Un plan Marshall pour les oasis et l'arganier
DÉVELOPPEMENT DE LA ROSE, DU SAFRAN, DU PALMIER DATTIER ET DE L’ARGANIER AU CŒUR DE LA STRATÉGIE DE L’ÉTABLISSEMENT
MISE À NIVEAU DU MILIEU RURAL
UN INVESTISSEMENT GLOBAL DE 92 MILLIARDS DE DH
Pour la réalisation de cet ambitieux programme de développement intégré, ce sont globalement 92 milliards de DH qui vont être investis, dont 84 milliards déjà prévus par les différentes stratégies sectorielles.
Equipement, désenclavement, développement socio-économique, préservation de l’environnement, les chantiers de l’Agence nationale pour le développement des zones oasiennes et de l’arganier (Andzoa) sont en marche. Depuis sa création, l’établissement a entamé plusieurs projets d’un coût d’un milliard de DH dans sa zone d’action pour la qualification du milieu rural de manière à accélérer son développement. Pour la filière dattière, l’investissement est estimé à 7,7 milliards de DH. En tant que principal catalyseur de la dynamique de développement socio-économique des zones oasiennes, l’activité de la filière s’est renforcée suite à la signature de son contrat-programme entre le gouvernement et la Fédération interprofessionnelle marocaine des dattes. Et ce, pour faire du secteur phoénicicole une activité performante et compétitive à l’horizon 2020. Les objectifs fondamentaux recherchés à travers ledit contrat-programme, consistent notamment en la réhabilitation et la reconstitution des palmeraies existantes sur une superficie globale de 48.000 ha. Il s’agit aussi de la création de nouvelles plantations, à l’extérieur des palmeraies, sur une superficie de 17.000 ha. Le tout pour atteindre une production en dattes de 160.000 tonnes en 2020 et 185.000 tonnes en 2030 contre 90.000 tonnes actuellement. Il est question aussi de valoriser un tonnage global de 110.000 t, soit près de 70% de la production attendue à l’horizon 2020, dont 70.000 t en dattes fraîches conditionnées, 20.000 t en produits transformés et 20.000 t en aliments de bétail. Sur le plan exportation des dattes de qualité supérieure, les objectifs sont d’atteindre 5.000 t en 2020 et 10.000 t en 2030 contre des quantités négligeables réalisées actuellement. Pour la filière Argane les ambitions sont aussi grandes. Les objectifs stratégiques fondamentaux recherchés à travers le contrat-programme conclu en 2011, à l’horizon 2020, consistent en la réhabilitation de 200.000 ha d’arganeraie et l’extension de sa culture en conduite moderne sur 5.000 ha. Le tout pour atteindre, en 2020, 10.000 tonnes/an d’huile d’argan. Actuellement, elle est estimée à 4.000 tonnes/an, précise Latifa Yakoubi, directrice de développement des zones de l'Arganier. Pour réaliser les objectifs, ce sont 2,8 milliards de DH qui sont alloués sur la période 2011/2020 pour la mise en œuvre d’un programme de développement. La réalisation du contrat-programme de la filière de la rose absorbera pour sa part une enveloppe globale de 100 millions de DH. Repeupler et densifier les cultures pour augmenter la production sont les maîtres mots de la feuille de route dédiée à cette filière. Objectifs: multiplier la production pour atteindre 4.800 tonnes de roses fraîches au lieu de 2.000 tonnes actuellement. Et ce, à travers le développement des superficies. Il s’agit aussi d’augmenter les quantités exportées pour atteindre, à l’horizon 2020, 300 tonnes en matière d’eau de rose contre 100 tonnes environ actuellement. Au niveau de la filière safran, les actions entreprises dans le cadre du contrat-programme de la filière visent l’augmentation de la surface plantée de 610 ha à 1.350 ha à l’horizon 2020. Et ce, pour passer d’une production de 3 tonnes actuellement à 9 tonnes à termes dont 6 tonnes exportées. A noter que la production marocaine en la matière représente 1% environ de la production mondiale qui est estimée à 250 tonnes.
Le champ d’intervention de l’Andzoa couvre cinq régions réunissant 16 provinces et 388 communes et près de 4,5 millions d’habitants.
Pour la réalisation de cet ambitieux programme de développement intégré, ce
sont globalement 92 milliards de DH qui vont être investis, dont 84 milliards
de DH déjà prévus par les différentes stratégies sectorielles, indique Brahim Hafidi, DG de l’Andzoa. Reste
aux dirigeants de l’établissement à se faire le plaidoyer de sa stratégie
auprès des départements ministériels et collectivités concernées pour une
véritable synergie autour des projets. Les enjeux de la démarche sont triples:
fixer les populations en leur offrant un minima de standards nationaux de
développement humain, valoriser les ressources économiques des territoires
concernés et préserver leur environnement naturel.
Dégradation des ressources et pauvreté
Cinq régions réunissant 16 provinces, 388 communes et près de 4,5 millions d’habitants, c’est tout le champ d’action de l’Andzoa concerné par ce programme de développement intégré d’envergure. Des conditions climatiques difficiles couplées à la rareté de l’eau, les espaces oasiens et de l’arganeraie sont marqués par de nombreuses contraintes. Ils souffrent aussi de surexploitation des ressources forestières et de dégradation des sols allant jusqu’à 600 tonnes /km²/an contre une moyenne nationale de 200 tonnes/km²/an. Mais pas seulement. Ces territoires sont touchés par une forte dégradation de la biodiversité. D’où l’importance de réagir et d’agir. Il y va de l’avenir des générations futures.
13 Juin 2014
SOURCE WEB Par Malika ALAMI L’Economiste
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