Conférence REsolutions Afrique Vers la création d’un fonds de développement des villes africaines

'urbanisation galopante met les villes africaines devant le défi du financement.

La Conférence REsolutions Afrique, «financer les villes africaines : agenda, alliance et solutions», devait prendre fin, hier, avec l'adoption de la déclaration de Marrakech devant contenir les engagements et la vision quant à l’avenir du financement des villes africaines. Rappelons-le, cet événement, tenu sous le haut patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, a eu lieu dans la ville ocre, du 10 au 12 décembre, à l'initiative de la commune urbaine de Marrakech en partenariat avec le Fonds mondial pour le développement des villes (FMDV) et les Cités et gouvernement locaux unis d'Afrique (CGLU Afrique). Les maires et élus locaux de 60 villes venants de 40 pays, majoritairement africains, étaient tous mobilisés autour du thème «financer les villes africaines : agenda, alliances et solutions», pour réfléchir aux mécanismes innovants devant servir à financer les collectivités locales africaines. À l'heure où nous mettions sous presse, les maires et les élus locaux d’Afrique ainsi que leurs différents partenaires participant à la Conférence REsolutions Afrique, discutaient encore des engagements et des voies à prospecter. Discussions portant sur les idées à inclure dans la déclaration de Marrakech et qui devrait reprendre les principales conclusions et décisions à adopter à l'issue de ce sommet africain.

La principale idée qui a circulé et qui semblait avoir gagné l'adhésion des participants reste la création d'un instrument financier dédié au développement des villes d’Afrique. Le nom proposé pour cette structure financière est le «Fonds de développement des villes africaines». La proposition émise dans ce sens veut que ce fonds soit destiné à contribuer à la mise à niveau des investissements au profit des villes africaines, notamment les villes confrontées à des contraintes urbanistiques, mais aussi pour faire face aux contraintes de la gouvernance des collectivités locales, en particulier dans le domaine de la gestion et de la crédibilité financières. Il est question également d'utiliser ce fonds pour participer à l’harmonisation des interventions des pays et des partenaires au développement en appui aux villes d’Afrique. Dans ce sens, les villes ainsi que les gouvernements de l'Afrique seront sollicités pour soutenir cette initiative et faire du lobbying en sa faveur, tant sur le plan africain qu'international.

Mais pour que ce fonds voie le jour dans les meilleurs délais, il est proposé de mettre sur pied un comité de pilotage dont l'objectif est d'assurer le leadership et l’orientation politiques pour son opérationnalisation. Il est même proposé d'en confier la direction aux villes de Marrakech, Dakar et Johannesburg. Une fois l'idée adoptée, la première réunion de ce comité devra avoir lieu à Marrakech. Les initiateurs de l'idée estiment que même le siège social du Fonds devra être dans la ville ocre.

Ce sont donc là les principales résolutions proposées pour faire face à la problématique du financement des villes africaines. Au cours des débats, les participants ont relevé l’ampleur et le rythme de l’urbanisation en Afrique dont les villes vont accueillir une population supplémentaire de 800 millions de personnes entre 2010 et 2050. Ils ont relevé qu’au moins 50% du PIB de l’Afrique est produit dans les villes, partout où la part de la population urbaine a atteint 30% de la population totale du pays. Ce qui signifie que la compétitivité des économies nationales des pays africains et du continent dans son ensemble est de plus en plus tributaire de la performance et de la compétitivité de leurs villes. Une compétitivité qui est également tributaire de la manière dont les villes contribuent à la croissance et au développement. Or pour répondre aux besoins grandissants qui accompagnent cette évolution, il faut avoir les ressources financières adéquates. Un défi auquel le fonds proposé devrait contribuer grandement.

12 décembre 2014 –

SOURC WEB Par DNES, Brahim Mokhliss, LE MATIN

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