5 ans de prison pour un ex président de la municipalité Menara Gueliz
L'affaire "Casino Saadi" refait surface. Les peines vont de 2 à 5 ans de prison ferme à l'encontre de l'ancien président de la municipalité Menara-Guéliz, 7 conseillers municipaux et un entrepreneur.
La cour d'appel de Marrakech a prononcé, jeudi soir, les peines dans le cadre de l'affaire connue sous le nom "Casino Saadi".
L'ancien président de la municipalité Menara-Guéliz, principal accusé dans cette affaire, a été condamné à 5 ans de prison ferme, une amende de 50.000 DH, en plus de la saisie de biens immobiliers en sa possession.
Les sept conseillers ont été condamnés à trois ans de prison ferme assortie d'une amende de 40.000 DH chacun. Un entrepreneur poursuivi dans le cadre de cette même affaire a écopé de deux ans de prison ferme et d'une amende de 30.000 DH, alors que deux autres personnes ont été acquittées.
Les personnes condamnées dans cette affaire, dont les faits remontent à la période 1997-2003 lorsque le principal accusé assurait la présidence du bureau dirigeant de la municipalité de Menara Guéliz, étaient poursuivies pour "dilapidation de bien publics, corruption, falsification de documents officiels et usage de faux".
Bien qu'ayant été prononcé par le cour d'appel, ce jugement est un jugement de première instance. L'accusé a donc annoncé son intention de faire appel.
Ce que disent les parties
Médias 24 a contacté les protagonistes de cette affaire. Les réactions diffèrent. Cela va de soi.
Côté accusation, on ne manque pas d’exprimer sa satisfaction. C’est le cas de Tarek Sbai, président de l’instance nationale de protection des biens publics (INPBP). «Cette décision a réchauffé nos cœur», confie celui dont l’institution a été, avec d’autres acteurs de la société civile, à l’origine de la plainte.
Pour Tarek Sbai, ce genre de décision fait office de bon augure pour le futur de la lutte contre la corruption. Tout en saluant le travail “exemplaire“ des magistrats chargé de l’affaire, le président de l’INPBP nous rappelle le rôle qu’à joué son association pour alimenter les éléments du dossier. «Le tribunal a formé sa conviction sur la base de l’enquête de la BNPJ, de l’instruction, et d’une enquête complémentaire. De notre côté, nous avons joint des documents et enregistrements à la plainte».
Du côté de la défense, la réaction est tout autre. Contacté par Médias 24, Maître Trabelsi, avocat d’Abdellatif Abdouh, nous a fait part de son “indignation“. «La décision prise à l’encontre de M. Abdouh est injuste et sans fondement juridique», déclare-t-il.
Il nous confie sa volonté de faire appel contre une décision qui s’est basée, selon ses dires, sur des éléments erronés. «Mon client n’a fait qu’exécuter une décision émanant de l’autorité de tutelle, à savoir le ministère de l’intérieur».
A ce titre, M. Trabelsi nous explique que d’autres parties prenantes sont intervenues dans la procédure de vente des terrains municipaux objet des poursuites mais aussi dans la fixation des prix, notamment le Wali ou la commission d’évaluation, faisant entendre que son client n’est que le dernier de la chaîne. Celui censé finaliser un processus dont il est indépendant.
Concernant les poursuites pour corruption, notre interlocuteur s’interroge: «On nous parle de corruption.» Où est la victime? Elle n’existe pas.» Et puis, pour ce qui de la dilapidation de deniers public retenues contre son client, M. Trabelsi déplore le défaut de précision car on ne sait pas quels sont les deniers dilapidés.
«Il s’agit d’une affaire purement politique», ajoute-t-il. Selon lui, ce procès n’est ni plus ni moins qu’une manière d’évincer l’ex président de la municipalité Menara-Gueliz des futures élections. Il y voit également un message crypté adressé au parti de l’Istiqlal «pour que ce dernier comprenne que Marrakech ne lui appartient pas».
21 Février 2015
SOURCE WEB Par Médias24 Avec MAP
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