Le secteur privé au cœur de la régionalisation
Publié le : 20.03.2011 | 15h35 a contribution du secteur privé au développement économique régional est peu satisfaisante. Les rapports rendus par les membres de la Commission Consultative de la Régionalisation (CCR) ont brillé par le fait de braquer les projecteurs sur la région dans toute sa dimension. Parmi ces dimensions figure le secteur privé. En effet, de longs passages ont été consacrés au secteur et aux opérateurs privés et le rôle qu'ils doivent jouer au cœur de la régionalisation avancée désirée. Pour cela, les rédacteurs de ces rapports ne se sont pas contentés d'imaginer les rôles à jouer par ces opérateurs. Dans ses conclusions, la CCR évoque le secteur privé dans sa dimension régionale, souligne ses performances, les contraintes qui entravent son épanouissement… avant de proposer les voies à emprunter pour améliorer le climat régional des affaires Tout cela, dans le souci de mettre en avant la place du secteur privé dans le processus du développement régional, notamment, dans son aspect économique. Par ailleurs, le premier constat qui ressort fait cas des faiblesses de l'environnement des affaires au niveau régional. Un autre constat soulevé par la Commission et qui revient dans plusieurs passages insiste sur le fait qu'au niveau régional, les indicateurs économiques relatifs au secteur privé font ressortir une concentration apparente des activités économiques dans cinq régions du Maroc. Il s'agit, bien évidemment du grand Casablanca en plus des régions de Doukkala Abda, Tanger Tétouan, Rabat Salé Zemmour Zaër et Fès Boulemane Cette concentration est de nature à la fois spatiale et sectorielle. L'autre constat est le fait que la répartition des entreprises, selon le secteur d'activité et la localité d'implantation, fait ressortir que les provinces chef lieu des cinq régions, sont celles qui s'accaparent la majorité des activités économiques des différents secteurs. En conclusion, malgré les efforts de l'Etat, particulièrement ceux visant la restructuration et l'intégration sectorielle, la contribution du secteur privé au développement économique régional est peu satisfaisante. Cet autre constat est avancé par l'équipe de Omar Azimane en soulevant la corrélation qui existe entre la densité des entreprises industrielles et le bien être socioéconomique, mesuré par le PIB par habitant. Cette relation n'est favorable que pour les régions à dominante industrielle en particulier le Grand Casablanca, Tanger Tétouan, Rabat Salé Zemmour Zaër Cette relation dans le reste des régions est, de toute évidence, peu significative révélant ainsi la nécessité de renforcer les efforts de développement du secteur privé dans certaines régions. Mais, comment le faire ? La CCR estime que, dans le cadre de la régionalisation avancée, les régions seront appelées à jouer un rôle de premier plan en matière de renforcement et de soutien du secteur privé. A la lumière d'expériences réussies en matière de management stratégique des régions, il apparaît que plusieurs contraintes structurelles au développement du secteur peuvent être surmontées par l'amélioration, au niveau régional, de l'environnement des affaires et le renforcement des partenariats public privé Dans ce contexte, les réflexions de la commission portent sur l'atténuation des contraintes relatives au foncier, à la formation professionnelle et au système judiciaire afin de surmonter les obstacles qui empêchent le développement du secteur privé de participer plus activement au développement économique et social Concernant le foncier, il est proposé d'accélérer le programme gouvernemental de réhabilitation prioritaire des zones industrielles et de mise à disposition de l'offre foncière, l'engagement d'une réflexion approfondie autour de la complexité du statut actuel du foncier et la définition d'une politique foncière nationale avec les outils y afférant ainsi que l'adoption par les collectivités locales des démarches suivies au niveau central en matière de gestion de patrimoine En ce qui concerne la formation professionnelle, l'on souhaite l'implication accrue des régions et du secteur privé dans le développement du dispositif de formation à travers des partenariats… Sur le plan judicaire, la CCR appelle à la réduction de la durée d'exécution des procédures, une meilleure qualification et spécification des tribunaux de commerce, l'instauration des centres régionaux de médiation et d'arbitrage, la modernisation du système de diffusion et de communication… Autant de mesures à même d'améliorer le climat des affaires sur le plan régional. SOURCE WEB Par Brahim Mokhliss | LE MATIN