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Réforme de l’enseignement Les premiers chantiers lancés

Réforme de l’enseignement Les premiers chantiers lancés

Le programme d’apprentissage testé dans 200 écoles primaires, évalué en juillet

Un nouveau modèle pour le baccalauréat bientôt dévoilé

L’approche de sélection et d’évaluation des profs sera révisée

Quelque 32 projets de réformes seront menés pour la mise en œuvre de la vision stratégique pour l’enseignement, présentée à SM le Roi en mai 2015. Certains seront réalisés dans les trois prochaines années, d’autres dans un délai de 6 ans, tandis qu’une troisième catégorie se concrétisera sur le long terme. Evidemment, il n’y a pas de baguette magique. Les projets seront introduits et généralisés progressivement. C’est en substance le message passé par le ministre de l’Education nationale, Rachid Benmokhtar, lors d’un point de presse organisé hier à Rabat, autour de la mise en œuvre de la réforme. La tutelle ne s’engage donc pas sur un échéancier précis pour chaque dossier, si ce n’est à l’horizon 2030. Peu de détails sont également fournis sur l’opérationnalisation des différents projets avancés, ainsi que sur ce que la vision pourrait nécessiter en termes de financement et de ressources humaines.

L’amélioration des compétences des élèves en lecture et écriture figure parmi les principaux défis du système actuel. Pour rappel, 76% des élèves de 4e année du primaire sont illettrés. Dès cette rentrée 2015-2016, un nouveau programme d’apprentissage pour les 4 premières années du primaire, élaboré sur la base d’une évaluation de celui de 2002, est testé dans 200 établissements (sur un total de près de 7.000). Il sera évalué vers juillet prochain. Un deuxième, baptisé «lire pour réussir», est également en cours d’examen dans 90 écoles, dans les régions de Settat et El Jadida. Des expériences pilotes sont aussi menées au niveau de la 5e et 6e année du primaire, afin de faciliter le passage au collège.

Sur le volet des langues, le français sera à terme introduit dès la première année du primaire, et l’anglais dès la 4e année du même cycle. Les deux langues seront par la suite utilisées pour l’enseignement de certaines matières au collège. Au lycée, d’autres langues comme l’espagnol, l’italien ou encore l’allemand seront aussi proposées. L’apprentissage de l’anglais, quant à lui, sera revu. «Aujourd’hui, 400 heures d’anglais sont dispensées au lycée pour peu de résultats. Nous avons développé un programme plus efficace avec seulement 250 heures», avance le ministre. Mais il faudra d’abord s’intéresser à l’arabe, qui est à la fois une langue utilisée pour l’enseignement et enseignée en tant que matière dès le primaire, et qui n’est pas forcément maîtrisée par les élèves. Tout cela dépendra aussi des effectifs d’enseignants disponibles. «Pour les concours nous recevons près de 1,3 candidat par siège pour le français et les mathématiques, environ 3 par siège pour l’anglais, et jusqu’à 50 par siège pour les autres disciplines», assure Benmokhtar. La formation des enseignants sera revue de manière progressive au niveau des Centres régionaux de formation. A l’avenir, la maîtrise des langues étrangères fera partie des critères de sélection des enseignants. 

La tutelle réfléchit également à de nouvelles approches d’évaluation. Une équipe d’inspecteurs (pédagogiques, d’orientation, de planification,…) pourrait, par exemple, se déplacer dans les établissements afin de procéder à une évaluation générale. Les profs, eux, seraient notés sur la base d’une comparaison du niveau d’entrée des élèves en début d’année et de leur niveau en fin d’année scolaire. Cela permettrait de distinguer les «bons» des «mauvais», et de les récompenser afin d’encourager l’excellence. 

Le modèle du baccalauréat sera en outre revu, à la fois au niveau du nombre des filières et de l’examen. La nouvelle formule sera probablement dévoilée au cours de cette année.

Relèvement des seuils de passage entre les niveaux, charter scools, TIC, mise à niveau du secteur privé,… la liste des chantiers est longue. La mise en œuvre de la vision 2015-2030 promet d’être laborieuse. Pourvu que les actions s’inscrivent dans la continuité.

32 projets à concrétiser dans 4 domaines

La vision stratégique 2015-2030 a été déclinée en 32 projets à mener dans 4 domaines. Le premier a trait à l’équité et à l’égalité des chances. Il comprend, entre autres projets, la généralisation du préscolaire. Le deuxième concerne la qualité pour tous, avec notamment le renouvellement de l’approche pédagogique et le développement de la recherche éducative. Le troisième, quant à lui, vise «l’émancipation» de l’individu et de la société (formation tout au long de la vie, l’instauration des valeurs de citoyenneté,…). Le dernier domaine est dédié à la gouvernance et à la conduite du changement. 6 projets seront réservés à la formation professionnelle, dont l’introduction du cursus professionnel dans l’enseignement général, et la signature de contrats-programmes avec des professionnels. Plusieurs seront d’ailleurs annoncés dans les prochaines semaines.

 

Le 17 Mars 2016
SOURCE WEB Par L’économiste

 

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