Souss-Massa-Tata face aux changements climatiques: La rareté de l’eau, le grand défi de la région
L’étude commandée par le Conseil régional du Souss-Massa-Tata pour l’adoption du Plan territorial de lutte contre le réchauffement climatique (PTRC) fait ressortir plusieurs constats qui mettent la région en situation de vulnérabilité. La rareté de l’eau est en première ligne.
Les dernières retouches sur le PTRC de la région du Souss-Massa-Tata vont bon train. L’étude lancée, il y a quelques mois, pour faire le diagnostic au niveau de la région et sortir un plan d’action prenant en considération les deux volets liés à l’atténuation et à l’adaptation, en concertation avec les acteurs régionaux, a été réalisée. Une étude, rappelons-le, a été lancée par le Conseil régional et réalisée en collaboration avec le ministère délégué chargé de l’environnement et la GIZ. Notons que les premiers résultats de ce plan seront présentés lors d’un side-event au pavillon bleu de la COP22 le 7 novembre 2016, pour plaider en faveur de la concrétisation des projets émanant du PTRC et drainer des fonds. Dans le volet adaptation, le diagnostic de la situation fait ressortir sur le plan des précipitations une baisse entre -20 et -30% dans la zone de plaine. La zone haut-atlasique est également concernée par cette baisse, mais avec une variation comprise généralement entre -10 et -30%. Pour les zones de l´Anti-Atlas et Tata, on prévoit une baisse comprise entre -10 et -20%.
L’eau demeure un grand souci qui met la région en situation de vulnérabilité face à l’impact des changements climatiques. Et malgré les quelques stratégies régionales en la matière, le stress hydrique demeure l’un des grands défis pour la région.
Selon les résultats du diagnostic, les bilans hydriques sont très fragilisés. Un déséquilibre entre l’offre et la demande est constaté. Un état des lieux alarmant devant la diminution du potentiel renouvelable des nappes, des débits des khettaras et sources, des mécanismes de recharge artificielle des nappes ainsi que de la fourniture en eau des barrages. L’accentuation des risques des inondations est également l’un des éléments auquel la région est exposée. Les inondations de l’année 2010 ont montré cette fragilité. Selon l’étude, la réhabilitation du réseau d’assainissement liquide du Grand Agadir a coûté à la Ramsa (Régie autonome multiservices Agadir), 46 MDH, à cause du colmatage et des casses dans le réseau. Ce chiffre est à comparer avec le coût usuel «en année normale» ne dépassant pas 5 MDH (2016). Dans le volet du secteur de la santé, l’étude met en exergue une forte densité de la population urbaine face à une faible densité de médecins ainsi qu’une grande disparité de l’offre sanitaire globale (pulic et privé) entre les zones rurales et celles urbaines. Au titre de l’année 2014, le dépistage des leishmanioses au niveau du territoire a identifié 60 cas positifs. Le développement de maladies à transmission hydrique est à prendre en considération, notamment l’hépatite virale épidémique (HVE) et la typhoïde. Sans oublier les autres pathologies qui découlent des effets de chaleur extrême (maladies diarrhéiques, envenimations scorpioniques et ophidiennes (ESO).
Dans le deuxième volet consacré à l’atténuation, la région devrait s’aligner sur les engagements du pays et des recommandations internationales. Cependant, l’adaptation aux changements climatiques nécessite aussi le renforcement de la place des populations locales dans cette lutte. Au niveau de la région, le savoir-faire ancestral est également une des forces de ce système de lutte qui devrait être adapté. Plusieurs systèmes traditionnels d’exploitation et gestion des ressources ont été présentés lors d’un colloque organisé par la Coalition régionale pour la justice climatique du Souss-Massa-Tata. Nous notons dans ce cadre le système des igoudars (greniers collectifs) et des agdals. Pour rappel, un agdal est un système de préservation des espaces communs de ressources naturelles. Terme qui désigne un territoire sylvopastoral collectif soumis à des mises en défense temporaires. L’un des systèmes mis en avant, dans le cadre de ce colloque, a également été le système de Tanast qui est un bol en cuivre percé en son fond qui permet la rentrée d’eau et un remplissage complet entre 9 et 15 minutes. Ce qui permet un chronométrage de l’irrigation. A l’aide de cet outil la communauté amazighe a pu s’adapter à la rareté de l’eau.
Le 26 Octobre 2016
SOURCE WEB Par Aujourd'hui le Maroc
Les tags en relation
Les articles en relation
Grand Agadir : L’Intérieur émet des observations sur la SDL transport et déplacements
La mouture du statut de la société de développement local (SDL) «Grand Agadir transport et déplacements», déjà approuvée, a fait l’objet de 9 rectifi...
Agadir : Un projet de Technopark sur les rails
La convention de partenariat afférente à la réalisation et l’exploitation de ce projet a été validée par la CCIS. Le chantier nécessitera 30 MDH dont 1...
Agadir : Conjoncture mois de juillet et Cumul année 2016
L’activité touristique du mois de juillet 2016 dans les établissements hôteliers classés d’Agadir a enregistré une augmentation en termes d’arrivées...
Tata : Caravane médicale au profit de quelque 130 bénéficiaires
La Fondation Mohammed VI pour la promotion des oeuvres sociales de l’Education-Formation a organisé, cette fin de semaine à Tata, une caravane médicale au ...
4ème tour-opérateur allemand : La destination Agadir dans le viseur de FTI Group
Les accès en packages dynamiques, une des forces de FTI Voyages, offrent aux clients le plus large choix aérien au départ de toute la France vers Marrakech e...
Président COP: "Les pays les moins avancés demandent de clarifier le mécanisme de financement"
Salaheddine Mezouar a tenu sa première conférence de presse en tant que Président de la Conférence des Parties, quelques heures seulement après la passatio...
Destination Agadir et Région sont les plus primées en tourisme responsable
La destination Agadir et son arrière-pays se positionnent de plus en plus en termes de durabilité grâce à de nombreuses initiatives en matière de tourisme ...
Climat : les maires des grandes villes lancent un appel aux dirigeants du G20
Après l’annonce du retrait des Etats-Unis de l’accord de Paris, les maires de 45 métropoles mondiales, de Paris à Washington, de Madrid à Sydney, lancen...
Tourisme: Agadir dans le rouge
Arrivées de visiteurs, nuitées dans les hôtels classés, durée moyenne de séjour… Tous les indicateurs de l’activité touristique dans la première des...
Souss-Massa : 213 nouveaux projets d’investissement pour 17,95 milliards DH
Le CRI a livré son bilan 2017 L’année 2017 a été marquée par la validation par le Centre régional d’investissement Souss-Massa de 213 nouveaux proj...
Réchauffement climatique. Jean Jouzel, climatologue : "Nous n'avons que trois ans pour agir"
Le climatologue Jean Jouzel tire la sonnette d'alarme au JDD sur les risques du réchauffement climatique. Selon lui, la planète subira des conséquences d...