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ONU MNT Vers l'adoption d'un nouveau cadre de lutte

ONU  MNT   Vers l'adoption d'un nouveau cadre de lutte

«La mise en place d'un cadre de lutte contre ces maladies, qui tuent trois habitants de la planète sur cinq et entraînent des dommages socio-économiques considérables, est nécessaire». L'Organisation des Nations unies a appelé, lundi, ses différents membres ainsi que la société civile à renforcer leurs actions contre les maladies non transmissibles (MNT), comme le cancer, le diabète, les maladies cardiovasculaires et les pneumopathies chroniques, à travers l'adoption d'un nouveau cadre de lutte contre la progression de ces maladies. «Aborder l'impact des maladies non transmissibles est crucial pour la santé publique mondiale, mais aussi pour l'économie, l'environnement et pour le bien global dans le sens large du terme», a affirmé le secrétaire général de l'Onu, Ban Ki-moon, à l'ouverture de la réunion de haut niveau de l'Assemblée générale sur la prévention et la maîtrise des MNT. «Les MNT représentent une menace pour le développement: elles touchent les pauvres et les plus vulnérables d'une façon particulière et ils s'enfoncent dans la pauvreté», a-t-il dit Ban, à l'adresse de plus de 30 chefs d'Etat et de gouvernement participant à cette réunion. Evoquant la situation des MNT dans le monde, le chef de l'Onu a estimé que le pronostic actuel est «alarmant», dans la mesure où les MNT risquent d'augmenter de 17% au cours de la prochaine décennie à moins que des efforts ne soient réalisés. Selon le chef de l'organisation mondiale, la mise en place d'un cadre de lutte contre ces maladies, qui tuent trois habitants de la planète sur cinq et entraînent des dommages socio-économiques considérables, est nécessaire. Le chef de l'Onu a appelé, dans ce sens, tous les pays membres de l'Onu à s'engager activement dans le cadre d'une déclaration politique sur la prévention et la maîtrise des MNT, adoptée dans le cadre de la réunion de haut niveau de l'AG. Ce projet de texte, le premier du genre à être soumis à l'Assemblée générale, reconnaît la menace que représentent les maladies non transmissibles à l'échelle mondiale ainsi que le rôle primordial des gouvernements et la responsabilité qui leur incombe de faire face aux MNT. La déclaration, dont une copie a été mise à la disposition de la presse internationale, reconnaît également «l'urgente nécessité de mettre en oeuvre des mesures plus fortes aux échelons mondial, régional et national» pour prévenir et maîtriser les MNT, et partant, contribuer à la pleine réalisation du droit de toute personne de jouir du meilleur état de santé physique et mentale possible. Ce document, explique le chef de l'Onu, est une excellente base pour la réalisation de l'objectif, qu'est la promotion de la santé mondiale, dans le cadre d'un agenda plus élargi et axé sur le développement. «Si ce document reste lettre morte cela signifie que nous avons failli à nos obligations vis-à-vis des générations futures», a-t-il tenu à souligner. De son côté, le président de la 66e session de l'Assemblée générale, Nassir Abdulaziz Al-Nasser, a mis en garde contre les effets dévastateurs des maladies non transmissibles, qui sont responsables de 36 millions de décès par an dans le monde. Rappelant que les MNT sont à l'origine de 6% des décès prématurés dans les pays développés contre 58% dans les pays à revenus faibles, le diplomate a jugé que cette différence démontre l'impact de ces maladies sur le développement des pays à revenu faible et menace par conséquent la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD). A l'instar du chef de l'Onu, Abdulaziz Al-Nasser a plaidé en faveur de l'entrée en vigueur de la déclaration sur les MNT, qui réaffirme l'impératif de voir au-delà de l'aspect purement sanitaire et constitue «un guide à suivre pour les années à venir». Abondant dans ce sens, le directeur général de l'OMS, Margaret Chan, a appelé la communauté internationale à agir rapidement contre les MNT et à analyser les raisons qui conduisent la société à souffrir de maladies telles que le l'obésité. «L'augmentation des maladies non transmissibles dans le monde entier est une catastrophe qui avance lentement mais sûrement», a averti Chan, en appelant à un engagement «au plus haut niveau» et «sans équivoque» pour lutter contre la prolifération des MNT. La question du surpoids, en particulier, montre que les politiques entreprises n'ont pas donné les résultats escomptés, a-t-elle ajouté, rappelant que dans certains pays, les soins contre le diabète, l'une des conséquences du surpoids, absorbaient jusqu'à 15% des coûts de la santé. «Vous avez le pouvoir de renverser la situation et de faire en sorte que votre développement avance sur la bonne voie, il faut agir maintenant avec un sentiment d'urgence», a-t-elle insisté. Selon une récente étude de l'OMS, publiée la semaine dernière, les pays à faible revenu pourraient instaurer un ensemble de stratégies essentielles afin de prévenir et traiter les MNT avec seulement 1,20 dollar par personne et par an. Le coût total de l'adoption de ces stratégies dans tous les pays à revenu faible ou intermédiaire s'élèverait à 11,4 milliards de dollars par an, précise l'étude. Ce rapport préconise la voie de la prévention et d'une intervention à faible coût pouvant endiguer les MNT et réduire leur impact économique. Ces interventions portent, entre autres, sur des mesures qui ciblent l'ensemble de la population comme les droits d'accise sur le tabac et l'alcool et des actions de sensibilisation axées sur l'alimentation et l'exercice physique. SOURCE WEB Par le Matin