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2014 L’ANNÉE OÙ LA DIPLOMATIE MAROCAINE A RETROUVÉ DU SENS TOURNÉES ROYALES D’ENVERGURE

2014   L’ANNÉE OÙ LA DIPLOMATIE MAROCAINE A RETROUVÉ DU SENS   TOURNÉES ROYALES D’ENVERGURE

LE CAPITAL IMMATÉRIEL FAIT SON ENTRÉE DANS L’ÉVALUATION DE LA RICHESSE DU PAYS
APPEL À UNE RUPTURE AVEC LES PRIVILÈGES ET L’ÉCONOMIE DE RENTE AU SAHARA

2014 est décidément l’année de la consécration de l’orientation africaine du Maroc. La tournée royale dans la région,
La tournée royale en Afrique a permis de consacrer l’orientation subsaharienne du Maroc, notamment via des partenariats autour de projets concrets, loin des beaux discours sans suites… durant les premiers mois de cette année, a montré l’engagement du Royaume en faveur du développement de la coopération Sud-Sud. Le pays ne s’est pas contenté des beaux discours, mais a joint l’acte à la parole. En témoignent l’ampleur et la force de la délégation qui a accompagné le Souverain dans sa visite au Mali, en Côte d’Ivoire, au Gabon et en Guinée Conakry. Sur le terrain, des dizaines de conventions ont été signées dans différents domaines, lors des quatre étapes de la tournée royale. Résultats, de grands projets qui vont favoriser le développement du continent.
Maroc-France: La tension dure
La relation maroco-française a traversé cette année une zone de turbulences dont l’impact a été ressenti des deux côtés de la Méditerranée. La convocation d’Abdellatif Hammouchi, patron de la DGST par la Justice française a été le point de départ des frictions entre les deux pays. Les déclarations d’un diplomate français à l’ONU à l’égard du Maroc, démenties par la suite, ont compliqué les choses au point d’aboutir à une rupture de la coopération judiciaire. Néanmoins, au-delà de cette tension conjoncturelle, certains observateurs comme Hubert Vedrine, ancien ministre français des Affaires étrangères, ont estimé que «les deux pays ne peuvent pas ne pas imaginer une issue à cette situation». Plusieurs observateurs estiment que les deux partenaires traditionnels doivent trouver de nouveaux moyens pour réinventer leur relation, sur une base de complémentarité.

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C’est le cas notamment de la méga-usine de production d’engrais entièrement dédiée à
l’Afrique, réalisée avec un budget de 5,1 milliards de DH, ou encore la cimenterie qui sera construite avec un montant de 330 millions de DH. Les champs de partenariats ont également compris d’autres secteurs comme les finances, les énergies renouvelables, les infrastructures, le transport, l’agroalimentaire, les mines, l’habitat… L’impact de cette tournée a été retentissant en termes de perception du Maroc dans le continent. En peu de temps, le Souverain a construit une image charismatique en Afrique. La dynamique de la diplomatie royale a permis un plus grand rapprochement avec certains Etats du Sahel, comme le Mali, qui n’étaient pas considérés traditionnellement comme des bastions acquis au Maroc. -
Le Souverain a introduit le concept de capital immatériel, qui devra désormais être pris en considération dans l’élaboration des politiques publiques. Actuellement, le CESE et BAM planchent sur la préparation d’une étude sur ce sujet, en plus de l’évaluation de la richesse nationale
Justice militaire: Fini les tribunaux d’exception
Justice militaire

La loi relative à la réforme de la Justice militaire a été finalement adoptée, cette année, par la Chambre des représentants en 2e lecture. Ce texte fondateur, dans la mesure où il rompt avec la logique de tribunal d’exception, qui a écorné l’image du Maroc, notamment à l’occasion du jugement des personnes impliquées dans l’affaire de Gdim Izik à Laâyoune. Aujourd’hui, ce texte a introduit une série de nouveautés. Il s’agit notamment de l’exclusion des civils de la compétence militaire. Aucun civil ne pourra être poursuivi devant un tribunal militaire, même s’il est employé par les FAR ou complice du personnel de l’armée. Globalement, ce texte limite la compétence de ces juridictions aux seules infractions militaires et celles commises en temps de guerre. Même la procédure a été alignée sur celle appliquée devant les tribunaux ordinaires. Ce texte avait suscité la polémique, surtout à cause de ses dispositions prévoyant une sorte d’immunité aux militaires, au point de réclamer l’avis du Conseil national des droits de l’homme, qui a élaboré un rapport sur le sujet.

Aujourd’hui, le renforcement du partenariat avec ces Etats se base sur une logique de complémentarité. Ces Etats ont demandé de profiter de l’expertise marocaine dans plusieurs domaines, notamment dans la promotion des ressources humaines, mais surtout dans l’encadrement religieux. Des promotions d’imams maliens, gabonais, ivoiriens et guinéens ont commencé à bénéficier d’une formation à Rabat. C’est dire le rôle stratégique que joue le Maroc dans la région, en dépit de son retrait de l’OUA, devenue entre-temps UA.
Messages forts à l’ONU
Cela s’inscrit dans l’orientation de la défense des intérêts des pays en voie de développement, consacrée par le discours du Souverain, lu en son nom par Abdelilah Benkirane, devant l’Assemblée générale des Nations unies. Le Roi a mis l’accent sur les différentes défaillances qui marquent les relations qu’entretiennent les Etats occidentaux avec les pays en développement. Il a lancé un appel pour «le respect des spécificités de chaque Etats, surtout les pays en voie de développement, qui pâtissent encore des effets de la colonisation». D’ailleurs, le Souverain a chargé les anciennes puissances coloniales, et les a appelé à assumer leur responsabilité historique. Car, ces Etats, «au lieu d’apporter le soutien nécessaire aux peuples de ces pays, s’obstinent à leur imposer des conditions drastiques qui entravent leur évolution naturelle vers le progrès». Le discours royal devant toutes les délégations présentes à la réunion de l’Assemblée générale de l’ONU a aussi épinglé «les critères de notation et de classement de nos pays, qui suscitent de nombreuses interrogations». Le Souverain a appelé à prendre en considération d’autres dimensions dans l’évaluation du progrès des Etats, notamment le capital immatériel. Il s’agit d’un concept défendu par le Souverain dans son discours du 20 août, comme un élément essentiel, encore non pris en compte dans l’appréciation du patrimoine national. Le CESE et Bank Al-Maghrib ont été chargés d’élaborer une étude sur ce sujet. Les premiers groupes de travail ont été installés au niveau du CESE et ont déjà démarré leur action, en partenariat avec BAM. En introduisant ce nouveau concept, le Souverain a montré un souci concernant l’impact réel des politiques de développement sur le niveau de vie des citoyens. Car il a souligné qu’au cours de ses déplacements fréquents à travers le pays, il a constaté la persistance de la précarité et de la pauvreté. Un discours qui a été considéré comme «une pause introspective», dans laquelle le Souverain a mis l’accent sur les enjeux que doit relever le Maroc pour rejoindre le club des pays émergents.
La relation maroco-française

La relation maroco-française a connu un coup de froid durant cette année, notamment à cause de certains incidents diplomatiques, dont notamment la convocation d’un haut responsable sécuritaire marocain par la Justice française, qui a été suivi d’une suspension de la coopération judiciaire entre les deux pays
Le CESE fait entendre ses avis
Le Conseil économique, social et environnemental est attendu sur 5 grands dossiers lors des prochains mois. Il s’agit notamment des rapports sur la situation des personnes âgées, sur l’innovation, sur la politique industrielle… Il faut dire que les avis du Conseil, présidé par Nizar Baraka, ont réussi à jeter des pavés dans la mare au niveau de plusieurs dossiers sensibles, comme celui de la réforme des retraites. Le CESE a réussi à créer une dynamique d’interaction avec les autres institutions comme le Parlement et le gouvernement. Si ce dernier n’a saisi le Conseil qu’une seule fois en 2014, les autres saisines ont pratiquement triplé, avec 9 demandes d’avis cette année, contre 3 auparavant. C’est la Chambre des conseillers qui a saisi le Conseil de Baraka 5 fois cette année.
Il s’agit notamment de la nécessité de «mobiliser des élites qualifiées», pour assurer la mise en œuvre des différents plans de développement. Partis politiques, syndicats et associations sont ainsi interpellés pour favoriser l’émergence d’une nouvelle élite patriotique. D’ailleurs, le Souverain a insisté dans son discours à l’occasion de la Marche verte, sur l’importance de la dimension patriotique dans le service du pays. Surtout que le mode de gouvernance dans certaines régions du Maroc, particulièrement dans les provinces du Sud, «a connu des dysfonctionnements qui en ont fait un terrain propice à l’économie de rente et des privilèges indus», peut-on lire dans le discours royal. Le Souverain a été catégorique: «Assez de la politique de rente. Assez de la mercantilisation de la patrie». C’est dans ce cadre qu’il a appelé à «une révision radicale du mode de gouvernance des provinces du Sud». Et la régionalisation devra favoriser la rupture avec les modes actuels de gestion, et permettre aux populations locales de participer à la gestion des affaires de leur région. D’ailleurs, le Roi a appelé à mettre en œuvre le projet de régionalisation dès l’année prochaine.

2 Janvier 2015
SOURCE WEB Par Mohamed Ali MRABI L’ECONOMISTE

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