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LES SYNDICATS ROMPENT LA PAIX SOCIALE

LES SYNDICATS ROMPENT LA PAIX SOCIALE

GREVE DANS LES COLLECTIVITES LOCALES, L’EDUCATION NATIONALE, LA SANTE.. LA REACTION DU GOUVERNEMENT TRES ATENDUE Apparemment le gouvernement d’Abdelilah Benkirane n’aura pas droit à la paix sociale dont avait bénéficié, pendant quelques temps, celui d’Abbas El Fassi. En effet, certains syndicats ont décidé de mettre fin à cette paix et de passer à l’action en appelant à des grèves dans différents secteurs. A commencer par celui des Collectivités locales où l’Union marocaine du travail (UMT) et l’Organisation démocratique du travail (ODT) sont fortement. Depuis quelques temps déjà, les deux syndicats ont commencé à mobiliser leurs militants en prévision de la grève entamée dès hier mardi. La grève sera ponctuée ce mercredi par une marche sur le ministère de l’Intérieur à partir du siège local de l’UMT à Rabat. Les deux syndicats en veulent au ministre de l’Intérieur, M’hand Laenser. Ils l’accusent ouvertement «d’avoir menacé les ouvriers et fonctionnaires des collectivités locales» lors de son intervention dans la séance des questions orales de la Chambre des représentants le 13 février. En outre, la Fédération nationale des ouvriers et fonctionnaires des Collectivités locales (UMT) réfute les affirmations du ministre de l’Intérieur selon lesquelles la plupart des revendications des ouvriers et fonctionnaires ont été satisfaites. Un autre secteur, jusque-là épargné, sera en grève ce mercredi. Les fonctionnaires et personnels du département de la Pêche maritime observeront, en effet, une grève nationale ce mercredi. Par ce mouvement, ils disent vouloir attirer l’attention des responsables du département dont ils relèvent sur «la situation critique du secteur de la pêche maritime» et «l’entêtement de la tutelle à ne pas prendre en considération leurs revendications». Ils veulent également dénoncer la «marginalisation des compétences marocaines au profit de cabinets d’études étrangers». Les personnels de l’Education nationale seront eux aussi en grève demain 1er mars à l’appel de l’ODT. Le syndicat dit s’élever «contre la situation dégradée du système éducatif et l’aggravation des disfonctionnement structurels et le recul, selon des rapports internationaux et nationaux, des indicateurs qualitatifs et quantitatifs sous le Plan d’urgence improvisé». Ils protestent également «contre l’absence, dans la déclaration gouvernementale, de toute stratégie claire pour la mise en place d’une réforme éducative globale et profonde». Le secteur de la Santé ne sera pas épargné par ce mouvement de contestation sociale. Le syndicat des techniciens du secteur (UMT) a, en effet, appelé à un débrayage pour ce mercredi. Principales revendications: la révision de leur statut, permettre aux techniciens d’intégrer l’Institut national de l’administration de la Santé, augmentation de l’indemnité de risque… Le gouvernement Benkirane se trouve ainsi confronté à ses premiers conflits sociaux. Comment va-t-il réagir? Dilemme Des grèves à répétition chez les médecins, les huissiers de justice, les enseignants, le personnel de la santé, les agents de la conservation foncière et les collectivités locales (pour ces derniers au moins 3 jours par semaine depuis le début de l’année). Tel que c’est parti, ce mouvement est un premier examen social pour Abdelilah Benkirane. Son gouvernement est devant un dilemme: laisser faire pour éviter d’attiser les tensions ou décider d’opérer des prélèvements sur les salaires, histoire de décourager les grévistes. Sauf qu’aucune loi n’interdit ou n’autorise les prélèvements. Juste pour rappel, l’année 2011 a battu tous les records en nombre de grèves: plus de 400 au lieu de 241 en 2010. Quelque 250.000 journées de travail ont ainsi été perdues au titre de cette année (77.277 il y a cinq ans). SOURCE WEB Par Jamal Eddine HERRADI