Sahara: Ban Ki-moon remet sur la table l'organisation d'un "référendum d'autodétermination"

Le rapport du secrétaire général de l’ONU sur le Sahara a été distribué dans la soirée du lundi 18 aux membres du Conseil de sécurité. Ban Ki-moon plaide pour l’organisation d’un "référendum d’autodétermination". Le parti-pris est évident.
Dans les 105 articles du rapport, le parti-pris est évident, le texte est habillé pour sembler "acceptable et correct", mais la réalité est différente.
Le secrétaire général de l’ONU n’a pas manqué de revenir sur sa visite controversée à Tindouf entre le 3 et le 7 mars dernier, qui a provoqué la colère du Maroc.
Il affirme regretter l’utilisation du mot "occupation" pour désigner la présence du Maroc au Sahara et n’avoir aucune intention «hostile contre le Royaume», car ses mots ne relèvent pas «d’un changement d’attitude de l’ONU dans le dossier du Sahara». Mais quand on lit tout le rapport, on se rend compte que ces regrets ne sont là que pour désamorcer les critiques marocaines de partialité, car la partialité est indiscutable.
Le secrétaire général ne demande pas l’élargissement du mandat de la Minurso aux questions des droits de l’homme, se contentant de saluer les efforts du CNDH au Sahara.
Dans ses recommandations, il demande à ce que le mandat de la Minurso soit prorogé jusqu’en avril 2017, même s’il dit regretter la réduction drastique des effectifs civils expulsés par le Maroc, ce qui pourrait profiter aux éléments radicaux ou terroristes.
Ban Ki-moon appelle à une négociation ouverte entre le Maroc et le polisario et demande pour la première fois aux pays voisins que sont l’Algérie et la Mauritanie d’y contribuer de manière directe.Noyé dans le rapport de 23 pages, le paragraphe le plus important est sans doute celui où Ban Ki-moon affirme que «le temps est venu d’engager des négociations sérieuses sans conditions préalables pour arriver à une solution mutuellement acceptable qui permette d’organiser un référendum d’autodétermination». La prise de position est évidente et tranche totalement avec les résolutions du Conseil de sécurité depuis 2007.
Rappelons les faits: l'affaire arrive en 1991 devant les Nations-Unies à la demande du Maroc pour l'organisation d'un référendum. Qui dit référendum, dit corps électoral et donc identification des votants, selon une série de critères. L'identification se fait par des chioukh des deux parties. Les chioukh du polisario récusent systématiquement les candidats au vote présentés dans le cadre des critères 4 et 5 (par exemple des descendants de parents nés au Sahara, figurant dans le recensement espagnol, mais s'étant installés par exemple à Guelmim ou à Marrakech).
Le processus d'identification traîne en longueur et aboutit à l'impasse. En 2007, le Conseil de sécurité constate l'impasse et apelle à une "solution politique, juste, durable, mutuellement acceptable, permettant l'autodétermination". Il n'évoquera plus le référendum, mais saluera dans plusieurs résolutions la proposition marocaine d'autonomie.
Entre 2007 et 2012, treize réunions des parties sont organisées, sans aucun problème. La seule avancée provient du Maroc avec sa proposition d'autonomie. Le polisario ne fait aucune concession. Depuis 2013, Christopher Ross entame une série de consultations bilatérales avec les parties, sous forme de navettes entre les uns et les autres, sans autre succès.
En 2016, Ban Ki-moon effectue la sortie que l'on sait, à Tindouf, puis à Bir Lahlou et à Alger.
Si l’essentiel du rapport de Ban peut sembler équilibré, ce n'est là qu'apparence. Sa persistance à vouloir organiser un référendum d’autodétermination est inacceptable pour le Maroc. Pour une raison simple, c'est que le référendum a été vidé de tout sens par les partisans du polisario au niveau de la détermination du corps électoral.
La résolution finale est attendue pour le 29 ou le 30 avril.
Le 19 Avril 2016
SOURCE WEB Par Médias 24
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