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China Africa Investments Meetings Appel à une alliance sino-maroco-africaine en faveur du codéveloppement

China Africa Investments Meetings Appel à une alliance sino-maroco-africaine en faveur du codéveloppement

Publié le : 24 juin 2014 - Jihane Gattioui, LE MATIN

Les China-Africa Investments Meetings ont drainé du beau monde. Ph. DR.

Organisée hier à Rabat par BMCE Bank of Africa, en collaboration avec la China Africa Joint Chamber of Commerce and Industry, la première édition des rencontres BtoB sur le thème du partenariat «China Africa investments meetings» semble avoir tenu ses promesses. En témoigne la présence massive des hommes d’affaires chinois et africains, mais aussi des personnalités marocaines triées sur le volet, notamment Fouad Ali El Himma, le conseiller de Sa Majesté le Roi Mohammed VI. Il faut dire que le thème s’avère de la plus haute importance. À travers cette rencontre, l’ambition est de favoriser un partenariat de plus en plus équitable et profitable entre la deuxième puissance économique mondiale et le continent noir. C'est ainsi que le Maroc est appelé à jouer un rôle de premier ordre dans la promotion de ce modèle de partenariat.

D’ailleurs, la Chine compte sur le Royaume pour réaliser ses objectifs économiques en Afrique, comme l’a si bien souligné l’ambassadeur de Chine à Rabat Sun Shuzhong. Le diplomate chinois a également tenu à saluer le développement du Maroc et le climat de stabilité politique et sociale dont jouit le pays. «Sous la conduite éclairée de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, le Maroc trace d’un pas assuré son chemin sur le plan économique et politique. Ce qui lui permet de jouer un rôle important dans le développement des relations sino-africaines».

 

Portée par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, la politique africaine du Maroc constitue un avantage de taille pour les partenaires chinois. Dans ce cadre, la ministre déléguée aux Affaires étrangères et à la coopération Mbarka Bouaïda, a rappelé que conformément à la vision de Sa Majesté le Roi, l’engagement du Maroc envers l’Afrique repose sur trois piliers «cohérents et interdépendants», à savoir la centralité du citoyen africain, le raffermissement des liens spirituels et l’importance de la sécurité et de la stabilité du continent.
En s’appuyant sur le Maroc, la Chine pourra, ainsi, bénéficier des avantages de la politique du Royaume, d’autant plus que les relations bilatérales maroco-chinoises sont au beau fixe. À ce titre, le président du Groupe BMCE Bank, Othman Benjelloun, qui a appelé à une alliance sino-maroco-africaine pour le codéveloppement de l’Afrique, a tenu à souligner que «le peuple de la Grande Marche partage avec le peuple de la Marche verte un respect profond pour la souveraineté et l’intégrité territoriale». De ce fait, les relations économiques bilatérales sont appelées à être à l’image des relations politiques et diplomatiques qui remontent à 1958. C’est d’ailleurs dans ce cadre que s’inscrit le modèle de coopération tripartite entre le Maroc, la Chine et l’Afrique.

 

 

Concrètement, les investisseurs chinois peuvent tirer profit des relations tissées par le Royaume avec les pays africains tant sur les plans culturel que social et économique. Le Maroc constitue, en effet, une plateforme idoine pour le rayonnement des industries, des services et en général du savoir-faire chinois vers le continent africain. Un constat souligné par M. Benjelloun qui a également tenu à relever la plus haute importance de la stabilité sociale et des libertés économiques du Royaume. Le Maroc peut, selon lui, se prévaloir aux yeux des représentants de la Chine et de l’Afrique d’être un allié sûr sur lequel on peut invariablement compter.
Les investisseurs chinois peuvent s’implanter à Casablanca Finance City afin de réaliser leurs desseins économiques en Afrique. Et comme l’a indiqué M. Benjelloun, ce hub financier pourra donner l’occasion à des joint-ventures maroco-chinoises ainsi qu’à des établissements financiers et de grandes entreprises chinois d’élaborer une stratégie proprement africaine qui passe par le Maroc, notamment dans les pays où les banques marocaines sont implantées. À ce niveau, le Groupe BMCE Bank ambitionne, d’ici 10 à 15 ans, d’être présents dans chacun des pays africains.

 

Le Maroc et la Chine peuvent, ainsi, œuvrer ensemble en mutualisant leurs moyens et en optimisant leurs complémentarités pour renforcer leur présence économique en Afrique subsaharienne et servir son développement, selon la ministre déléguée aux Affaires étrangères et à la coopération. «Fort de son positionnement en tant relai de la coopération entre l’Afrique et l’Asie et de ses multiples atouts, à l’instar de ses accords de libre-échange et autres accords commerciaux conclus notamment avec l’Europe, les États-Unis, le Moyen-Orient et l’Afrique subsaharienne, le Maroc se tient prêt à relever ce défi», estime Mbarka Bouaïda.

L’ambition, selon la responsable gouvernementale, ne saurait être résumée à la simple vocation bilatérale entre le Maroc et la Chine. Car aussi bien Rabat que Pékin disposent à la fois d’une assise considérable, d’une expertise reconnue et d’une crédibilité établie auprès des partenaires africains. Un pays arabe, africain, méditerranéen, occupant une place de choix en tant que plateforme d'investissement et d'export, notamment vers l'Afrique, et un géant asiatique, fort de son savoir-faire et de son statut de premier partenaire commercial de l’Afrique, ne peuvent que constituer un tandem efficace au service d’une véritable relation tripartite associant l’Afrique dans le cadre d’une approche win-win, a sigalé Mme Bouaïda.


Augmentation des lignes de crédit

 

Les échanges commerciaux entre la Chine et l’Afrique se sont élevés à 210,2 milliards de dollars en 2013. L’ambition de la Chine est d’atteindre 400 milliards d’ici 2020 et de porter les investissements directs chinois en Afrique à quelque 100 milliards. L’ambassadeur de Chine à Rabat a annoncé l’augmentation des lignes de crédit en faveur de l’Afrique de 10 milliards de dollars, soit une enveloppe de 30 milliards. Quant aux pays arabes, l’aide au développement a été portée de 3 à 5 milliards.
Le diplomate a aussi rappelé les quatre principes de la Chine qui avaient été annoncés, l’année dernière, par le Président chinois XI Jinping, lors de sa visite en Afrique pour l’approfondissement de la coopération sino-africaine : sincérité, pragmatisme, amitié et honnêteté. «La Chine poursuivra ces principes et saisira la nouvelle opportunité pour promouvoir les relations sino-africaines», a-t-il souligné. S’agissant des échanges commerciaux Maroc-Chine, ils se sont établis à 29,216 milliards de dirhams en 2013. Les exportations marocaines se sont établies à 2,9 milliards de dirhams, soit une augmentation de 20,9% sur un an. 
En outre, quelque 20 sociétés chinoises sont implantées au Maroc dans la construction de routes et de ponts, dans les télécommunications, etc.