Développement durable
La transition difficile vers l’économie «verte» Dans le passé, la productivité était liée au travail; aujourd’hui, elle est centrée sur les ressources naturelles. La Conférence des Nations unies sur le développement durable Rio+20, qui s’est déroulée du 20 au 22 juin au Brésil, a été marquée par deux principaux sujets : l’économie «verte» pour lutter contre la pauvreté et la gouvernance environnementale. «Lors de cette conférence, les discussions ont opposé deux courants. L’un mené par les Américains, qui préfèrent des approches bilatérales, et l’autre dirigé par l’Union européenne (UE), qui opte pour le multilatéralisme. Pour ne pas mécontenter les deux clans, un compromis a été trouvé. Il a été décidé de renforcer le rôle du Fonds pour l’environnement mondial (FEM)», a indiqué Mohamed Nbou, directeur des études, de planification et de prospective au secrétariat d’Etat chargé de l’environnement, lors de la conférence-débat «Développement durable au Maroc: bilan et perspectives de Rio à Rio+20». Une rencontre organisée par l’association nationale des améliorations foncières de l’irrigation, du drainage et de l’environnement (ANAFIDE), jeudi 28 juin, à l’Institut agronomique et vétérinaire Hassan II à Rabat. La conférence de Rio+20 a été marquée par la richesse de la conscience collective. Plus de 1 000 événements (ateliers, conférences, présentations de projets) ont été organisés dans le but de partager les expériences. Les délégations étrangères présentes à ce grand rendez-vous mondial du développement durable ont pris conscience que leur destin leur appartient. Elles ont été présentes pour peser sur la transition vers l’économie «verte». «Si le développement durable a été un désir d’avenir lors à la première conférence de Rio en 1992, à Rio+20 la transition écologique est devenue un impératif. Il faut agir dès maintenant avant de connaître l’irréversible», a souligné Mohamed Ait Kadi, président du Conseil général du développement agricole. Le processus de négociations internationales devient difficile et il doit être rénové. Il y a d’un côté, le Nord plongé dans une crise économique et qui campe sur sa position à l’instar des Etats-Unis. Et de l’autre côté, des pays émergents comme la Chine qui veut continuer à se développer comme si la crise écologique n’existe pas. «Dans le passé, la productivité était liée au travail, aujourd’hui elle est centrée sur les ressources naturelles», a ajouté M. Ait Kadi. Lors de Rio+20, le Maroc a profité de cette occasion pour présenter son rapport national de développement durable. Selon ses auteurs, le pays a réalisé plusieurs acquis : taux de scolarisation (90,5%), desserte par route rurale (80%), électricité rurale (97,4%) et accès à l’eau potable rurale (92%). Si avec ces réalisations, le milieu rural a basculé aussi vers la société de consommation, rien n’a été fait en matière de collecte des déchets et d’assainissement liquide. Des participants à cette rencontre ont aussi pointé du doigt le manque de composante environnementale dans les grands projets et le retard en matière de gouvernance environnementale. Un grand nombre de lois environnementales sont en souffrance par manque de décrets d’application. Pour que tout le monde puisse prendre connaissance de ce qui s’est déroulé dans les conférences internationales, les délégations nationales ayant participé à ces rendez-vous organisent dès leur retour au pays des ateliers nationaux de restitution des résultats pour informer la société civile. D’ailleurs, la Convention sur la diversité biodiversité (CDB) incite les pays membres à associer les associations dans l’élaboration des politiques publiques. ________________________________________ Repères Le Plan national d’économie d’eau d’irrigation du Maroc permet de pratiquer une irrigation avec des méthodes modernes : goutte-à-goutte, construction de bassins de rétention, etc. Le recyclage des eaux usées et leur réutilisation dans plusieurs usages, comme l’arrosage, constituent autant de dispositions prises pour rationaliser cette ressource essentielle. La Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) a créé le label Responsabilité social de l’entreprise (RSE) pour engager le secteur privé dans le développement durable. Publié le : 30 Juin 2012 – SOURCE WEB Par Rachid Tarik, LE MATIN