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Dialogue social Les propositions à risque du gouvernement

Dialogue social Les propositions à risque du gouvernement

Une pension minimale à 1.500 DH accentuerait les difficultés de la CMR
Des allocations familiales à 300 DH pourraient déséquilibrer la branche

Miloudi El Moukharek, secrétaire général de l'UMT: «Nous avons proposé la création d'une haute autorité d'orientation du système de retraite composée des partenaires sociaux, du gouvernement, de la Cour des comptes et du CESE. Cette autorité pourrait accompagner la réforme, qui serait facultative, pendant deux ans»
Plutôt surprenantes les propositions du Chef du gouvernement aux syndicats. Benkirane qui a entamé des rencontres individuelles avec les dirigeants syndicaux mardi dernier, serait favorable à une hausse des allocations familiales ainsi que de la pension minimale. Les premières devraient passer de 200 dirhams à 300 dirhams  pour les cinq premiers enfants maximum. Actuellement, les allocations familiales sont de  200 DH par enfant pour les 3 premiers enfants et de 36 DH pour les trois suivants.
La deuxième, la pension minimale serait revalorisée à 1.500 dirhams contre 1.000 dirhams actuellement.
Malgré une réelle ouverture de Benkirane, les syndicats attendent plus. «Nous avons annoncé au Chef du gouvernement que nos revendications sont indivisibles et ne peuvent être fractionnées. Nous demandons toujours une augmentation générale des  salaires et une baisse de l'IR», souligne Miloudi El Moukharik, secrétaire général de l'UMT.
Pour lui, le gouvernement doit aussi appliquer les points qui restent de l'accord du 26 avril et veiller au respect des libertés syndicales.
Mais au-delà du satisfecit ou pas des centrales syndicales, c'est l'impact de ces hausses qui nécessite d'être examiné de près. Elles pourraient déséquilibrer la branche allocations familiales de la CNSS, laquelle est financée exclusivement par les cotisations patronales. «Une telle augmentation nécessiterait une hausse des cotisations car l'impact serait très important», soulignent nos sources. Quant à la hausse de la pension minimale de 500 dirhams, elle pourrait précipiter «la faillite du régime des pensions civiles des fonctionnaires», soutiennent des sources. Sauf si le gouvernement prévoit d'autres mécanismes de financement.
En 2012, l’augmentation de la pension minimale à 1.000 dirhams a  induit une charge financière supplémentaire annuelle de 50 millions de dirhams pour le régime des pensions civiles géré par la CMR!
Si le gouvernement a envisagé ces mesures, c'est pour pouvoir avancer sur le dossier retraite. «Parallèlement à ces propositions, Abdelilah Benkirane a abordé la réforme de la CMR selon la vision du gouvernement qui prévoit l'augmentation de l'âge de la retraite, la baisse des pensions et l'augmentation des taux de cotisation. Nous ne sommes pas contre la réforme mais elle ne doit pas être supportée par les affiliés», poursuit le secrétaire général de l'UMT. Pour assurer l'équilibre du régime des retraites des fonctionnaires, qui a enregistré son premier déficit de 1 milliard de dirhams en 2014, le gouvernement propose une réforme paramétrique. Il veut porter l'âge de départ à la retraite à 62 ans avant de passer progressivement à 65 ans. Les syndicats ne s'opposent pas à l'allongement de la période d'activité mais souhaitent qu'il soit facultatif et tienne compte de la pénibilité du travail. Ils ne sont pas non plus contre la hausse des cotisations mais celle-ci devrait respecter le principe des 2/3 à la charge de l'employeur et le 1/3 à la charge des fonctionnaires. Les centrales syndicales rejettent aussi toute baisse du niveau de la pension qui pourrait résulter de la révision du salaire de référence ainsi que du taux d'annuité.
Le 20 Juillet 2015
SOURCE WEB Par L’économiste

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