Rebonds La face cachée du tourisme
Le tourisme marocain file du mauvais coton par les temps qui courent. Et les quelques «élucubrations » véhiculées à droite et à gauche n’y changeront rien. En fait, le constat est plus que patent d’une situation qui est loin de laisser place à la réjouissance. Une simple visite éclair du secteur pousse d’aucuns à demander quid des fameuses visions stratégiques et de 2010 et de 2020 ? Où en sont les objectifs préalablement dressés? Pourquoi plusieurs chantiers inéluctables sont-ils toujours en plan ? Ce sont là autant d’interrogations qui fusent légitiment, dénotent du caractère épineux de la question et somment, de facto, tous les concernés à se mettre en rangs serrés. A la place, ce sont deux ministres de l’actuel Exécutif qui se sont amusés à faire des déclarations déstabilisatrices.
Il
s’agit, pour ne pas les nommer, de Mustapha El Khalfi et de Lahcen
Haddad. Ainsi, le premier, en l’occurrence le ministre de la
Communication, porte-parole du gouvernement, vient récemment et en plein
point de presse à l’issue du Conseil de gouvernement, de jeter un pavé dans la
mare en déclarant que «les actes terroristes perpétrés dernièrement dans
certains pays de la région ont eu des effets sur le tourisme dans notre pays,
mais cet impact est resté limité».
Pis encore, il a ajouté que le Royaume a réussi à maintenir sa posture de pays
attractif, sûr et offrant un produit touristique d'une forte compétitivité. En
tenant pareils propos, El Khalfi a, semble-t-il, omis de dire que le secteur a
réellement du plomb dans l’aile. Preuve en a été donnée par les chiffres
éloquents mis à disposition de tout un chacun et qui prouvent qu’il n’est aisé
pour aucun pays de limiter les répercussions négatives desdites attaques
terroristes.... Et cerise sur le gâteau : le ministre du Tourisme a
reconnu qu’il y a une crise, certes, mais non sans affirmer que les baisses de
recettes qu’elle a induites restent modérées. Et ce au moment même où le
ministre des Finances a été plus cartésien en concédant notamment que le
tourisme a accusé une contre-performance notable. Le secteur reste néanmoins
un des principaux contributeurs à la balance des paiements et au PIB national
et un grand pourvoyeur d’emplois. Abstraction faite donc des «dires» de nos
ministres, une réalité est sans équivoque : aucun pays du monde n’est à l’abri
du terrorisme. Redorer le blason du Maroc pour attirer plus de touristes est
une initiative fort louable mais cacher la vérité ne peut être que
contre-productif.
SOURCE WEB Par Libération
Tags : Le tourisme marocain file du mauvais coton- Mustapha El Khalfi- Lahcen Haddad- le ministre de la Communication, porte parole du gouvernement- le ministre du Tourisme- Le secteur reste néanmoins un des principaux contributeurs à la balance des paiements et au PIB national-