l’activité. Pour l’heure, il n’existe qu’un texte de loi, introduit en 2004, reconnaissant l’existence «d’agences d’emploi privées», mais sans vraiment réglementer le marché. «Le monde du travail a changé, mais malheureusement les idées politiques de nos leaders n’ont pas bougé», martèle Jamal Belahrach, président de la Fédération nationale des entreprises de travail temporaire (FNETT). Vendredi dernier, la fédération a présenté toute une série de propositions d’amendements. A commencer par apporter une définition claire et précise de l’entreprise de travail temporaire. Plus question de mélanger intérim et sous-traitance. Les professionnels remettent également en cause la caution exigée aux entreprises de travail temporaire, et qui sert de garantie au paiement des intérimaires en cas de défaillance de la société. «Nous ne sommes pas opposés à cette caution. Nous souhaitons seulement en changer les modalités qui sont pénalisantes pour les petites structures», explique Belahrach. «Cette caution qui équivaut à 50 fois le Smig est très contraignante pour les jeunes entreprises. La loi nous exige 100.000 DH pour créer une société et 1,3 million de DH de caution! Le contraire aurait été plus judicieux», renchérit Abdallah Alaoui Mdaghri, vice-président de la FNETT. La fédération propose de transformer cette caution, devant être déposée auprès de la CDG, en une caution bancaire. Ce serait donc la banque qui garantirait la somme, tandis que l’entreprise lui verse des intérêts annuels. La FNETT suggère, par ailleurs, de supprimer la caution pour les cabinets de recrutement, dont le rôle est uniquement de présenter des profils aux entreprises. Un projet de loi a été déposé au Parlement via le groupe socialiste en 2011, selon les professionnels. Ces derniers souhaitent, par ailleurs, la révision de la durée du travail temporaire fixée actuellement à 3 mois renouvelables une seule fois, puisque la durée devrait être adaptée aux réalités et aux besoins des entreprises. Et pour finir, la FNETT demande la précision des obligations de chaque partie. «Les entreprises utilisatrices sont coupables d’avoir mis la pression sur les entreprises de travail temporaire pour renouveler indéfiniment les 3 mois. L’Etat, pour sa part, a fermé les yeux sur ces pratiques», fustige Belahrach. Pour la FNETT, l’enjeu est de taille. Le secteur, qui représente près de 2,2% de l’emploi salarié (environ 250.000 personnes) et génère quelque 7 milliards de DH de chiffre d’affaires, pourrait renflouer les caisses de l’Etat de 3,5 milliards de DH, à condition d’être mieux structuré. Pour le moment, l’Etat n’en capte que moins de 15%. Sans compter qu’il s’agit d’un outil essentiel de flexibilité du marché de l’emploi et de lutte contre le chômage. SOURCE WEB Par A. N. L’Economiste