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Tourisme Les recrutements continuent malgré la baisse d'activité

Tourisme   Les recrutements continuent malgré la baisse d'activité

Marrakech absorbe le plus de compétences suite aux nouvelles ouvertures et les chaînes hôtelières arabes embauchent également. Publié le : 27.11.2011 | 12h52 En dépit de la crise, les métiers liés à l'hôtellerie et la restauration restent très porteurs. En effet, le secteur continue de manquer de cadres, et offre des opportunités nombreuses et variées. A Marrakech, malgré la tendance baissière enregistrée ces derniers mois, cette ville a vu la création de plus 5 250 emplois directs, en 2011, afin de répondre aux besoins des nouveaux établissements de la ville ocre et qui représentent une capacité hôtelière de plus de 5 360 lits additionnels. Ces investissements, aussi bien nationaux qu'étrangers, constituent un facteur d'attractivité des nouvelles compétences spécialisées dans les domaines d'hébergement, de restauration, de services et de loisirs. En matière d'évolution de carrière, les jeunes lauréats marocains seront encadrés et coachés par les meilleures compétences au niveau mondial, apprend-on auprès du Conseil régional du tourisme de Marrakech. La formation des ressources humaines de qualité pour tous les métiers de l'hôtellerie, de la restauration, de l'animation et des loisirs s'impose comme l'un des défis majeurs pour les années à venir. C'est dire qu'il y a toujours un grand engouement pour les ressources humaines qualifiées, sachant qu'il y a également une forte pression sur les profils pointus et les postes d'encadrement. Et pour cause, les opérateurs touristiques ont compris l'importance du capital humain pour répondre aux attentes des clients de plus en plus exigeants et faire face à une concurrence omniprésente qui incite davantage à l'innovation. Les jeunes qui sont formés dans ces filières pourront profiter des responsabilités motivantes et des possibilités réelles d'évolution ainsi que des rémunérations qui ont enregistré une hausse, malgré la crise. Ainsi, les bons profils ont su s'imposer grâce à leurs compétences, tant techniques que relationnelles. Dans le Nord, la tendance est inversée. Plusieurs hôtels peinent pour remplir leurs chambres, en dehors de la période estivale. Ceci influe évidemment sur le recrutement dans la région qui est en baisse dans les établissements nationaux, d'autant plus que certains hôtels ont été déclassés. Résultat : des chaînes issues des pays du golfe viennent recruter les lauréats les plus brillants de l'Ofppt de Tamuda, alors que le secteur souffre d'un déficit en RH qualifiées. Notons aussi que beaucoup de cadres marocains travaillent actuellement dans les métiers de la restauration et de l'hôtellerie auprès des grandes chaînes mondiales aussi bien au Moyen Orient qu'en Europe, en Australie ou encore en Amérique. In fine, les recrutements continuent, en interne ou au niveau international. Le produit «made in Morocco » a sa place aussi bien au Maroc que sur l'échiquier mondial. ----------------------------- -«L'hôtellerie de luxe est confrontée à une véritable pénurie de cadres » Avis de l'expert • Ilham Mouhriz, directrice régionale des ressources HU Comment se déroulent actuellement les recrutements dans l'hôtellerie, alors que le vivier étant limité et la demande des enseignes installées et celles qui s'installent est en hausse ? Le secteur de l'hôtellerie a accueilli de nombreux investissements et s'est développé d'une manière vertigineuse ces 5 dernières années, l'arrivée de nouvelles enseignes internationales a créé d'énormes besoins en compétences portant essentiellement sur les métiers de base notamment ceux de l'hébergement et de la restauration. Seulement, cet accroissement de l'investissement ne s'est pas accompagné d'une stratégie d'adéquation entre l'offre des établissements de formation et les besoins du marché de l'emploi, bien que certaines mesures palliatives aient été entreprises pour réduire le gap «quantitatif» entre l'offre et la demande, nous constatons que la tension subsiste. Cette tension ne touche pas de façon identique tous les emplois, certains postes sont ouverts aux débutants moyennant des formations en interne tandis que d'autres exigent une expérience réussie, une pratique aisée des langues étrangères et un comportemental adapté à une clientèle exigeante. Quels sont les profils les plus difficiles à trouver sur le marché local ? Nous constatons que les projets de recrutement s'avèrent difficiles lorsqu'il s'agit d'un poste d'encadrement, ou bien lorsqu'il s'agit d'un métier spécifique non couvert par l'offre locale de formation. Pour ces postes, le processus de recrutement relève du parcours du combattant, il peut se passer 6 mois à 1 an avant d'être capable de combler le poste. En ce qui concerne les profils d'encadrement, il faut reconnaître que le secteur de l'hôtellerie de luxe au Maroc est confronté à une véritable pénurie de cadres : l'offre des établissements de formation ne couvre pas tous les métiers et ne forme pas des cadres opérationnels. Nous avons mis en place à la Mamounia un dispositif de «l'Excellence Managériale» qui consiste à apporter un accompagnement en formation opérationnelle et managériale pour nos cadres marocains. Faites-vous appel aux compétences étrangères ? Quant aux métiers spécifiques affectés par une pénurie d'expertise locale, tels que la haute gastronomie, la sommellerie, les domaines du SPA ,… nous avons fait appel à une expertise internationale, l'objectif à travers le recrutement des cadres étrangers est de profiter de leur expertise pour former puis assurer une relève marocaine. C'est ainsi par exemple que la Mamounia a formé la première génération de « sommeliers » au Maroc, une dizaine de collaborateurs qui ont été suivis et encadrés pour exceller dans ce domaine encore méconnu et inexploré dans nos écoles de formation. Il est aussi un fait que l'évolution technologique qu'a connu le secteur a donné lieu à l'émergence de nouveaux savoirs et de nouvelles compétences non encore couvertes par la formation académique au Maroc nécessitant l'appel aux compétences étrangères. Y-a-t il eu une hausse des salaires face à cette pression sur les ressources humaines qualifiées? Effectivement nous avons assisté à une hausse significative des salaires ces 5 dernières années. Certes cette évolution est fortement liée à la dynamique de l'offre et de la demande mais il faut dire également que les pratiques de rémunération du secteur, qui se caractérisaient par le manque de transparence et la dominance de l'informel dans certains établissements, ont remarquablement évolué en faveur d'une valorisation du métier en termes d'image et de salaire. En ce qui nous concerne, la Mamounia se positionne en tant qu'employeur de référence et un modèle en termes de pratiques RH. Dans ce sens, nous avons établi une politique de rémunération motivante et avons instauré un système de veille qui nous permet d'entretenir notre grille des salaires, nous veillons à ce qu'elle reste leader sur le marché mais dans une logique de «Juste Poste, au Juste Prix». De nombreux avantages sociaux sont associés à la grille des salaires et contribuent pleinement à fidéliser et à motiver nos collaborateurs. La gestion des carrières est de mise dans notre stratégie RH, nous prônons la promotion interne et mettons en place des programmes d'accompagnement adaptés pour favoriser l'épanouissement professionnel de nos collaborateurs. Que conseillez-vous aux candidats qui veulent travailler dans ce secteur? En général, nous attachons beaucoup d'importance aux attitudes, aux comportements et à la motivation des candidats, un recrutement est un tout : savoir, savoir -être et savoir-faire. Par ailleurs, le degré d'exigences dans le secteur est plus élevé lorsqu'il s'agit de l'hôtellerie de luxe. Mis à part les compétences techniques nécessaires pour la fonction, le candidat doit maîtriser au moins deux langues étrangères. L'éducation culturelle, l'attitude et le comportement sont aussi des critères de sélection déterminants. Quant aux candidats, voici mes conseils : - Travaillez sur la pratique courante de plusieurs langues étrangères, et notez que l'anglais est une langue indispensable - Travaillez votre culture générale, les métiers du Front Office vous exposeront à des clients de diverses nationalités - Soyez attentifs à votre savoir être et cherche toujours à avoir la bonne attitude. SOURCE WEB Par Nadia DREF | LE MATIN