Marché du travail Faut il changer les pratiques managériales pour accueillir la génération Z
Après la génération Y, les entreprises s'apprêtent à voir débarquer sur le marché du travail la génération Z. Tout un travail les attend pour adapter leurs méthodes et comportements face à des jeunes épris d'autonomie.
Les successeurs de la génération Y débarqueront bientôt le marché de travail. Ce sont les jeunes nés au milieu des années 1990-début 2000, et malgré les statistiques qui affichent une hausse du chômage chez leurs aînés, quels que soient leurs diplômes, ils devront chercher un travail et s’intégrer dans l’entreprise ou l’organisme qui les embauche. De leur côté, ces institutions devront se préparer à accueillir cette nouvelle génération dite «génération branchée» qui porte un regard très dur sur l’entreprise tout en ayant des attentes extrêmement fortes à son égard. «La génération Z ou cyber génération a pour principale caractéristique sa maitrise (ou en tout cas) son intérêt irréfutable pour les technologies de l'information et la communication. Il va sans dire que la génération Z reste assez proche de la génération Y, mais elle est souvent appelée en Occident la “génération silencieuse” en raison de l'ambiguïté des sociologues à déterminer clairement ses répercussions sur le paysage économique», explique Ismaïl Belabbess, consultant associé et formateur certifié chez MCBI Conseil.
Selon Virginie Lazrak, Consultante chez iCompetences, «l’intégration de la génération Z dans l’entreprise est un réel challenge non seulement pour les managers qui ne savent comment gérer cette génération, mais également pour cette génération elle-même qui considère l’entreprise comme un endroit fermé, ennuyeux, difficile et impitoyable». De ce fait, il devient compliqué de manager ces jeunes d’où l’urgence pour les professionnels d’essayer de saisir leurs attentes pour d’abord les attirer ensuite les fidéliser. Ils s’accordent tous à dire que l’élément clé serait celui relatif au capital humain. «C’est une génération qui accordera une grande importance à la propension du manager à faire confiance à ses équipes et à sa capacité d’écoute», note Mme Lazrak. Ils bannissent la hiérarchie et favorisent un contact direct avec les managers, ils travaillent plus par passion et accordent plus d’importance à l’engagement éthique de l’entreprise. «Les entreprises doivent instaurer de nouveaux systèmes de management afin de faire face aux futures transitions des salariés», constate M. Belabbess qui pense que «dans les prochaines années, on ne parlera plus de salariés, mais d'associés (concept déjà en cours chez les plus grandes firmes américaines). En ce sens que la génération Z sera moins encline à accepter des directives (ou ordres) et sera davantage intéressée d'être un membre à part entière de l'organisation». Et d’ajouter «le management SI sera la priorité de toutes les entreprises, et ce à deux niveaux : attirer les futurs talents et surtout être dans l'air du temps».
Le marché de l’emploi de demain sera beaucoup plus complexe, mais la génération Z est pleine de promesses et possède les compétences nécessaires. Il faut donc que ces deux éléments puissent s’accorder pour créer des modèles de management adaptés, revoir les attributs du leadership, favoriser l’élément humain et l’éthique professionnelle… N’est-ce pas le modèle souhaité par toutes les générations ?
Deux questions à Virginie Lazrak, consultante chez iCompetences«Le bon manager devra être responsabilisant et accessible»
Éco-Emploi : Les managers sont-ils prêts à accueillir la génération Z ?
Virginie Lazrak : L’intégration de la génération Z dans l’entreprise est un réel challenge non seulement pour les managers qui ne savent comment gérer cette génération, mais également pour cette génération elle-même qui considère l’entreprise comme un endroit fermé, ennuyeux, difficile et impitoyable.
Par conséquent, nombreux sont les jeunes de cette génération à se voir entrepreneur de leur vie et à vouloir créer leur propre entreprise.
Les managers seront donc face à une génération qui choisira son métier non pas par nécessité, ni par pression sociale, mais par passion.
Ainsi, les entreprises et les managers devront faire preuve d’imagination pour démontrer le côté fun de leur métier et recourir à l’innovation pour séduire. Par exemple, les entreprises ont tout intérêt à proposer des supports de formation adéquats tels que les MOOC (Massive Open Online Courses), et à mettre en place des outils de recrutement ludiques, tels que les Serious Game, qui encouragent à apprendre et qui enthousiasment cette génération en recherche constante de nouveauté. Les managers eux-mêmes devront se mettre au diapason et revoir leurs pratiques managériales.
Quelles seraient les pratiques managériales à changer ?
L’arrivée de la génération Z imposera des changements certains dans les pratiques managériales, car elles devront positionner le capital humain au cœur des activités de l’entreprise. En effet, la génération Z accordera une grande importance à la propension du manager à faire confiance à ses équipes et à sa capacité d’écoute.
Le bon manager devra être responsabilisant et
accessible et ne tirera pas sa légitimité de son autorité ou de ses diplômes.
Les années d’ancienneté ou le grade ne seront plus synonymes de respect. Les
managers devront repenser le leadership en étant davantage centrés sur l’humain.
Enfin, la génération Z sera demandeuse d’adaptations en termes de conditions de
travail, car cette génération requiert plus de flexibilité sur sa journée de
travail (travail à distance par exemple), des orientations de carrière claires,
mais aussi des programmes de fidélisation/rétention alignés sur ses valeurs et
sur son éthique.
Le 20 septembre 2015
SOURCE WEB Par LE MATIN
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