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Budget 2015 Par Nadia Salah

Budget 2015   Par Nadia Salah

Avec plus d’un mois et demi de retard, les ministres ont reçu la «Lettre de cadrage» de leur chef, Abdelilah Benkirane. Ce document cadre, comme son nom l’indique,  la politique budgétaire de l’Etat.

On sait depuis longtemps qu’il faut serrer sec, très sec la ceinture du déficit. Sans pour autant importer la mauvaise habitude française qui compte les non-progressions comme des économies. Au Maroc, la manière d’embrouiller les contribuables et comptables, c’est de faire traîner les paiements des dettes, et d’en profiter pour ne pas les enregistrer! Le lecteur jugera laquelle des deux manières est la plus hypocrite.

Que cela plaise ou pas à son propre parti, le chef de gouvernement affirme qu’il ne veut pas faire de 2015, année électorale, une année de gaspillage. «Il est sûr, dit-il autour de lui, que les Marocains connaissent l’importance de la rigueur financière». Il ajoute même que les électeurs approuveront cette politique. Les sondages lui donnent raison.

Pratiquement d’entrée de jeu, la Lettre de cadrage demande aux ministères, collectivités locales et établissements publics de payer leurs dettes aux entreprises privées. Le ministre des Finances qui a capté le sous-portefeuille du Budget a mis en jeu sa crédibilité sur ce dossier, dont la banque centrale vient encore de souligner l’importance.

De cette simple mise à jour des dettes, on peut espérer un peu de croissance et sans aucun doute des emplois. Ce ne sera pas du luxe.

Là où le cadrage du budget va jouer une partie stratégique mais silencieuse, c’est dans l’espoir de rendre l’administration un peu plus intelligente, au lieu de se contenter de procédures rigides et soupçonneuses. Or, cette administration, par démagogie, a été, à toutes occasions, traînée dans la boue par le PJD.  Ce n’est pas la plus ingénieuse des façons de la mobiliser et de lui demander des efforts.

13 août 2014_SOURCE WEB Par Nadia Salah L’ECONOMISTE

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