L’extinction des pollinisateurs menace 1,4 milliard d’emplois, selon un rapport
Quelque 1,4 milliard d’emplois et les trois quarts des cultures dépendent d’animaux pollinisateurs, gravement menacés, souligne un rapport publié lundi.
Une abeille recoltant le pollen d’un tournesol, le 5 juillet 2016, à Francfort-sur-l’Oder (Allemagne).
« La sécurité alimentaire et les emplois dans le monde sont en danger, à moins d’une action rapide pour mettre un terme au déclin des pollinisateurs », préviennent des chercheurs de l’université de Reading, au Royaume-Uni, qui ont contribué à un rapport publié lundi 28 novembre dans la revue Nature.
Le déclin des pollinisateurs affecterait directement plusieurs cultures, comme la plupart des arbres fruitiers, des semences, des fruits à coque et des productions à forte valeur ajoutée (café, cacao, etc.). Ces cultures sont essentielles pour l’équilibre alimentaire humain, apportant vitamines A, C, calcium et acide folique, rappellent les scientifiques :
« La perte de pollinisateurs pourrait susciter une recrudescence substantielle de maladies ».
Cette augmentation du nombre de maladies pourrait générer environ 1,4 million de décès supplémentaires chaque année, ajoutent les chercheurs.
Au-delà des maladies, « l’agriculture emploie 1,4 milliard de personnes, soit environ un tiers des actifs dans le monde », ajoute l’étude. La sauvegarde des pollinisateurs est donc « cruciale pour les communautés rurales pauvres, dont 70 % ont l’agriculture pour principale source de revenus et d’emplois ».
En dehors des cultures, les plantes sauvages sont également menacées. Plus de 90 % des plantes à fleurs tropicales dépendent d’une pollinisation animale, souligne également le rapport.
Sauver les abeilles, les papillons, mais pas seulement…
La plupart des pollinisateurs sont des insectes (abeilles, papillons…), mais ce groupe inclut aussi certains oiseaux, chauves-souris et lézards. Or parmi ces vertébrés, près d’un sur cinq est menacé d’extinction, ce qui, par conséquent, menace également les cultures. Quelque 9 % des abeilles (20 000 espèces, chargées de polliniser plus de 90 % des grandes cultures mondiales) sont dans la même situation. Idem pour les papillons.
Ce taux pourrait cependant être bien plus élevé, vu le manque de données concernant de nombreuses espèces, notent les auteurs. Les abeilles sont frappées depuis des années, notamment en Europe et en Amérique du Nord, par un effondrement de leurs colonies, attribué aux pesticides, mais aussi parfois à un virus ou à des champignons, ou un ensemble de facteurs.
Les auteurs du rapport appellent donc à prendre des mesures pour protéger les pollinisateurs de certaines pratiques agricoles. Parmi leurs recommandations, remplacer les pesticides par des techniques naturelles, planter des allées de fleurs entre les semences, assurer une rotation des cultures et restaurer des zones de floraison sauvage pour accueillir ces insectes.
Le 30/11/2016
SOURCE WEB Par We Demain
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