Relance de l’immobilier les négociations avec Boussaid attendues pour août
Le mois d’août sera déterminant pour la promotion immobilière, tout particulièrement et pour l’habitat, de manière générale. Pour cause, les négociations qui seront entamées avec le ministère des Finances pour arracher quelques mesures susceptibles de remettre le secteur sur les rails. Et toutes les parties prenantes se mobilisent à cette fin.
Après la réunion tenue le juillet dernier au siège du ministère de l’Habitat à Rabat, les promoteurs immobiliers et représentants des banques se sont rencontrés le 15 juillet au siège du GPBM (Groupement Professionnel des Banques du Maroc) à Casablanca. Au menu, l’approfondissement des mesures proposées une semaine auparavant à Rabat.
Il s’agit surtout de l’amélioration des conditions d’accès au financement pour les acquéreurs de logement. «Nous avons débattu, dans le détail, des mesures pouvant assouplir l’accès au crédit», rapporte Youssef Iben Mansour, président de la Fédération nationale des promoteurs immobiliers, dans une déclaration à Médias 24.
Rappelons que parmi ces mesures figurent, en pôle position, l’augmentation de la quotité de financement (part engagée par les banques) et la syndication bancaire pour que le financement ne soit plus, comme c’est le cas actuellement, essentiellement l’émanation de deux banques de la place (BP et CIH).
En principe, un comité technique est chargé de préparer un canevas qui sera présenté, mi-août, au ministère des finances. L’objectif est que le projet de Loi des Finances en retient l’essentiel.
Dans leur majorité, ces mesures concernent le logement social, le segment le plus dynamique du secteur, mais qui connaît une mévente presque historique. Ce qui explique que les efforts sont surtout orientés vers sa reprise.
Du côté du gouvernement, l’attente est grande à deux niveaux: la fiscalité et la garantie de financement. D’abord, la TVA sur le crédit acquéreur, une mesure introduite en 2014 qui a eu pour effet d’alourdir les traites mensuelles. «Je suis pour sa suppression, mais j’aurai besoin du soutien de Mohamed Boussaid», déclare Nabil Benabdellah, ministre de l’habitat, à Médias24.
En revanche, l’augmentation de dix points la quotité de la garantie de la CCG semble presque acquise, même si le ministre des finances ne croit pas trop à sa pertinence.
Classe sociale et locatif: l’équation difficile
D’autres pistes ont été explorées, depuis près de deux ans déjà, par le ministre de l’Habitat pour provoquer une émulation du marché. Le résultat n’a pas été au rendez-vous. «Ces mesures sont toujours d’actualité et nous tentons de les améliorer encore», explique le ministre.
Le locatif en fait partie. Nabil Benabdellah a effectivement mis en place un dispositif pour la relance du locatif et, ce faisant, tout le secteur immobilier. La loi de Finances 2013 a introduit des arrangements fiscaux pour les institutions qui s’engagent sur l’achat de 20 logements sociaux (au minimum) avec engagement de ne pas revendre pendant 8 ans. Ces logements doivent être exclusivement destinés à la location à une valeur de 1.200 DH pour les logements dont la PLV est de 250.000 DH et 700 DH pour les logements à 140.000 DH.
Les institutions cibles, surtout les assureurs et organismes de placement, ne se sont pas ruées sur l’offre du gouvernement. Elles ont estimé que la valeur de location était faible. Pour les motiver, le ministère de l’Habitat a revu à la hausse la carotte pour fixer la valeur locative maximale à 2.000 DH pour le logement à 250.000 DH et 1.200 DH pour celui à 140.000 DH. Presque sept mois après l’entrée en vigueur de ce dispositif révisé, Nabil Benabdellah dresse un constat d’échec: «cela n’a rien donné. Les intéressés planchent sur une valeur locative de 2.500 à 30000 DH, un seuil que nous ne pouvons pas défendre ».
Le ministre de l’Habitat ne s’avoue pas vaincu. Il espère toujours mettre en place son projet de fonds de garantie pour le locatif. Ce fonds servira à indemniser les propriétaires du locatif en cas de casse. «Le projet est mûr, mais il lui faut le soutien du gouvernement, surtout celui du ministère des finances», nous explique Benabdellah.
Le logement pour la classe moyenne a, lui aussi, besoin de ce soutien gouvernemental. En effet, l’encouragement de ce segment passe par l’autorisation de dérogation construction permettant d’augmenter la densité des immeubles. Faute de foncier, la construction en hauteur amortira les coûts des promoteurs qui sont obligés d’offrir des logements à 7.200 DH/m2. Une circulaire tripartite est nécessaire pour cela et les signataires tardent à jouer le jeu, surtout les finances et l’intérieur.
Le 22 Juillet 2015
SOURCE WEB Par Médias 24
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