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FATIMA MAROUAN AU CLUB DE L’ECONOMISTE ARTISANAT DIFFICILE PERCÉE À L’EXPORT

FATIMA MAROUAN AU CLUB DE L’ECONOMISTE ARTISANAT   DIFFICILE PERCÉE À L’EXPORT

EN DÉPIT D’UNE PROGRESSION, LES VENTES À L’INTERNATIONAL NE DÉPASSENT PAS 8%
LA MINISTRE TRAVAILLE À UNE STRATÉGIE POST-2015
UNE LOI-CADRE POUR L’ÉCONOMIE SOCIALE ET SOLIDAIRE

Le chiffre d’affaires de l’artisanat à fort contenu culturel a enregistré une progression soutenue depuis 2007, pour atteindre 20,2 milliards de DH en 2013, soit 84% de l’objectif prévu par la Vision 2015, à savoir 24 milliards de DH. La moyenne de croissance annuelle est de 11,7%
Fatima Marouan se frotte les mains. Le secteur dont elle a la charge renoue avec une croissance à deux chiffres. C’est ainsi que le chiffre d’affaires à l’export de l’artisanat a enregistré, à fin de 2014, une progression de 14% pour totaliser 414 millions de DH contre 363 millions en 2013, dit-elle avec satisfaction, lors du Club de L’Economiste qui lui était consacré vendredi dernier à Rabat. La ministre de l’Artisanat et de l’économie sociale et solidaire explique ces performances par l’accélération de la mise en œuvre de la stratégie 2015. «Elle est bonne et j’ai continué sur le même chemin ». Aujourd’hui, la ministre réfléchit à post- 2015. Elle n’a pas la prétention de révolutionner l’artisanat, mais veut faire prendre conscience de l’importance de ce secteur qui emploie 2,3 millions de personnes. «C’est notre pétrole national qui se régénère de génération en génération. C’est une richesse inépuisable», dit-elle, avant de préciser que la Vision 2015 concerne l’artisanat à fort contenu culturel, où travaillent plus de 400.000 personnes. Il faut dire aussi que c’est un secteur où la main-d’œuvre féminine est très présente. La ministre, qui ne cache pas sa sensibilité féministe, a insisté sur le rôle de ces artisanes dans la transmission d’un savoir-faire ancestral. Aujourd’hui, il s’agit d’évaluer ce qui a été réalisé. Une dynamique est enclenchée et le ministère dispose d’un savoir-faire dans le secteur et une expertise capitalisée lors du partenariat mené dans le cadre du Millénium challenge corporation. Ce chantier vient de démarrer. Mais, à un an de la fin de la feuille de route tracée par Adil Douiri alors ministre en charge du secteur, c’est l’heure des bilans. Les chiffres disponibles pour l’heure datent de 2013. En tout cas, la plupart des objectifs tracés ont été réalisés, parfois largement dépassés avant même le rendez-vous de 2015. D’abord, la valeur ajoutée du secteur a outrepassé les attentes: 5,6 milliards de DH en 2013 contre 4 milliards prévus par la stratégie de 2015. D’autant que cette valeur ajoutée représente 60% du chiffre d’affaires. Ensuite, le chiffre d’affaires de l’artisanat à fort contenu culturel a atteint 20,2 milliards de DH en 2013, soit 84% de l’objectif fixé. Puis, le secteur a créé 700 PME alors que le cap fixé avait misé sur 300 unités. La tendance à la hausse est également visible au niveau de la création d’emplois, avec plus de 14,2% entre 2007 et 2013.
Seule ombre au tableau, la multiplication de l’export par 10, prévue par la stratégie 2015, n’a pas été atteinte. Et pour cause, les crises au niveau international et le travail fait pour sensibiliser les Marocains à la consommation des produits d’artisanat. De même, les innovations et la modernisation réalisées sur plusieurs segments de cette activité constituent un changement de taille. En effet, 92% des ventes ont été réalisées au niveau du marché intérieur. Les débouchés à l’international ne représentent que 8% des ventes.
Pour promouvoir son secteur, Fatima Marouan est sur tous les fronts. Cette professeure de médecine, nommée au gouvernement sous les couleurs du RNI, est arrivée à convaincre le chef du gouvernement d’éditer une circulaire, en octobre dernier, qui sensibilise les ministères et les établissements publics à recourir aux produits de l’artisanat dans les constructions et l’ameublement. Tout cela pour préserver le cachet marocain, dit-elle.
Fatima Marouan a une autre activité aussi importante dans son escarcelle. Il s’agit de l’économie sociale et solidaire, «un secteur récent, mais qui se développe à travers le monde. Il résiste mieux à la crise, avec un ancrage territorial qui permet de stabiliser les populations», dit-elle. Il s’agit «d’une économie plus démocratique dans la mesure où le partage des richesses est équitable», ajoute-t-elle. Actuellement, la ministre travaille sur une loi-cadre de l’économie sociale et solidaire.  Car, la gamme des intervenants dans ce secteur est large. Cela va de l’agriculture (qui accapare l’écrasante majorité des coopératives) à l’INDH, en passant par l’habitat et l’industrie.  D’où la nécessité de mettre en place une politique de convergence. Personne ne peut faire de l’économie sociale sans activer la solidarité entre les secteurs, note la ministre de l’Artisanat.
Capital immatériel
Fatima Marouan est catégorique: l’artisanat renforce le capital immatériel. Cela se fait via notamment la labellisation, la formation et l’affermissement de la solidarité dans l’économie sociale et solidaire. Car ce sont autant d’actions qui participent à l’amélioration de l’image de notre pays et développent, ainsi, le capital immatériel.
26 Janvier 2015
SOURCE WEB Par M. C. L’ECONOMISTE

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