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Karim Ghellab Attention à ne pas briser le contrat de confiance !

Karim Ghellab   Attention à ne pas briser  le contrat de confiance !

Dans une Tribune parue hier, mardi 14 octobre sur les colonnes du quotidien l’Economiste, Karim Guellab, ancien ministre du Transport et de l’Equipement entre 2002-2011 et député de l’Istiqlal depuis 2002, revient sur la stratégie du transport aérien du pays, sur ses manquements et sur son incidence sur l’emploi et sur le secteur touristique. Une Tribune clairvoyante et très bien étayée. Nous avons voulu en savoir plus. Entretien avec l’Homme qui a mis en œuvre l’Open Sky
Qu’est ce qui explique votre intérêt, aujourd’hui pour le secteur touristique et aérien du pays?
Cette Tribune vient en écho aux Assises du Tourisme qui viennent de se tenir à Rabat et à l’évolution du secteur. En tant qu’ancien ministre du Transport et qu’Homme politique, je garde un intérêt pour ce secteur. D’autant que c’est un secteur stratégique et pourvoyeur d’emplois pour le pays.
Selon vous des «coups d’accordéon», plus ou moins insidieux, ont porté atteinte aux objectifs économiques et sociaux des Visions 2010 et 2020. Vous faites allusion à la stratégie développée en matière d’aérien…
J’insiste dans ma Tribune sur deux sujets, on pourrait en évoquer d’autres… Mais pour ma part, la non neutralité du comité des slots et l’absence d’une compagnie nationale Low cost sont deux facteurs importants de la situation actuelle.
Aujourd’hui le comité national des slots sont gérés par des anciens de la RAM, pensez vous que c’est salutaire pour le secteur?
Il y a plusieurs facteurs de neutralité qui ne sont pas respectés. L’Etat doit avoir une position neutre entre les compagnies étrangères et nationales. Cette responsabilité a été changée. Précédemment le comité des slots était dirigé par la Direction générale de l’Aviation Civile, il est maintenant géré par une association. Or cette association exclu les compagnies étrangères et ne comprends que les compagnies nationales à savoir la RAM et Air Arabia. Or la RAM a trois sièges et Air Arabia un… 
De plus deux administrateurs indépendants sont des anciens de la RAM et le directeur, le coordinateur est également un ancien de la RAM…
Que dire de plus… Sans compter que le financement qui doit garantir l’indépendance de cette association est assuré par les compagnies donc principalement de la RAM.
On est entrain de faire trop de marche arrière et on court le risque que les compagnies internationales décident de partir. Et c’est ainsi des dizaines de milliers d’emplois qui sont amenés à disparaître… Attention à ne pas briser le contrat de confiance !
Vous pensez vous aussi qu’un Low cost aérien est inévitable… Pouvez vous nous expliquer pourquoi?
Comme je l’ai expliqué dans ma Tribune, créer un low cost marocain était primordial pour conquérir une part d’un marché national qui allait connaître une très forte croissance. Ce low cost national devait être le bras armé de Royal Air Maroc pour se battre à armes égales contre les compagnies à bas coûts européennes.
Aujourd’hui l’absence d’un opérateur aérien low cost national sous le contrôle des pouvoirs publics, spécialisé dans la desserte point à point et calé sur la Vision 2020 pénalise le secteur.
Le Maroc n’est pas assez riche pour s’offrir le luxe de tels coups d’accordéon sur ses stratégies nationales. 
Vous avez affirmé que «Le cap aurait dû être maintenu à sa pleine puissance. Il ne doit pas être affaibli, pris en étau par les vieux réflexes monopolistiques de Royal Air Maroc et un gouvernement qui n’apprécie pas l’importance de ces enjeux et confond défendre une compagnie avec défendre l’économie nationale.» Vous n’y allé pas avec le dos de la cuillère…
Mon ton est à la hauteur de mes inquiétudes sur les risques de retour en arrière de certaines stratégies qui peuvent engendrer des dégâts considérables en terme d’emplois pour notre pays.
Le terminal 2 de l’aéroport Mohammed V à Casablanca va être réservé à la RAM début 2015 et toutes les autres compagnies vont être mises au terminal 1. Ce qui provoque un tollé général chez ses compagnies… Qu’en pensez vous?
Je ne suis pas au courant… Mais si tel est le cas, ça semble découler de la même logique… Une logique qui n’est pas salutaire pour notre pays. 

14 Octobre 2014 
SOURCE WEB Par Tourisma Post
Tags : Karim Guellab, ancien ministre du Transport et de l’Equipement entre 2002-2011 et député de l’Istiqlal depuis 2002, revient sur la stratégie du transport aérien du pays- la non neutralité du comité des slots et l’absence d’une compagnie nationale Low cost sont deux facteurs importants de la situation actuelle- On est entrain de faire trop de marche arrière et on court le risque que les compagnies internationales décident de partir. Et c’est ainsi des dizaines de milliers d’emplois qui sont amenés à disparaître… Attention à ne pas briser le contrat de confiance- Ce low cost national devait être le bras armé de Royal Air Maroc pour se battre à armes égales contre les compagnies à bas coûts européennes-