C G E M La patronne
Aujourd’hui, pour la première fois, c’est une femme qui devient la patronne des patrons. La force symbolique de cet événement est telle que ses concurrents se sont retirés. Plus: ils se sont retirés enchantés et ils ne mentaient pas. L’effet d’aubaine n’a échappé à personne et surtout pas aux potentiels concurrents de Meriem Bensalah-Chaqroun. C’est très bon pour l’image: face à un gouvernement qui s’est pris les pieds dans le tapis de la parité, face aux mouvements puissamment médiatisés qui ont dénoncé la «nouvelle misogynie», une candidature féminine à la présidence de la CGEM corrige l’effet désastreux du manque de femmes dans l’espace politique. Tout le monde l’a intégrée au quart de tour, y compris ceux qui trouvaient, il y a encore quelques mois, que «c’était trop tôt pour une patronne des patrons» et qui s’étaient ingéniés à dresser des obstacles dans les instances intermédiaires de la Confédération Pourtant, on peut regretter que les candidats potentiels se soient retirés trop tôt car la postulante a dû porter seule le débat sur le rôle de la CGEM Néanmoins, et c’est ce qui importe, ceux qui voient en Meriem Bensalah-Chaqroun «une présidente- quota» ou une «patronne alibi», feraient bien de changer de lunettes. Elle a le caractère et les compétences pour être exactement le contraire. Là, l’Histoire joue dans le camp du Maroc: une femme déterminée sera ce qu’il faut en ces temps incertains, où les gouvernements (pas seulement le nôtre, malheureusement!) sont un peu perdus. Face à l’ampleur du chaos économique, il est crucial que l’entreprise puisse tracer sa route, avec des objectifs clairs. Fort heureusement, Mohamed Horani, le président sortant, laisse une structure associative qui sait travailler et négocier avec l’environnement. Ce sera un atout quand il faudra enfin fixer un but et une méthode à la politique économique, de concert avec l’équipe Benkirane. Crée le : 16 mai 2012 SOURCE WEB Par Nadia Salah L’Economiste