Semaine de sensibilisation sur le glaucome du 11 au 17 mars Le glaucome, ce «voleur de vue&raq

L’Association marocaine du glaucome (AMG) a décidé de consacrer, chaque année, une semaine de sensibilisation sur le glaucome, du 11 au 17 mars 2012. L’occasion de faire le point sur cette maladie oculaire grave. Le traitement précoce permet d’éviter l’apparition de cette maladie incurable. Maladie considérée comme «voleuse de vue», le glaucome chronique attaque le nerf optique en provoquant une perte progressive, voire irréversible, de la vision. Le glaucome est malsain puisqu’il entraîne des dommages en silence et de façon indolore. On estime à 90% des personnes atteintes, mais qui ne le savent pas. «La cécité engendrée par le glaucome est incurable, car irréversible, mais heureusement elle est évitable en cas de dépistage précoce, de traitement adapté et de suivi régulier», explique le Dr Ezzouhairi Sidi Mohamed, président de l’Association marocaine contre le glaucome et docteur-ophtalmologiste. En effet, pour mieux comprendre la maladie, il serait intéressant de se pencher sur les structures anatomiques concernées par le glaucome à angle ouvert. «Dans la partie antérieure de l’œil circule un liquide appelé humeur aqueuse qui est produit à l’arrière de l’iris passant par la pupille et ensuite évacué en avant de l’iris», explique le Dr Ezzouhairi. «Dans un œil atteint de glaucome, l’évacuation de l’humeur aqueuse est ralentie», précise le spécialiste. Un ralentissement qui empêche l’humeur aqueuse d’être évacuée aussi vite qu’elle est produite, ce qui provoque une pression sur le nerf optique déformant ce dernier avec le temps et augmentant la dépression existant en son centre appelée excavation papillaire. Les répercussions du glaucome sur le champ visuel sont fatales et à l’examen du fond de l’œil, on observe le début du nerf optique sous forme de disque appelé «papille optique». Le nerf optique transmet des informations visuelles vers le cerveau et il est constitué d’un million de fibres nerveuses qui peuvent diminuer avec l’âge, mais l’excès de pression intraoculaire dans le glaucome accélère progressivement leur perte. Les altérations sont d’abord périphériques, ce qui explique qu’il puisse passer longtemps inaperçu puis la vision centrale est touchée, pouvant aller jusqu’à la cécité. En effet, le glaucome est l’une des principales causes de cécité évitable dans le monde (4.5 millions d’aveugles par le glaucome dans le monde) d’où l’importance d’un diagnostic précoce, d’un traitement et d’un suivi régulier. Différents types de traitement «Le traitement dépend du type de glaucome et de sa sévérité, il peut faire appel aux collyres, au laser ou à la chirurgie», renchérit le spécialiste. Ainsi, trois formes de traitements existent pour guérir le glaucome. Soit un traitement médical par les collyres, soit par laser, soit par chirurgie. Le but du traitement est de faire baisser la pression intraoculaire pour empêcher la perte progressive des fibres nerveuses. Il dépend du type de glaucome et de sa sévérité, l’ophtalmologiste déterminera le traitement le mieux adapté. S’il est vrai qu’il vaut mieux prévenir que guérir, un dépistage du glaucome ne serait pas de refus. L’Association marocaine du glaucome prévoit une caravane médicale qui sillonnera tout le Royaume du 11 au 17 mars afin de sensibiliser et de garder un œil sur la maladie… ________________________________________ Types de glaucome - À angle ouvert : La catégorie la plus fréquente est le glaucome primitif à angle ouvert. Cette maladie peut conduire à la cécité si elle n’est pas traitée. Elle est redoutable, car elle ne provoque ni douleur ni baisse de l’acuité visuelle au début. - À angle fermé : Contrairement aux glaucomes à angles ouverts, ces glaucomes ne passent pas inaperçus. En effet, ici le trabéculome est complètement obstrué, la pression oculaire s’élève de façon importante très rapidement. La maladie est bruyante avec un œil rouge, une baisse brutale de l’acuité visuelle et des douleurs très vives. - À pression normale : Comme son nom l’indique, cette forme rare de glaucome survient alors que la tension intraoculaire est normale, mais qu’il existe des lésions visibles au niveau du nerf optique et de la vision périphérique (champ visuel). Dans ce cas, il est probable que le nerf optique souffre moins d’un excès de tension oculaire que d’une irrigation insuffisante des vaisseaux sanguins qui l’entourent. Cette forme de glaucome nécessite la prise en charge de tous les facteurs de risques vasculaires (tension artérielle, diabète).________________________________________ Avis du spécialiste : Ezzouhairi Sidi Mohamed, ophtalmologiste «Ne jamais interrompre un traitement sans l’avis du praticien» Y- a-t-il des facteurs de risque du glaucome ? Il existe effectivement des situations où la survenue du glaucome est majorée : l’élévation de la pression intraoculaire, les antécédents familiaux, l’âge supérieur à 40 ans, la forte myopie, l’origine ethnique (en particulier mélanodermes : noirs et métisses), la prise prolongée de corticoïdes et les antécédents de traumatisme oculaires. Quels sont les examens ophtalmologiques à réaliser pour dépister la maladie ? Le dépistage impose une consultation ophtalmologique au cours de laquelle un praticien va mesurer la pression intraoculaire et l’épaisseur de la cornée. L’examen du fond de l’œil permet d’examiner la morphologie de la papille optique ainsi que la couche des fibres nerveuses rétiniennes. En cas de suspicion clinique, l’ophtalmologiste sera amené à proposer un examen du champ visuel, à prendre des photographies du fond de l’œil ou à demander une analyse des fibres nerveuses rétiniennes. Quel est l’objectif du traitement par collyres ? Le glaucome est une maladie insidieuse car indolore, les altérations du champ visuel peuvent longtemps passer inaperçues. C’est néanmoins une maladie sérieuse avec des répercussions visuelles d’où l’importance de respecter le traitement prescrit par votre praticien. Ce traitement, pris de façon régulière, va permettre de régulariser la pression intraoculaire et par la même protéger le nerf optique. Quelles sont les règles à respecter pour prévenir l’évolution défavorable du glaucome ? Concernant le traitement médical, il est important de respecter la prescription de l’ophtalmologiste : instillation des collyres à heures fixes, respect exact du nombre de gouttes. S’il y a plusieurs collyres, il faut respecter l’ordre des médicaments et espacer les instillations d’au moins 5 minutes. Ne jamais interrompre un traitement sans l’avis de l’ophtalmologiste et signaler toute sensation de gêne ou tout événement indésirable. L’observance du traitement est gage d’efficacité. Publié le : 13 Mars 2012 – SOURCE WEB Par Jihane Bougrine, LE MATIN