RAM: BENHIMA CHARGE L’AÉROPORT DE CASABLANCA
INSÉCURITÉ DES BAGAGES ET INVESTISSEMENTS EN ATTENTE
GESTION ASYMÉTRIQUE DE LA CONCURRENCE EN EUROPE
LA COMPAGNIE RENOUE AVEC LA CROISSANCE DU TRAFIC
«L’aéroport de Casablanca est deux fois plus mauvais que la moyenne mondiale en matière de sécurité des bagages». Driss Benhima ne cache pas son insatisfaction de l’infrastructure vieillissante de l’aéroport qui est devenu beaucoup trop petit pour le trafic de la RAM. «Cet aéroport n’est plus adapté aux besoins de notre compagnie puisque les travaux de l’aérogare ne sont pas encore finis. Pourtant, l’Etat nous avait promis une mise à niveau de l’aéroport», regrette le PDG de RAM. Cette situation entraîne une perte des bagages, des délais d’attente importants et surtout un impact négatif sur l’image de la compagnie même sur des paramètres qui échappent à son contrôle. «Les aéroports devaient être soumis à un cahier des charges précis, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui», surenchérit Benhima. Le contrat-programme de RAM prévoit une ouverture du capital à plus long terme mais l’attractivité de la compagnie risque de pâtir à cause des problèmes de gestion de son hub. Alors que RAM a fourni un véritable travail de restructuration en interne, l’Etat doit soutenir sa compagnie avec la mise à niveau des éléments externes. La nomination en janvier dernier de Zouhair El Aoufir, un ancien haut cadre de RAM, à la tête de l’ONDA semble rentrer dans cette stratégie.
Après l’équilibre financier, RAM renoue avec la croissance de son trafic. La compagnie qui est passée par une période de perturbation sévère après l’adoption de l’Open sky reprend des couleurs. A fin mai, le trafic a connu une progression de 6%. Le coefficient de remplissage s’améliore en affichant 4 points supplémentaires à la même date. Pour la première fois, l’évolution du trafic international de RAM sur le Maroc pour le mois d’avril (+10%) dépasse l’évolution du trafic international de la concurrence (6%). Cette performance commerciale a impacté positivement la rentabilité de l’entreprise. A l’issue de l’exercice 2013 (clos le 31 octobre), RAM a enregistré un résultat d’exploitation de 789 millions de DH, en hausse de 10% par rapport à 2012. Le résultat courant a, quant à lui, progressé de 4,83% pour s’établir à 627 millions de DH. La compagnie a dégagé en 2013 un bénéfice net de 168 millions de DH. Le résultat net 2012 était, rappelons-le, déficitaire en raison d’importantes sommes provisionnées compte tenu de la dépréciation de plusieurs avions.
Ces résultats permettent à RAM de dépasser les objectifs fixés par le contrat-programme signé avec l’Etat en septembre 2011. La compagnie a pu considérablement réduire ses effectifs qui sont passés de 5.352 en 2010 à 2.737 à fin avril 2014. RAM a atteint un ratio de 58 employés par avion en 2014 contre 100 en 2011. Un niveau beaucoup plus bas que les compagnies comparables.
Toutefois, la compagnie se trouve confrontée à une importante percée des autres compagnies. Une concurrence jugée parfois inéquitable. «Nous sommes face à des compagnies comme Ryanair qui reçoivent beaucoup de subventions», précise Benhima. Ryanair reçoit, selon le management de RAM, 50 millions d’euros en France et 600 millions d’euros pour toute l’Europe. La compagnie publique porte également un regard critique sur la concurrence européenne. «La gestion de la concurrence européenne est asymétrique en matière d’Open sky. Nous sommes mal traités par l’Europe», martèle le PDG. Par exemple, Vueling effectue des liaisons entre Casablanca et Paris (ligne de prédilection de RAM), alors que RAM n’a pas la possibilité de faire un Barcelone-Paris qui est la ligne phare de la compagnie espagnole!
L’ensemble de ces éléments a conduit à un pic historique de l’offre de la concurrence à plus de 11 millions de sièges, soit une hausse de 22% par rapport à 2012. Sur la zone de chalandise prioritaire (axe Casablanca-Rabat), la progression de cette offre a atteint 24%. Les compagnies low-cost ont signé un retour en force avec une progression de 25%. L’offre des compagnies régulières a augmenté quant à elle de 17%. Cela a conduit à un recul de 3% du chiffre d’affaires global pour s’établir à 13,38 milliards de DH, dont 12,42 milliards de DH pour l’activité transport. Le chiffre d’affaires lié aux activités hors transport s’élève, quant à lui, à un peu plus de 954 millions de DH.
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