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EFFICACITÉ ÉNERGÉTIQUE LES NORMES C’EST BIEN, MAIS IL FAUT LES APPLIQUER !

EFFICACITÉ ÉNERGÉTIQUE   LES NORMES C’EST BIEN, MAIS IL FAUT LES APPLIQUER !

LES OBLIGATIONS À L’INDUSTRIE ET AU BÂTIMENT GAGNERAIENT À ÊTRE SUIVIES SUR LE TERRAIN
L’ÉTIQUETAGE DES APPAREILS ÉLECTRIQUES EST, DANS CERTAINS CAS, DÉPASSÉ
UNE ÉVALUATION RÉALISÉE PAR L’AIE EN COLLABORATION AVEC L’OCDE

Source: International Energy Agency Le programme de généralisation des LBC visait le remplacement de 22,7 millions de lampes à incandescence par les LBC à l’horizon 2012.  Les distributeurs d’électricité: l’Office national de l’électricité et de l’eau potable/Branche électricité (ONEE), les régies et les gestionnaires délégués. À fin décembre 2012, 7 millions de LBC avaient été installées
LE rapport élaboré par l’Agence internationale de l’énergie (AIE), et que vient de publier l’OCDE, décrypte les détails de mesures et renseigne surtout sur les faiblesses de l’ambitieuse stratégie nationale de l’efficacité énergétique, un des pivots de la politique énergétique. Rien ou presque à dire sur le cadre institutionnel, mais l’étude montre que les pouvoirs publics ne se sont pas donné des moyens d’évaluation  et de suivi de tous ces dispositifs.
Deux mesures-phares ont été mises en œuvre dans l’industrie: l’obligation (par la loi 47-09) d’audit énergétique pour les secteurs énergivores.  A ce jour (date d’élaboration de la revue, 2013/début 2014), 58 projets d’audits énergétiques ont été initiés. La deuxième disposition a été d’inciter les industriels, à travers un tarif préférentiel dit de «super-pointe», à déplacer leur consommation d’énergie pendant les périodes de pointe.
Dans le bâtiment (résidentiel et tertiaire), la réglementation thermique (RT) a été adoptée pour les nouvelles constructions ainsi qu’un programme d’audits énergétiques pour les bâtiments existants. Les pouvoirs publics espèrent réduire les besoins thermiques en chauffage et climatisation. Selon les estimations de l’Aderee, sa mise en œuvre devrait permettre une réduction de 39 à 64% des besoins en chauffage et climatisation dans le secteur résidentiel et de 32% à 73% dans le secteur tertiaire par rapport aux besoins actuels.
Par ailleurs, l’application de la norme NM 14.2.300 relative à l’étiquetage des produits électriques et des appareils électroménagers est désormais obligatoire. Les équipements concernés par cette norme sont les appareils de froid (réfrigérateurs, congélateurs et climatiseurs), les appareils de cuisson (fours électriques), les appareils de ménage (machines à laver le linge et la vaisselle, sèche-linge) et les lampes électriques domestiques (lampes à incandescence et lampes fluorescentes avec et/ou sans ballast intégré).
En plus de l’obligation d’étiquetage énergétique pour les lampes, un programme visant à généraliser l’utilisation des lampes basse consommation (LBC) dans les bâtiments et éclairages publics a été lancé. Dans le secteur résidentiel, l’installation de 22,7 millions de lampes à basse consommation à l’horizon 2012 avait été lancée en 2010. Les distributeurs d’électricité étaient en charge de vendre à l’utilisateur final les LBC financées par des prêts à taux réduits obtenus auprès d’organismes internationaux. Un peu plus de 7 millions de LBC ont été distribuées dans le secteur résidentiel par l’Office national de l’électricité et de l’eau potable (ONEE).
L’AIE salue la volonté politique qui a abouti à l’élaboration d’une stratégie d’efficacité énergétique. Cette stratégie, note l’agence, «constitue un grand pas en avant du Maroc dans sa politique énergétique». Ses experts relèvent en revanche que le rythme de sa mise en œuvre ne va assez vite au regard des ambitions que se sont fixées les pouvoirs publics. «L’analyse des actions entreprises à ce jour montre la nécessité d’accélérer l’adoption des décrets d’application de la loi 47-09 relative à l’efficacité énergétique afin de mettre en oeuvre les mesures envisagées dans les plus brefs délais».
Ils insistent par ailleurs sur la nécessité de s’assurer l’application de ce paquet de mesures sur le terrain. Imposer des normes, c’est bien, veiller à leur mise en œuvre, c’est encore mieux.  En ce qui concerne le secteur de l’industrie, l’AIE souligne qu’il est «souhaitable de documenter l’impact réel des mesures envisagées».
Pour le bâtiment, le projet de réglementation thermique comprend deux volets: un volet passif et un volet actif, ce qui correspond bien aux bonnes pratiques. Le volet passif est basé sur une exigence de performance en matière de chauffage et de climatisation. L’expérience montre que cette approche est la plus à même de maximiser les économies d’énergie. Toutefois, tempère l’étude,  le projet de réglementation propose aussi des exigences prescriptives relatives à l’enveloppe du bâtiment. L’expérience montre que si les deux approches (fondée sur la performance et prescriptive) sont prévues en même temps, les maîtres d’oeuvre choisissent l’approche prescriptive car elle est plus facile à mettre en oeuvre et plus difficile à vérifier par les autorités.
Le volet actif du projet de réglementation thermique prévoit uniquement des spécifications minimales pour les performances énergétiques des systèmes de chauffage et de climatisation, et aucune exigence de performance énergétique minimale pour l’ensemble (bâtiment et équipements).
L’analyse des réglementations thermiques dans les pays de l’OCDE – et dans des pays émergents tels que la Tunisie – montre que les pays chauds comme le Maroc qui connaissent des taux de construction élevés doivent impérativement considérer une approche fondée sur la performance pour réduire les besoins et la consommation énergétiques de l’ensemble (bâtiment + équipements). De plus, les réglementations thermiques modernes incluent des exigences de production d’énergie de sources renouvelables, soit intégrées au bâtiment, soit installées dans le voisinage immédiat. La mise en oeuvre effective de la RT nécessitera des mesures d’accompagnement, par exemple des projets de démonstration, des contrôles techniques et des pénalités pour non-respect de la réglementation. Or, les textes d’application relatifs au contrôle technique et aux pénalités n’ont pas encore été adoptés.
Incohérences dans l’électroménager

Pour les équipements électriques, l’étiquetage énergétique adopté par le Maroc est basé sur la grille européenne. Toutefois, on constate des incohérences entre les exigences de performance énergétique prévues dans la réglementation thermique et celles prévues par l’étiquetage, relève le rapport.  En effet, l’analyse combinée de la RT et de l’étiquetage montre que la RT prévoit d’éliminer l’utilisation des climatiseurs les moins efficaces dans les bâtiments neufs situés en zone urbaine, alors que l’étiquetage autorise tous types d’appareils.
La performance minimale autorisée correspond à la classe D de l’étiquetage. Mais comme cette obligation  ne sera appliquée dans un premier temps que dans les bâtiments neufs en zone urbaine, il est à craindre que les bâtiments existants et ceux situés (neufs ou existants) en zone rurale s’équipent de climatiseurs de classe E, F et G, car ces derniers sont autorisés sur le marché.
Autre confusion identifiée par les auteurs de l’étude, la réglementation ne prévoit que l’utilisation des climatiseurs «split» et «multi-split» ainsi que les monoblocs, alors que l’étiquetage prévoit également des appareils à simple conduit, qui sont très peu performants dans la pratique.
Les performances énergétiques considérées pour les climatiseurs semblent être basées sur l’ancienne norme européenne EN 14511, qui ne tenait pas compte des performances saisonnières des appareils. Cette norme a depuis été mise à jour et a introduit (comme c’est le cas aux États-Unis depuis près de 40 ans) les performances saisonnières des appareils de climatisation. Cette mise à jour est liée au constat que les appareils de climatisation ne fonctionnent que très rarement à pleine charge (100%), ce qui signifie que leur performance réelle devrait être basée sur la consommation à charge partielle. Ceci est d’autant plus vrai dans les climats chauds – d’où l’introduction de la performance à charge partielle dans les nouvelles exigences de performance énergétique des climatiseurs en Europe.
Le nouvel étiquetage européen est associé à une élimination progressive des appareils les moins efficaces. Cette politique, connue sous le nom Standards & Labels (S&L), est aujourd’hui mise en place dans la plupart des pays de l’OCDE, mais également dans les pays émergents comme la Chine et l’Inde. Dans le cas du Maroc, il y a probablement lieu d’ajuster les températures d’essai des appareils à celles du climat marocain qui, pour des raisons évidentes, ne sont pas prises en compte dans la norme européenne.
17 Novembre 2014
SOURCE WEB Par A. S. L‘ECONOMISTE

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