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Les ressources hydriques du Maroc à l'heure actuelle Tendance à la baisse

Les ressources hydriques du Maroc à l'heure actuelle Tendance à la baisse

Le cycle pluviométrique favorable qui a caractérisé ces deux dernières campagnes agricoles serait-il entré en phase régressive? Même si le taux de remplissage des barrages au 14 décembre de cette année, selon les données du département Eau relevant du secrétariat d’Etat à l’Environnement, est de 71,3% et estimé satisfaisant, il a néanmoins perdu 3 points en comparaison avec l’année dernière et 11 points par rapport à février 2010. Au total, 128 grands barrages sont actuellement en service dans notre pays, totalisant près de 17,2 milliards de m3 de capacité, et constituent le résultat de l’effort entrepris dans la mise en œuvre de la politique des barrages. Lancée en septembre à partir de Fès, la campagne agricole 2011-2012 ne semble pas, pour l’heure, bénéficier des mêmes conditions climatiques que la précédente mais sans que cela n’inquiète outre mesure le ministre de l’Agriculture et de la pêche maritime, Aziz Akhannouch: “Pas de crainte au sujet des ressources en eau”, avait-il alors rassuré dans une déclaration à la presse. Cependant, les données relatives aux ressources hydriques du Secrétariat d'État chargé de l'Eau et de l'Environnement indiquent une tendance à la baisse. Ressources mobilisables Lors du workshop tenu à Rabat du 5 au 7 décembre, le professeur Mohamed Sinane, chargé de recherches à l'Ecole Hassania des Travaux publics, avait noté que si le Maroc recevait en moyenne 150 milliards m³ de précipitations par an, ces dernières années, y compris 2010-2011, les changements climatiques ramènent ce chiffre à moins de 140 milliards m³. Situation de stress hydrique Par ailleurs, plus de 80% (120 milliards de m³) sont perdus à cause de l’évaporation et autres facteurs. Les ressources en eaux naturelles restantes sont de l’ordre de 30 milliards de m³ par an (20 en eaux de surface et 10 en eaux souterraines). 580 m³ En 1960, le capital par an et par habitant était de 2.560 m³, en 2011 il est de 730 m³, en 2030, il sera de 580 m³. Ce taux nous classe d’après la FAO parmi les pays qui connaissent un stress hybride (entre 500 et 1.000). Toutefois, nous ne connaissons pas de crise à l’instar de la Tunisie qui a un capital par an et par habitant inférieur à 500 m³ par habitant et par an. Surexploitation des nappes Il convient de signaler aussi une surexploitation des nappes phréatiques dans tout le territoire marocain. Selon le professeur Sinane, il est possible de citer des baisses de cette nappe en 25 ans de 64 mètres dans le Saiss, de 24 m dans le Souss et 18 m dans le Haouz. Le Maroc exploite actuellement plus de 5 milliards de m³ des eaux souterraines. Mauvaise répartition sectorielle et dans le temps Au Secrétariat d’État chargé de l'Eau et de l'Environnement, il est souligné que la répartition des précipitations est sectorielle et temporelle. 7% de la superficie du Maroc (au nord) reçoit 51% des apports en eau, tout le reste étant réparti sur le restant du territoire, soit plus de 92%. Les précipitations sont aussi mal réparties, elles sont soit très importantes, soit trop faibles. A titre d’exemple, dans le bassin de l’Ouergha (Rif), l’écart entre 2 années consécutives 1994 et 1995 est immense (4,2 milliards m³ et 114 millions m³). La politique des barrages Les barrages ont joué un rôle prépondérant dans l’économie du pays. Grâce aux grands barrages, le Maroc a réussi une avancée spectaculaire, entre autres, dans plusieurs secteurs, notamment l’irrigation, l’alimentation en eau potable et la production énergétique. Toutefois à partir de 2020, il y a risque de saturation du potentiel mobilisable de l’eau à cet effet, ce qui a poussé le Maroc à mettre au point la nouvelle stratégie nationale du secteur de l’eau pour les prochaines années. Antérieurement à cette stratégie, le Maroc avait construit, à ce jour, 130 grands barrages. Il exploite de ce fait près de 80% du potentiel d’eau mobilisable et arrive à emmagasiner 17 milliards de m³. Les zones urbaines sont alimentées en eau potable à hauteur de 100%, selon le Secrétariat d'État chargé de l'Eau et de l'Environnement. Par ailleurs et grâce au programme Pager, l’alimentation en eau potable en milieu rural est passée de 15% en 1994 à plus de 90% actuellement. D'autre part, la puissance électrique installée est de 1.700 mégawatts répartis entre 24 usines qui produisent 500 et 2000 GWH selon l’hydraulicité de l’année, ce qui correspond à 10% de la production totale. Il était aussi prévu l’irrigation de 1 million d’hectares, nous sommes en 2011 à plus de 1,5 million d’hectares. 88% de l’eau des barrages est destiné à l’irrigation, le reste pour l’eau potable. Aménagement et protection des œuvres Le Maroc a réalisé d’autre part des travaux d’aménagement et de protection (barrages, digues, canaux) dans les grandes plaines (Gharb, Moulouya, Loukkos, Tafilalt..) et dans plusieurs villes du Royaume Mohammedia, Settat, Ben Ahmed, El Hajeb, Berrechid, Sefrou, Ourika… Il a été mis en place un système automatique d’alerte et de prévision contre les inondations. Cette stratégie a été présentée à S.M. le Roi le 14 avril 2009. Elle se décline en six axes: Le premier axe, c’est la gestion de la demande en eau et sa valorisation, l’amélioration des réseaux d’amélioration des réseaux d’alimentation en eau potable et la reconversion vers l’irrigation localisée (goutte à goutte). Le deuxième axe relatif à la gestion de l’offre par la mobilisation des eaux de surface grâce à la construction de 60 grands nouveaux barrages et 1.000 petits barrages, la réutilisation de près de 90% de 600 millions de m³ des eaux usées, transfert d’eau nord sud, le dessalement de l’eau de mer et les énergies renouvelables. Les quatre autres axes sont la préservation et la protection des ressources en eau en milieu naturel et dans les zones fragiles; la poursuite des réformes réglementaires et institutionnelles; la réduction de la vulnérabilité aux risques liés à l’eau et l’adaptation aux changements climatiques; la modernisation des systèmes d’information et le renforcement des moyens et des compétences. SOURCE WEB Par Rachid Loudghiri Aufait Maroc