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Voici l’organisateur des événements de grand luxe de Marrakech

Voici l’organisateur des événements  de grand luxe  de Marrakech

EXCLUSIF. Vous vous rappelez du mariage des mille et une nuits pour le fils d’un ancien premier ministre libanais? Ou d’autres qui ont alimenté la presse people du monde entier? C'est lui.
C’est Brice Jakubowicz, directeur général de Delight Event Management, une agence spécialisée dans l’évènementiel de grand luxe, qui était aux commandes.
Il a fait de Marakech sa base, car Marrakech est devenue incontournable sur les agendas de la jet set du monde.
Qu’il s’agisse d’organiser un mariage “hors normes“ pour 1.000 invités ou un week-end en amoureux pour un couple de milliardaires difficile à étonner, qu’il faille trouver un million de roses pour répondre aux exigences d’un client ou transformer un lieu en un palais indien éphémère le temps d’une soirée; qu’il soit nécessaire de s’assurer les services des plus grands chefs étoilés ou de mobiliser un orchestre symphonique de plus de 100 musiciens: rien n’est impossible. C’est à cette agence qui l’on doit  beaucoup des grandes soirées qui font la réputation de Marrakech.
Malgré le fait que ses contrats et son éthique lui interdisent de citer les noms de ses clients, cette interview est croustillante et pleine de révélations au sujet d’une activité qui n’est pas du simple people, mais dont les retombées économiques pour la ville et le pays, se comptent en millions d’euros à chaque événement.

Né à Casablanca, Brice Jakubowicz quitte le Maroc en 98 pour terminer ses études en Suisse, à l’École hôtelière de Lausanne, l’une des plus prestigieuses au monde.
Diplôme en poche, il perfectionne sa formation dans plusieurs grands établissements aux quatre coins du monde: Four Seasons, Mandarin Oriental, Dorchester Collection…. Puis, en 2009, il rentre au Maroc, dans le cadre d’une mission: l’ouverture d’un grand hôtel à Marrakech.
Et là, il réalise la nouvelle dimension prise par la ville dans l’univers du luxe. De nouveaux palaces ont émergé, de nouveaux prestataires sont présents; la ville était en train de prendre une nouvelle dimension, un nouveau positionnement à l’international. Et ce fut pour lui le déclic: ouvrir une agence offrant un maximum de prestations à une clientèle haut de  gamme et exigeante.
Médias 24: Concrètement, en quoi consiste le travail de votre agence?
Brice Jakubowicz: Le cœur de métier de l’agence, reste la création d’événements. Mais au-delà du mot événementiel, je préfère utiliser le mot expérience, c’est ce que nous faisons vivre à nos clients: chaque événement est une histoire que nous racontons, une expérience unique que nous faisons vivre le temps d’une soirée…
Bien sûr, aujourd’hui, l’événementiel, c’est très vaste, car organiser les Jeux olympiques, c’est de l’évènementiel, organiser un congrès, c’est de l’évènementiel, organiser une soirée d’anniversaire, c’est de l’événementiel.
Nous avons donc affiné notre offre en fonction  de la clientèle potentiellement ciblée. Aujourd’hui, nous sommes basés à Marrakech mais intervenons dans tout le Maroc et même à l’étranger.
Nous avons accompagné des clients réguliers, à leur demande, à Paris, Miami, Londres et Monaco. Nous travaillons à 60% pour une clientèle privée et à 40% en corporate.
Notre spécialité, c’est le sur-mesure, et c’est ce qui nous a permis de nous démarquer. Mon expérience de l’hôtellerie de luxe m’a amené à façonner une agence un peu différente de celles qui existaient déjà.
Aujourd’hui, l’évènementiel, tel que je le conçois, regroupe, pour un grand événement, plusieurs métiers.
Notre approche est de personnaliser à chaque stade de l’élaboration du concept: à travers la créativité de notre équipe de décoration pilotée par Ludovic Petit; en accompagnant le client dans son choix culinaire, en le conseillant sur le menu, en choisissant le bon chef, en créant des cocktails pour l’occasion ou en insistant sur les accords mets et vins,…
C’est aussi la sélection des équipes pour l’accueil des clients, leur transport, leur sécurité; sans oublier le choix artistique et toute la technique autour d’un événement: structure, éclairage, son et effets spéciaux. Bref, on touche à beaucoup de métiers: je suis donc un chef d’orchestre qui doit être capable de réaliser ce qui  a été promis au client.
Lorsque des clients choisissent Marrakech pour un évènement, il faut prévoir tout ce qui est en marge, à savoir les transports, l’hébergement, les activités, etc.
Au début, des clients venaient dans le cadre d’un événement et se demandaient: qu’est-ce que l’on fait dans la journée? On s’est donc mis à développer des programmes sur mesure par rapport au profil des clients en créant un département Lifestyle.
Par exemple, organiser un pique-nique chic dans le désert d’Agafay, avec un show équestre ou faire venir un chef étoilé: on peut créer tout un univers rien que pour une après-midi… Si on nous le demande, nous pouvons même avoir un orchestre philharmonique qui joue dans le désert! Les clients sont assez demandeurs d’événements atypiques.
Lorsqu’un client s’adresse à vous, a-t-il une idée précise de ce qu’il veut?
Cela dépend: on a des clients qui savent exactement ce qu’ils veulent et qui nous font passer par leurs collaborateurs un brief très précis et nous demandent de les accompagner et d’être garants de la qualité du service.
Et puis, il y a des clients totalement rêveurs, qui nous donnent carte blanche, font confiance à notre créativité et nous demandent de leur proposer un scénario sur mesure.
-Il y a quelques semaines, vous avez organisé un grand mariage dont on a beaucoup parlé ici à Marrakech, celui du fils d’un ancien premier ministre étranger. Combien de temps à l’avance avez-vous commencé à travailler sur cet évènement?
-Ce fut quelque chose d’exceptionnel, puisque ce mariage a réuni 1.000 personnes venues de l’étranger!  C’est un client que nous avions déjà eu sur Marrakech l’année d’avant et qui avait découvert la ville à cette occasion et qui a décidé d’organiser ici le mariage de son fils. C’est typiquement l’évènement qui requiert une grande organisation. On a commencé à travailler dessus en août 2014, pour un mariage qui a eu lieu en avril 2015.
Les ressources mobilisées étaient à la hauteur de l’événement: plus de 600 collaborateurs ont travaillé sur les 2 soirées du mariage, le vendredi en palmeraie sur le thème du Maroc et le samedi pour le gala au palais Badia.
Tout a été créé sur mesure par nos équipes, spécialement pour l’occasion, et selon les désirs du décorateur international Ziad Raphael Nassar.
Je vous donne quelques chiffres: 350 serveurs étaient mobilisés et il a fallu les entraîner pendant plusieurs jours pour un service impeccable, avec par exemple une vraie mise en scène au moment du déclochage des plats.
Pour le dîner principal, nous avons construit une scène capable d’accueillir un orchestre symphonique de plus de 100 musiciens. Et ce sont plus de 25.000 bougies qui ont illuminé les invités!
180 voitures de luxe avec chauffeur assuraient le transport des invités! La Mamounia était totalement privatisée et de nombreuses chambres étaient réservées au Royal Mansour, au Selman ou au Palais Namaskar: autant d’invités qu’il fallait transporter d’un point à un autre, sans les faire attendre!
Mais pour un tel mariage, nous étions rodés, puisqu’en 2014, nous avions organisé à Marrakech le mariage du fils du propriétaire d’une très grande marque de vêtements suédois et l’année d’avant, l’anniversaire d’une personnalité russe pour lequel nous avions fait venir Shakira.
-Vos clients suivent-ils de près votre travail au fil des semaines précédant le jour J ?
-Nous avons des réunions préparatoires, des prises de brief au cours desquelles les clients nous donnent les grandes lignes de ce qu’ils ont en tête, mais c’est souvent un peu brouillon. Surtout quand nous avons plusieurs personnes en face de nous, comme dans le cadre d’un événement privé qui se construit en couple et en famille, contrairement aux sociétés qui vous donnent un brief précis et détaillé.
À nous, ensuite, de faire le tri dans tout ce qui nous a été dit. On commence alors à dégrossir et on recherche les bons lieux qui vont correspondre à la soirée, à l’hébergement, aux activités etc…
C’est un travail qui prend 3 semaines à un mois. On envoie alors des présentations aux clients et on les fait venir sur des visites d’inspection pour avoir leurs premières impressions. On essaye de leur montrer des choses assez variées. C’est à partir du lieu choisi que l’on va pouvoir créer un concept. Avec nécessité de s’adapter: dans un lieu historique, on ne va pas faire un décor hyper moderne…!
En interne, nous avons des experts: décoration, scénographie, restauration, logistique-transport, artistique: et chacun d’eux  anime son équipe. Lorsque l’on s’assoit avec le client, on a toutes les compétences autour de la table, qui vont rassurer le client et qui vont l’accompagner pour être au plus près de ses attentes.
-À quel moment commencez-vous à parler du budget?
-Dans le meilleur des cas, le client nous donne un budget précis. Mais souvent, on ne nous donne pas de budget: on nous dit «faites, on verra après…».
Le problème de l’évènementiel, c’est qu’il n’y a pas de limite. Et donc, quand il y a un budget, cela nous aide beaucoup et surtout cela nous évite de perdre trop de temps. Mais d’une façon générale, on est connus pour faire de l’exceptionnel et quand un client s’adresse à nous, il est demandeur de prestations exceptionnelles… qui ont un coût !
On parlait d’un mariage avec 1.000 invités. Quel est le plus petit événement que vous ayez eu à organiser?
-Un événement pour deux personnes! Un diner de Saint-Valentin. Mais ce fut un gros travail! Monsieur voulait faire une surprise à madame et il y avait tout un week-end à mettre en œuvre et des demandes bien spécifiques.
Bref, quand on nous a contactés pour un week-end de deux personnes, on pensait monter le dossier rapidement, mais ce fut, en fait, un challenge très intéressant.
-Avez-vous parfois des demandes étranges, inattendues, de la part de certains clients ?
-C’est souvent sur les fleurs que nous avons des demandes un peu farfelues! Un client nous a demandé un million de roses pour sa femme, inspiré d’une chanson !
Au début, la demande fait sourire, mais il faut ensuite les trouver! Acheter un million de roses sur le marché, ça influe sur le cours de la fleur: il a fallu s’attaquer à plusieurs marchés différents; il a fallu les transporter, les réceptionner, les conserver et les installer en tapissant des murs avec ce million de roses.
Il a fallu trouver la méthodologie, mobiliser plus d’une centaine de personnes pour gérer cette demande, réserver des hangars, louer des camions réfrigérés.
-Que représentent les Marocains dans vos clients?
-C’est un pourcentage relativement faible, même s’il évolue depuis deux ans. Lorsque j’ai monté l’agence, il y a 5 ans, on me disait que le Maroc n’était pas encore mûr pour ce genre de prestations.
Mais aujourd’hui, il y a une clientèle marocaine très exigeante, attentive aux détails et qui est prête à payer le prix, mais à condition que la qualité et l’originalité soient au rendez-vous.
-De quelles nationalités sont vos autres clients ?
-Nous avons des clients principalement européens,  d’Amérique du Sud, d’Europe de l’Est; quelques clients du Moyen-Orient. Aujourd’hui, Marrakech est entrée dans le circuit des villes comme Saint-Tropez, Saint-Barthe ou Miami : on voit que certains clients reviennent à des moments précis, comme les fêtes de fin d’année ou les vacances de Pâques. Et cette clientèle, qui voyage beaucoup, a intégré Marrakech dans son calendrier.
-Quels sont le type d’événements dont vous vous occupez le plus souvent ?
-C’est assez varié: on conçoit des événements pour des sociétés marocaines ou étrangères; on travaille pour le festival du film ou pour le Marrakech Grand Prix.
On accompagne également des sociétés comme Porsche pour le lancement presse mondial de la nouvelle Macan, qui a fait venir 300 journalistes du monde entier à Marrakech pendant 3 semaines; une banque privée suisse a invité ses 100 plus gros clients à venir à Marrakech, avec tout un programme d’activités, de diners.
Il y a également beaucoup d’événements privés sur lesquels nous ne pouvons pas communiquer…
-Avec un point commun: tous vos clients ont les moyens de leurs envies…
-Effectivement, on peut le dire ainsi….
-Quelle est, pour faire votre métier, la qualité indispensable ?
-La qualité principale nécessaire est de savoir gérer le stress. On doit avoir la capacité de trouver rapidement des solutions en cas de problème: un problème technique, un prestataire qui est en retard, une livraison qui n’est pas conforme à la commande. Trouver des solutions pour les imprévus. Bref, on doit tout gérer dans le calme, sans que le client ne remarque quoi que ce soit!
-Et le défaut qui serait rédhibitoire ?
-Un perfectionnisme excessif. À notre niveau, on voit toujours des défauts partout! Mais on est les seuls à les voir…
-Vous avez des grands évènements prévus d’ici fin 2015 ?
-Au mois de novembre, nous organisons les soirées de Pure Life Experiences, qui réunit les plus grands acteurs du tourisme de luxe mondial. Ce sont les gens qui organisent les voyages des milliardaires à travers le monde. On a les plus grosses agences de New York, de Hong Kong ou de Londres. On organise 3 soirées de 1.000 pax chacune  pour des gens qui connaissent tout, qui sont difficiles à éblouir. On se doit d’être créatifs et d’être à la hauteur des attentes de ces gens là.
Avant, en septembre, nous avons un événement privé pour une clientèle étrangère...
Et pour la fin de l’année, nous organisons un grand événement pour une personnalité étrangère, pour l’instant top secret: je ne peux donc rien vous dire à ce sujet…
Le 22 Juillet 2015
SOURCE WEB Par Médias 24

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