Fès Les maisons d’hôtes exonérées d’impôts municipaux
Objectif : booster l’activité touristique Un élu du PJD réclame une police des mœurs Des films érotiques seraient tournés dans des maisons d’hôtes BONNES nouvelles pour les propriétaires des maisons d’hôtes et les commerçants de la médina. Le Conseil de la ville de Fès a décidé, au titre de sa session du mois d’avril, de les exonérer de toutes taxes pour une durée de 3 ans. La décision, votée à l’unanimité le 27 avril dernier, est valable à compter du 1er janvier 2012. Pour les responsables de la Ville, cette mesure est mise en œuvre pour encourager l’investissement en médina qui connaît une nette régression. «Si d’une part le Conseil veut appuyer l’activité touristique, il faut d’autre part exiger l’amélioration de la qualité de service et le respect du voisinage», indique Mohamed Youssef, élu PJD au Conseil de la ville de Fès. Pour Youssef, la réactivation de la police des mœurs devient une nécessité. D’autant plus que, selon lui, plusieurs maisons d’hôtes sont louées à des producteurs de films érotiques. «La situation est telle que le voisinage s’indigne. On a même pris des photos des terrasses lors des tournages, en guise de preuve», affirme Mohamed Youssef. De son côté, Youssef Tadlaoui, délégué du tourisme, souligne que 23 autres projets de maisons d’hôtes sont en cours d’autorisation. Notons que le nombre de nuitées enregistrées dans les maisons d’hôtes déjà ouvertes a représenté 11,17% du total des nuitées réalisées à Fès en 2011, soit 71.923 nuitées. En effet, la médina compte aujourd’hui quelque 200 riads réaménagés en maisons d’hôtes et dont la capacité d’accueil est estimée à plus de 2.000 lits. Mais seules 64 maisons ont une autorisation d’exercer. «Les descentes des autorités se soldent toujours par des pénalités et des fermetures de maisons d’hôtes non autorisées», explique le responsable du district de la vieille ville. Les membres de l’Association régionale des maisons d’hôtes (ARMH) qui avaient demandé des mesures d’accompagnement notamment d’ordre fiscal, se réjouissent aujourd’hui. Ils se mettent aussi en harmonie pour enclencher la reprise. Leur association compte près de 70 unités classées, dont la capacité litière oscille entre 1.100 et 1.200 lits, soit 16% de la capacité totale de la ville. «92% de notre capacité en hébergement se trouve au sein même de l’ancienne médina dans des demeures traditionnelles, toutes sauvées et réhabilitées intégralement grâce à l’initiative privée», indique le président de l’Association. Et d’ajouter: «nos adhérents emploient à peu près 900 personnes, dont beaucoup sont issues de la classe défavorisée». Outre l’emploi, l’Association, et malgré la crise que vit le secteur du tourisme à Fès avec -22% des nuitées, veille sur la qualité des prestations de ses affiliés. «Nous nous sommes imposés des standards internationaux de qualité dans le but d’offrir un service personnalisé aux touristes. Nous assurons ainsi une formation continue pour notre personnel et nous veillons au respect des us et coutumes de nos hôtes», conclut le président de l’ARMH. Etablissements hybrides EN outre, il existe aujourd’hui à Fès une cinquantaine d’établissements touristiques hybrides. Ces maisons sont autorisées par la commune, mais non classées par le département du Tourisme, car considérées non conformes à la législation en vigueur. Cette divergence crée une véritable confusion. Il serait donc opportun d’envisager la création d’une troisième catégorie de classification destinée à ces établissements. De même que pour les maisons meublées prêtes à louer. Le but étant de stopper la prolifération de l’hébergement clandestin. Plusieurs voix s’élèvent pour endiguer le phénomène de concurrence déloyale, surtout celle organisée et bien présente sur le web ainsi que sur le terrain. SOURCE WEB Par Youness SAAD ALAMI L’Economiste