Rapport Nette augmentation du nombre de femmes violentées entre 2013 et 2014
Bassima Hakkaoui, ministre de la Solidarité de la femme de la famille et du développement social, présentant les résultats de l'enquête. Ph.MAP
Le nombre de femmes violentées a progressé considérablement entre 2013 et 2014. Un rapport présenté vendredi dernier à Rabat, par Bassima Hakkaoui, ministre de la Solidarité de la femme de la famille et du développement social montre à quel point ce phénomène a la peau dure.
L'Observatoire de la violence à l’égard des femmes vient de rendre public son tout premier rapport annuel au titre de l’année 2015. Le document présenté vendredi dernier à Rabat, lors d’une cérémonie présidée par Bassima Hakkaoui, ministre de la Solidarité de la femme de la famille et du développement social, dresse un état des lieux du phénomène de la violence contre les femmes pour la période 2013-2014, en se basant notamment sur les données des cellules institutionnelles de prise en charge des femmes victimes de violence, créées auprès des ministères de la Justice et de la Santé, ainsi que les données recueillies auprès des services de la Sûreté nationale et de la Gendarmerie royale.
Ainsi, les indicateurs chiffrés du département de la Justice et des libertés démontrent que le phénomène de la violence physique exercée sur les femmes a pris de l’ampleur entre 2013 et 2014 en passant de 54,8 à 63,3%, soit une hausse de 8,33%.
Sur ce registre, les actes de violence commis par les hommes sont de l’ordre de 88% en 2014, contre seulement 11,4% de violence physique exercée par les femmes contre les femmes. Géographiquement, le rapport fait apparaître que les cours d’appel sises dans les petites villes ont enregistré le plus grand nombre d’affaires de violence, en comparaison avec les grandes villes comme Casablanca ou Rabat. Toujours sur le plan géographique, 51% des affaires portées devant les Cours d’appel du Royaume ont été enregistrées dans 5 villes, en l’occurrence Marrakech, El Jadida, Kénitra, Rabat et Béni Mellal.
L’aggravation du phénomène des femmes violentées physiquement a été également confirmée par le département de la Santé. Les hôpitaux avaient reçu 12.218 cas en 2014 contre 8.675 cas en 2013. 75% de ces cas sont enregistrés en milieu urbain contre 25% en milieu rural. Le ministère de la Santé explique cette augmentation par «la hausse des unités de prise en charge des victimes de violences instaurées dans les hôpitaux».
Même constat auprès de la DGSN, dont les chiffres font ressortir une augmentation de 1,8% de la violence physique à l’égard des femmes. Le nombre des victimes est passé de 15.640 cas en 2013 à 15.865 en 2014. Les violences conjugales ont été les plus importantes. La DGSN a recensé en 2014 près de 7.962 femmes mariées victimes de violence en 2014, contre 3.444 femmes célibataires et 2.039 femmes divorcées.
La répartition territoriale du phénomène montre que la préfecture de police de Rabat a connu une hausse de 42,2% des cas de violence physique. Ces chiffres révèlent que les femmes mariées sont exposées deux fois ou plus à une forme de violence infligée par le partenaire. Idem pour les femmes au chômage. Elles constituent plus de la moitié des victimes (53,8%) en 2014, contre 16,7% des femmes ayant un emploi.
Il est à signaler toutefois que les chiffres de la Gendarmerie royale montrent qu’il y a eu une baisse de 28% des cas de violences physiques enregistrées auprès de leurs services entre 2013-2014. D’après leurs statistiques, le nombre des victimes est passé de 13.765 à 9.893 entre 2013 et 2014.
Le 01 Août 2016
SOURCE WEB Par Le Matin
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