LES LOUEURS DE VOITURES ONT LEUR FÉDÉRATION
CETTE FILIÈRE SOUHAITE PORTER SA VOIX EN COHÉRENCE AVEC LE DÉVELOPPEMENT DU TOURISME
ET DISPOSER D’UNE FORCE DE NÉGOCIATION AVEC LES POUVOIRS PUBLICS
LES loueurs de voitures sans chauffeur ont désormais leur fédération. Elle vient d’être créée officiellement le 21 juin dernier à Marrakech et les loueurs ont confié sa présidence à Tarik Dbilij. Anas Rouissi a été, quant à lui, élu vice-président. La nouvelle fédération qui regroupe les 10 associations du secteur souhaite porter la voix des loueurs de voitures (quelque 5.500 professionnels) en cohérence avec le développement du tourisme. L’autre objectif est de disposer d’une force de négociation avec les pouvoirs publics.
A Marrakech où s’est tenue la première assemblée générale de la fédération, les loueurs de voitures ont présenté leur plan d’action, dans lequel figurent en bonne place la mutualisation des achats, la labellisation du métier de loueur, la création d’un portail Internet et surtout une académie de formation. Dans ses nouveaux statuts, la Flascam (Fédération des loueurs d’automobiles sans chauffeur au Maroc) prévoit aussi de devenir membre de la Fédération nationale du tourisme et aussi de la CGEM. La restructuration de la filière tombe à point nommé, au moment où les professionnels négocient avec le département de tutelle (ministère du Transport) pour la révision du cahier des charges de la profession. «L’exercice de cette profession est réglementé par un cahier des charges qui date de 1997», déplore-t-on auprès des professionnels. Or, depuis, le secteur a connu une évolution importante qui rend ce cahier des charges inadapté sur plusieurs volets. D’abord en termes de pré-requis pour exercer cette profession. Aucune précision n’est faite sur la nature des diplômes dont doit disposer un candidat à la gérance d’une entreprise de location de voitures, ni sur ses qualifications professionnelles. C’est pourquoi les opérateurs réclament aujourd’hui de nouvelles conditions d’exercice, en imposant notamment une formation avec la profession (dans les domaines du transport, de la logistique ou dans le tourisme). Et c’est pour cela que le plus grand chantier de la nouvelle fédération demeure la création d’une académie. Les loueurs de voitures comptent ouvrir aussi un front en matière de procédure pénale. Un véhicule qui transporte de la drogue ou des substances illicites est confisqué par la gendarmerie ou la police. Et le loueur met «8 mois en moyenne» pour faire sortir son bien de la fourrière tout en continuant de payer la traite du véhicule immobilisé, mais sans pour autant pouvoir l’amortir.
Chiffre clés
LES chiffrent parlent d’eux-mêmes. En une décennie, le secteur a connu une évolution exponentielle qui nécessite aujourd’hui un grand assainissement interprofessionnel.
Le secteur de la location de voitures compte:
• 5.500 entreprises
• Un parc de 90.000 véhicules
• 25.000 salariés
• 70.000 emplois indirects
• 5 milliards de DH de CA
• 37% des achats de voitures au niveau national avec 42.000 achetées chaque année
• 4 milliards de DH d’achats
(Source Flascam)
Badra BERRISSOULE