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Sécurité hydrique Le plan national de l’eau bientôt sur la table du Conseil supérieur de l’eau et du climat

Sécurité hydrique  Le plan national de l’eau bientôt sur la table du Conseil supérieur de l’eau et du climat

La ministre chargée de l’Eau, Charafat Afilal
Bientôt, le très attendu plan national de l’eau sera présenté au Conseil supérieur de l’eau et du climat pour sa validation finale. D’un coût estimé à 220 milliards de dirhams, le PNE fixe les priorités du secteur. Parmi les projets phares figure le transfert des eaux des bassins du Nord vers les régions déficitaires dans le cadre de la solidarité entre les régions.
La ministre chargée de l’Eau, Charafat Afilal, a défendu, hier à Rabat, avec beaucoup de conviction la stratégie de son département. Invitée du forum de la MAP, cette ingénieure de formation a adopté un ton tantôt offensif tantôt défensif, n’hésitant pas à décocher ses flèches, à plusieurs reprises, contre les médias, notamment ceux qui ont fait endosser la responsabilité des dégâts causés par les dernières inondations à la politique des barrages. «Ces ouvrages d’art sont plutôt destinés à protéger les citoyens», a-t-elle répété tout au long de son intervention.
D’ailleurs, le gouvernement compte maintenir encore la politique des barrages tout en la renforçant avec d’autres mesures dans le cadre du très attendu plan national de l’eau qui a pour objectif de répondre aux besoins du Maroc en eau à l’horizon 2030 et qui sera bientôt présenté au Conseil supérieur de l'eau et du climat (CSEC) pour sa validation finale. D’un coût estimé à 220 milliards de dirhams, dont 41% seront destinés à la gestion de la demande, ce plan pourra-t-il garantir la sécurité hydrique du Royaume ? La question s’impose, d’autant plus que les enjeux sont de taille. Il s’agit, en effet, de répondre à la demande de plus en plus accrue et de régler la problématique de la surexploitation des ressources hydriques souterraines pour ne pas hypothéquer l’avenir des futures générations.
Afin de mettre en œuvre ce plan ambitieux dans ses objectifs, le département de l’eau compte sur la mobilisation tant du secteur public que privé. Les investissements dans le secteur sont prometteurs, de l’avis de la responsable gouvernementale : «Il est essentiel de diversifier les ressources de financement à travers l’encouragement du secteur privé à investir dans le secteur. D’ailleurs, nous avons déjà des projets pilotes comme celui de la station de dessalement de l’eau de mer à Agadir», dit-elle. Concrètement, le plan national de l’eau s’attèlera à régler les problématiques liées aussi bien à la gouvernance du secteur qu’à l’utilisation des ressources hydriques disponibles, à travers notamment la modernisation des réseaux de distribution en vue d’augmenter le taux de rendement à 80% à l’horizon 2025, la mobilisation de ressources supplémentaires, le dessalement, la collecte des eaux pluviales ainsi la réutilisation des eaux usées.
Le Maroc accuse un grand retard en la matière par rapport à d’autres pays qui souffrent du stress hydrique et qui ont pu développer leur stratégie afin de pallier la problématique de l’insuffisance de l’eau. Parmi les projets phares figure le transfert des eaux des bassins du Nord vers les régions déficitaires dans le cadre de la solidarité entre les régions. En effet, certaines régions sont plutôt plus chanceuses que d’autres sur le plan climatique. Trois bassins au Maroc accaparent 50% de la pluviométrie. En tête arrive le bassin de Sebou avec un taux de 30%. Il est suivi de ceux d’Oum Rbiaa et du Loukkos. Par contre, les bassins d’Oum Rabiaâ, de Tansifet et de Souss Massa Daraâ connaissent un grand déficit. Sur ce point, Charafat Afilal tient à rassurer les citoyens : «il s’agit de transférer le surplus perdu dans la mer après la satisfaction de la demande de la région concernée aussi bien en eau potable qu’en agriculture». L’étude détaillée de ce projet a été finalisée et la décision sera bientôt prise.

 
 10 mars 2015 - 20h30
 SOURCE WEB Par Jihane Gattioui, LE MATIN

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