Territoires et régionalisation avancée
La régionalisation avancée, attendue depuis des années, arrive. Le projet de loi organique sur les attributions des 12 régions a franchi le cap du Conseil des ministres à la veille de la clôture du Parlement. Les débats autour de ce texte fondateur seront très animés. Et pour cause, ce sont les conseillers qui auront à le traiter en premier, conformément à la Constitution. Et au sein de cette Chambre, le gouvernement ne dispose pas de la majorité. Donc, l’opposition aura la latitude de l’amender à sa guise. Ensuite, le découpage régional, qui ne semble pas faire l’unanimité, est un enjeu de taille pour les politiques. Surtout que la nouvelle architecture institutionnelle accorde au président de région de larges attributions et des ressources financières conséquentes qui font saliver des élus qui se plaignaient jusqu’ici de manque de moyens. Normal qu’avec la version projetée, les politiques nourrissent des ambitions pour mieux se déployer. Mais attention, l’octroi des prérogatives se fera de manière progressive et au cas par cas, selon le niveau de développement de chaque région!
Cependant, la classe politique est confrontée à un autre défi difficile à relever. Car la mise en œuvre de ce dispositif nécessite l’existence d’élites locales, en mesure de porter haut et fort le chantier stratégique de la régionalisation. Or, dans la réalité, le constat est alarmant. Si l’administration dispose de compétences aguerries, il en va autrement pour les partis qui n’ont pas su pousser à l’émergence d’élites régionales. Cet aspect sera décisif dans la mesure où ces présidents auront à gérer des budgets considérables. Du coup, les régions auront besoin de pilotes au profil expérimenté et exclusivement investis dans leurs mandats. C’est la condition pour marketer l’économie régionale et favoriser la compétition des territoires.
12 février 2015
SOURCE WEB Editorial Par Mohamed CHAOUI L’ECONOMISTE
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