Les hôteliers de Marrakech redoutent le pire pour les mois à venir
Lundi, 12 Septembre 2011 21:59 A fin juillet, la destination a enregistré une baisse de 7% de ses arrivées et de 5% des nuitées. 65 000 arrivées perdues en sept mois. Les réservations pour la fin de l'année tombent au compte-gouttes. Le moral des hôteliers n’est pas au beau fixe. Après un mois de juillet plutôt mitigé et un mois d’août qualifié de catastrophique par nombre d’entre eux, septembre, qu’on espérait comme un mois de reprise, a mal commencé. Le plus inquiétant est que les réservations pour la fin de l’année, par ailleurs pour le tourisme d’affaires, les conférences et salons, arrivent au compte-gouttes. Ces dernières sont d’habitude bouclées bien à l’avance et, à pareille époque, les hôteliers ont une idée précise des événements qu’ils vont accueillir au premier trimestre 2012. Même les journées pour la promotion de l’offre nationale en tourisme d’affaires, qui étaient prévues à Marrakech du 9 au 11 septembre, ont été reportées au 7 octobre prochain, faute de répondant de la part des professionnels. L’Office national marocain du tourisme (ONMT) indique dans un communiqué que c’est à la demande des invités contraints par un agenda chargé. En clair, les hôteliers n’ont pas de visibilité sur les mois à venir. Le Maroc est moins prisé par les voyagistes et les touristes des marchés émetteurs, l’effet des révolutions arabes et de l’attentat de Marrakech continuant de pénaliser la destination. Ce qui nécessite, les hôteliers sont unanimes sur cette question, une réaction vive de la part du ministère et plus précisément de l’ONMT. A cette situation, est venue se greffer tout récemment la réduction des vols de Royal Air Maroc (RAM) qui, dans le cadre de son plan de restructuration, a décidé d’abandonner certaines dessertes (voir rubrique En direct). Les professionnels du tourisme de la première destination du Royaume, qui ont tenu une réunion lundi 5 septembre, ont sollicité une rencontre dans les plus brefs délais avec leur ministre de tutelle pour évoquer ce problème. 20 000 sièges d’avions pour 50 000 lits ! «La situation est très grave, la destination a perdu 65 000 arrivées entre janvier et juillet 2011, en comparaison avec l’an passé, et si ça continue ainsi, il va y avoir beaucoup des fermetures d’établissements», commente un hôtelier de Marrakech qui affirme être sur le point de rompre le contrat avec les propriétaires de deux établissements qu’il gère. Un autre hôtelier pose la même équation de manière différente : «Marrakech, c’est 50 000 lits hôteliers et 20 000 sièges d’avions disponibles». Le gap est donc important et risque même de se creuser eu égard à l’ouverture de 20 nouveaux établissements prévue en 2012. En effet, le bilan dressé par le CRT de Marrakech pour les 7 premiers mois de l’année n’est pas réjouissant. Les arrivées ont baissé de 7% et les nuitées de 5%. Corrélativement, le taux d’occupation a perdu 3 points, à 47%. Et ceci, malgré les tarifs promotionnels. «La dégradation de l’image de la destination dans les pays émetteurs s’est traduite par une grosse pression sur les prix», fait remarquer Ali Chaoui, patron de l’Eden Andalou. Les hôteliers , comme toujours dans les périodes de crise, se sont donc rabattus sur les nationaux qu’ils ont essayé de séduire avec des baisses de tarifs de l’ordre de 60%. Mais, si ces prix promotionnels ont permis de sauver les meubles en juillet, particulièrement dans les villes balnéaires, ils n’ont eu aucun effet en août. Que faire ? L’ONMT n’a pas encore dévoilé son plan, mais les hôteliers pensent que le remplissage passe par l’augmentation des places d’avions, quitte à subventionner les vols. Source – Par Mohamed Moujahid.lavieeco.com