Tourisme Vive le marché intérieur !
Lors d'une récente sortie publique, Ali Ghannam, président de la Fédération nationale du tourisme, expliquait que la crise n’avait pas et n’aurait pas d’impact sur la dynamique touristique nationale. Si nombre d’hôteliers et professionnels du secteur ne partagent pas ce point de vue, en témoignent leurs recommandations exhaustives à l’occasion de la tenue de la première édition des Journées professionnelles du tourisme, le 7 avril dernier, les voyagistes sont, quant à eux, plus partagés sur la question. Il s’avère que le positionnement sur le marché et le créneau d’activité choisi par chacun, entrent, pour de nombreux acteurs, dans la résistance, voire la croissance de l’activité des voyagistes. «jevoyage.ma» fait partie de ces acteurs qui, en se positionnant sur le segment du tourisme de niche et national, a fait plus que contrer la crise. Effervescence Refreinant quelque peu son enthousiasme sur la dynamique du marché marocain face à la crise, Ghannam a annoncé un chiffre alarmant pour les «dynamos» du secteur, les voyagistes. Selon le président de la FNT, quand les voyagistes espagnols ont constaté une augmentation de leur chiffre d’affaires 2011 de 30%, leurs homologues et concurrents marocains ont dû subir, eux, une baisse de leurs réalisations commerciales de 28% ! De plus, alors que la baisse de l’activité se pose essentiellement en termes d’organisation structurelle et d’adaptation entre l’offre et la demande réelle, pour les de 28%, la stratégie adoptée et l’anticipation par conséquent sur l’évolution du marché international, sont deux facteurs discriminatoires majeurs. La clé, en temps de crise, serait pour certains professionnels, au niveau du tourisme national. «Notre marché est toujours en pleine effervescence [...] jevoyage.ma a constaté une nette évolution du nombre de voyageurs, multiplié par trois entre le 1er trimestre 2011 et le 1er trimestre 2012», explique Youssef Drafate, directeur général de l’agence de voyages en ligne. «Le panier moyen a enregistré une croissance positive», indique-t-il, expliquant au passage que le potentiel du tourisme national est plus que considérable, puisque, malgré les troubles sociaux et politiques de l’année passée, «les Marocains, dernièrement, voyagent plus d’une fois par an». «L’effet de saisonnalité a moins d’impact sur le marché local», souligne ce professionnel, qui a vu son chiffre d’affaires «multiplié par trois par rapport au premier trimestre 2011», grâce, explique-t-il, à «une croissance soutenue du marché marocain, à une utilisation plus fréquente d’Internet et à des offres adaptées». De 3 MDH en 2010, année de lancement de l’activité, le chiffre d’affaires s’est fixé à 20 MDH en 2011. Une belle réussite qui donne raison à tous ceux qui ne cessent de réclamer une réelle politique nationale en faveur du tourisme local, qui est malheureusement largement subordonné aux marchés internationaux, plus générateurs de devises. L’avenir du tourisme national serait-il au... Maroc ? En partie, pensent certains économistes, pour peu que l’industrie prenne la place du tourisme comme un des deux leviers de la croissance nationale. Néanmoins, en attendant cette évolution industrielle, les professionnels du secteur touristique demandent à ce que l’offre Maroc, comprise dans la Vision 2020, intègre réellement le développement du tourisme interne. «Les voyagistes nationaux sont orientés en très grande partie vers les marchés étrangers», avance Drafate, et «en priorité vers les marchés européens», précise-t-il. Il en découle tout naturellement qu’ils ont «subi un effet direct de cette crise». Si la voie est tracée pour un recentrage, ne serait-ce qu’en période de crise et en attendant l’organisation du secteur sur le marché interne, le ministre de l'Artisanat a donné l'exemple, hier à la Chambre des conseillers, des artisans nationaux «qui ont résisté à la baisse d'affluence des touristes étrangers, en écoulant 80% de leurs produits auprès des clients nationaux». SOURCE WEB Par Lesechos.ma.