Troisième jour de violence sur l’Esplanade des Mosquées
Les Etats-Unis appellent à "préserver le statu quo" de 1967 par crainte qu’Israël n'accède aux revendications de juifs radicaux
Des heurts ont opposé mardi, pour le troisième jour consécutif, des Palestiniens aux forces de l'ordre israéliennes sur l'esplanade des Mosquées à Jérusalem, selon un journaliste de l'AFP sur place.
Les affrontements se déroulaient autour de la mosquée Al-Aqsa entre de jeunes Palestiniens qui lançaient des pierres vers un nombre important de policiers israéliens entrés sur l'esplanade et qui ripostaient par des grenades assourdissantes.
Sur
l'esplanade, les violences ont éclaté lorsque les policiers, entrés sur le
site, ont essuyé des jets de pierres de la part de jeunes musulmans masqués,
selon la police. Quelques dizaines de jeunes, selon des témoins, avaient passé
la nuit à la mosquée Al-Aqsa avec l'intention apparente de protéger l'esplanade
contre le risque que les juifs attendus ne violent l'interdiction de prier sur
les lieux et ne commettent un sacrilège à leurs yeux.
Les violences se sont propagées aux ruelles de la Vieille ville de Jérusalem.
Les policiers ont dispersé à coups de matraque et de grenades assourdissantes
des dizaines de manifestants, dont beaucoup de femmes âgées se proclamant
"mourabitate" ("sentinelles" en arabe) scandant
"Dieu est le plus grand" et insultant les policiers.
Les policiers ont une nouvelle fois frappé des journalistes, parmi lesquels deux photographes de l'AFP. Un policier a poursuivi l'un d'eux et l'a fait tomber en le frappant violemment de sa matraque dans le dos et les jambes. Neuf personnes ont été arrêtées.
Les
Etats-Unis ont "condamné tous les actes de violence" sur l'esplanade,
appelant Israéliens et Palestiniens à éviter toute "action de
provocation" et à "préserver le statu quo" de 1967.
Le patron de l'ONU Ban Ki-moon a exprimé son "inquiétude face à
l'escalade dans les lieux saints et aux autres violences, y compris la mort
d'un Israélien" qui a perdu le contrôle de son véhicule probablement après
des jets de pierres dans un quartier palestinien de Jérusalem selon la police.
Il a réitéré l'importance de relancer les négociations pour parvenir à un accord global du conflit israélo-palestinien. A Amman, le roi Abdallah II dont le pays est le gardien de l'ultra-sensible esplanade des Mosquées selon le statu quo, a averti Israël que "toute nouvelle provocation à Jérusalem affecterait les relations" bilatérales.
L'esplanade, qui abrite la mosquée Al-Aqsa et le Dôme du Rocher, est située dans la partie orientale de Jérusalem occupée et annexée par Israël, elle est régie par des règles tacites qui autorisent les juifs à visiter les lieux à certaines heures, mais pas à y prier.
Des juifs radicaux militent pour le droit d'y prier et certains rêvent d'y construire le troisième Temple. Les inquiétudes musulmanes ont été ravivées par des rumeurs persistantes sur un plan de partage de l'esplanade.
Mais le Premier ministre Benjamin Netanyahu a répété n'avoir aucune intention de remettre en question le statu quo.
Mardi
soir, il devait réunir ministres et responsables de la sécurité sur la
multiplication des attaques avec des pierres contre les Israéliens, et les
heurts à Al-Aqsa seraient probablement évoqués.
L'esplanade et ses alentours avaient déjà été le théâtre de violences
dimanche. L'approche des festivités du Nouvel an juif a ravivé les
tensions et la crainte des musulmans que le gouvernement n'accède aux
revendications de certains juifs sur l'esplanade.
Cette crainte a été renforcée par des visites comme celle effectuée dimanche sur l'esplanade, selon les médias, par le ministre de l'Agriculture Uri Ariel.
Israël a interdit les "sentinelles" accusées d'être "l'un des principaux facteurs de tensions".
Le 16 septembre 2015SOURCE WEB Par Libération
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