Magazine américain «Hyperallergic» La Marrakech Biennale, meilleur événement artistique dans le monde

Selon le dernier classement de l’Association des Biennales du monde, celle de Marrakech figure dans le Top 20 des 200 biennales organisées à travers la planète.

La sixième édition de la Marrakech Biennale, grand-messe internationale de l’art contemporain tenue du 24 février au 8 mai 2016, vient d’être plébiscitée meilleur événement artistique dans le monde par le célèbre magazine américain en ligne dédié à l’art «Hyperallergic» pour sa programmation et sa ligne artistique exigeante portée par une équipe professionnelle.

Dans ce classement établi par le prestigieux site de critique d’art, la Marrakech Biennale devance respectivement le show de l’artiste américain Theaster Gates intitulé «How to build a house museum», organisé à la galerie d’art de l'Ontario à Toronto, au Canada, et qui a mêlé danse, musique, sculpture et peinture, et l’exposition «Beat Generation», rétrospective inédite présentée par le Centre Pompidou à Paris et consacrée au mouvement littéraire et artistique né à la fin des années 1940 et étendant son influence jusqu’à la fin des années 1960. «J’ai été profondément touché par la Biennale de Marrakech. La commissaire générale Reem Fadda (NDLR, Américaine d’origine palestinienne) nous a offert un impressionnant spectacle – avec beaucoup de matériaux historiques – qui a échappé à la classification, mais qui avait encore des traits clairs (décolonisation, matérialité, modernisme en dehors de l’Occident, récits de pouvoir et résistance à l’homogénéité)», explique le cofondateur et rédacteur en chef du magazine «Hrag Vartanian». À ses yeux, les importants travaux des artistes ghanéen El Anatsui, sud-africaine Dineo Seshee Bopape, libanais Haig Aivazian, et bien d’autres «étaient sensibles à leur environnement et ont contribué à rendre cette exposition mémorable». «Cette manifestation, qui était pour la première fois gratuite, va marquer l’histoire culturelle et artistique de la ville», ajoute-t-il.

Prié de livrer ses impressions au journal «Le Matin» au lendemain de cette consécration, le président exécutif de la Biennale, Amine Kabbaj, a souligné que ce plébiscite, qui intervient à moins d’un mois de la parution d’un article élogieux sur la Biennale dans le mensuel américain «Artforum» spécialisé dans l’art contemporain, se veut «une reconnaissance par le monde de l’art de la qualité de ce que nos avons présenté. Cela montre à quel point la Marrakech Biennale est capable d’attirer les regards du monde sur le Maroc culturel», a-t-il dit. Cette consécration «montre également l’impérieuse nécessité aussi bien pour les pouvoirs publics que pour le privé de s’approprier cette Biennale et de faire en sorte qu’elle puisse sereinement se pérenniser, ce qui malheureusement n’est pas le cas aujourd’hui», a déploré M. Kabbaj.

Événement majeur de la scène artistique contemporaine mondiale, la Marrakech Biennale a réussi en effet à conforter sa dimension mondiale et à affirmer son statut de rendez-vous incontournable sur la scène internationale. D’ailleurs, selon le dernier classement de l’Association des Biennales du monde, celle de Marrakech figure dans le Top 20 des 200 biennales organisées à travers la planète. Pour la Biennale 2016, Reem Fadda avait effectivement innové en réactivant en quelque sorte l’esprit des non-alignés de la Conférence de Bandung de 1955 en invitant quelque 50 artistes africains, arabes, asiatiques et sud-américains. Axée sur l’art contemporain sous toutes ses formes, dont la peinture, la sculpture, la photographie, les arts visuels, le cinéma, l’art vidéo et des spectacles de rue, la Biennale a énormément contribué à l’enrichissement de l’offre culturelle à Marrakech et au positionnement de la Cité ocre en tant que carrefour pour l’art contemporain en Afrique, au Moyen-Orient et dans la région méditerranéenne.

Le 05 Janvier 2017
SOURCE WEB Par Le Matin