Tourisme Pour doper le tourisme intérieur un nouveau plan d'action sera mis en exé
Une quinzaine de propositions devant constituer l'ossature d'une convention cadre a été soumise par les professionnels. L'objectif est de porter la part des nuitées des résidents dans les établissements classés à 40% en 2015. Le tourisme intérieur revient au premier plan. Depuis plusieurs semaines, les professionnels et le ministère travaillent sur un plan de relance, à la lumière des expériences passées, dans le cadre de la Vision 2010 pour le secteur, et de l’évolution du comportement des Marocains. Une ultime réunion a eu lieu le 15 mai courant entre la Fédération nationale du tourisme (FNT), le ministère et l’Office national marocain du tourisme (ONMT). Cette réunion devrait déboucher rapidement sur un plan d’action. L’objectif est de porter la part des nuitées réalisée par les nationaux à 40% du total à l’échéance de 2015 contre 23 à 26% actuellement, soit autour de 4 millions de nuitées dans les établissements d’hébergement classés. Un seuil qui est encore insuffisant pour supporter les retournements conjoncturels du tourisme international comme c’est le cas en ces temps-ci. Ce plan d’action, qui sera mis en exécution à l’été 2012, s’articule autour d’une quinzaine de propositions. Figure, entre autres, sur la liste, l’autorisation pour les nationaux de recourir aux transporteurs touristiques, ce qui est pour le moment interdit par la loi. Cette contrainte pourrait être rapidement levée par les deux départements ministériels concernés, celui du transport et celui du tourisme. Une autre proposition intéressante des professionnels consiste en la programmation des vacances scolaires sur des périodes différentes selon trois zones (Casablanca, Marrakech/Agadir et Rabat/Fès/Tanger). Mais cette mesure n’est pas facile à mettre en place du jour au lendemain. L’octroi par les entreprises publiques et privées de chèques vacances à leurs employés moyennant des avantages fiscaux accordés par l’Etat est aussi suggéré. De même, certains opérateurs demandent à ce que les Marocains puissent bénéficier de facilités de paiement pour leurs vacances et d’exonérations de certaines taxes pour les encourager à voyager. Le problème est que de telles mesures ne peuvent être retenues dans l’immédiat, car elles nécessitent l’adhésion de plusieurs ministères dont l’éducation nationale et les finances. Sur le plan de la promotion et de la publicité, il est recommandé de concevoir un site web pour le tourisme interne avec des déclinaisons par régions et par territoires touristiques. Ce site contiendra des offres et un programme de e-Learning destiné aux agences de voyages marocaines sur lequel l’ONMT est en train de travailler. Une seule station construite au titre du plan Biladi Il faut rappeler que la majorité des agences de voyages et des hôtels continuent de travailler de manière traditionnelle, et ce, malgré les efforts de l’office de les inciter à utiliser les nouvelles technologies et notamment internet. En tout cas, les voyagistes qui font des offres sur internet destinées aux nationaux ont vu leur volume de transactions évoluer de manière significative, preuve qu’une partie des Marocains a systématiquement recours à internet quand il s’agit de trouver le bon plan pour voyager. A cet égard, on retient que l’une des recommandations consiste à encourager les agences de voyages à confectionner des packages par territoire touristique à portée de toutes les bourses et à généraliser la gratuité pour le premier enfant. En parallèle, il est recommandé de ne pas négliger les moyens de promotion classiques comme l’affichage grand public, des émissions sur télés et radios pour développer les habitudes des voyageurs en les incitant, notamment, à découvrir les sites et monuments historiques, et d’une manière générale, les ressources locales. Après discussions, toutes ces propositions devraient constituer l’ossature d’une convention cadre fixant les engagements précis de la FNT et surtout de ses fédérations métiers (hôteliers et voyagistes d’abord), ceux des fédérations des transporteurs et ceux des grandes entreprises de transport (RAM, ONCF, CTM…) avec lesquelles des conventions tarifaires permettant l’élaboration de packages touristiques destinés aux nationaux pourraient être signées. Car tout le monde a à l’esprit les différentes versions de «Kounouz Biladi» qui n’ont pas pu inciter les Marocains à voyager de manière organisée et à se loger dans les établissements d’hébergement classés. L’échec est d’autant plus évident que l’autre volet pour encourager les Marocains à voyager, en l’occurrence la construction des stations «Biladi» destinées aux nationaux avec des prix encadrés, n’en finit pas de piétiner. Jusque-là, une seule station, celle d’Ifrane construite par le Consortium maroco-koweitien de développement (CMKD), a vu le jour. Maroc - Tourisme : A peine 14% des touristes nationaux séjournent dans les hôtels classés En 2004, sur les 13,16 millions de nuitées réalisées dans les établissements d’hébergement classés (EHTC), 2,85 millions ont été générés par les touristes résidents, soit 21,7%. En 2010, cette part est passée à 22,5%, soit 4 millions de nuitées sur les 18 millions réalisées cette année. En 2011, on approchait les 4,5 millions de nuitées pour les résidents, soit 26,3%, et ce, malgré le repli du nombre de nuitées totales qui s’est élevé à 16,8 millions. Cette évolution montre que le tourisme intérieur est en pleine expansion. En 2011 toujours, près de la moitié des nuitées sont le fait de Marrakech et d’Agadir avec respectivement 29% et 18%. Elles sont suivies de Casablanca (11%), et Tanger (9%). Le reste est réparti entre les autres régions. Fait intéressant : 65% des voyages de vacances se font en groupe (familles et amis) avec une forte concentration en été et durant les week-ends, soit 40% du total. A peine 14% des Marocains sont hébergés dans les EHTC et 73% vont chez la famille ou en hébergement informel. Pour le transport, c’est la voiture personnelle qui prédomine chez les ménages à revenus confortables (63%) et l’autocar chez les catégories à faible revenu (56%). Mohamed Moujahid. La Vie éco