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Grands projets touristiques de Tanger La grande désillusion des pétrodollars

Grands projets touristiques de Tanger  La grande désillusion des pétrodollars

S’il y a une vérité absolue qui est de surcroit incontestée et incontestable, c’est que depuis son intronisation, le roi Mohammed VI a changé le visage du Maroc dans plusieurs de ses aspects. Les observateurs étrangers et la presse, y compris celle qui ne porte pas notre pays dans son cœur, avouent que le Maroc a fait un bond considérable durant la dernière décade en matière d’infrastructures, de transport, d’industrialisation, de communication et autres. Les faits sont têtus, le roi ne parle pas beaucoup, mais il ne s’arrête jamais de travailler avec un rythme effréné qui laisse loin derrière lui ses proches collaborateurs, les ministres et autres walis et gouverneurs. Jamais un chef d’Etat, qu’il soit roi ou président, n’a fait le tour de son pays autant de fois que le roi Mohammed VI quitte parfois à en subir les conséquences avec quelques ennuis de santé. Et comme il n’ya eu jamais de hasard dans ses déplacements, sa première sortie l’a réservée à la région du nord sous une pluie battante et révélatrice… Une région qui fut longtemps à la traine pour une multitude de raisons souvent subjectives et pour laquelle le roi a eu une attention particulière. La ville de Tanger, longtemps délaissée, est sortie de son hibernation socioéconomique pour devenir un immense chantier à des dizaines de kilomètres à la ronde du centre ville : Tanger Med et ses dérivés (Tanger Med II, Tanger Med Port center, port passagers, zone franche logistique, zones franches industrielles et de service, zone export…etc.). Le programme Tanger métropole est tout aussi consistant avec un aménagement urbain d’envergure, routes, trémie, passage intérieur, contournement reliant l’Atlantique à la Méditerranée (Rocade des deux mers). Il comprend aussi le complexe art et culture avec son théâtre, une école théâtrale, des clubs de musique andalouse, d’arts plastiques et de danse.... .La multiplication des zones industrielles avec l’installation de l’usine Renault à Tanger qui a dopé l’industrie automobile au Maroc. Sans oublier les réalisations socioéconomiques comme l’opération du logement social et tout récemment l’inauguration de la construction d’un barrage pour l’alimentation en eau potable de la région de Tanger-Tétouan. Personne n’a oublié cette triste période de la sécheresse où Tanger manquait d’eau et il a fallu alimenter la population par le biais de bateaux-citernes qui transportaient de l’eau de sources lointaines. Autant dire que le développement de la ville de Tanger se fait d’une manière intégrée selon une stratégie globale qui coiffe tous les aspects de la vie quotidienne.


Tanger, un chantier à ciel ouvert
Normal que la ville de détroit devienne une addition d’une multitude de chantiers ouverts souvent pour des projets structurants qui nécessitent des investissements colossaux. Il faut dire que l’Etat a ouvert toutes les vannes d’avantages et d’incitations aux investisseurs marocains et étrangers tels le foncier, l’exonération des impôts, taxes et autres facilités auprès des banques. Mais si beaucoup de chantiers sont arrivés à leurs termes sans obstacles apparents, il faut convenir qu’en matière d’investissements touristiques la coupe est pleine en arrêt de travaux, retards récurrents, désistement de certains opérateurs, voire redimensionnement du projet (revu à la baisse du montant d’investissement). Et ce sont les géants de l’immobilier du Golfe qui ont le plus failli à leurs engagements après avoir annoncé en fanfares la levée de fonds en milliards de dollars. Du coup, des projets qui ont été initiés au début des années 2000 ont connu d’énormes problèmes comme ceux de l’Emirat Emaar et du Qatari Diar. Le groupe Emaar devrait réaliser le projet « TINJA » l’un des projets touristiques les plus prometteurs de la cote atlantique. Annoncé en 2006 avec un investissement de 650 millions de dollars, soit près de 5,6 milliards de DH, Tinja dont la superficie s’étale sur 300 hectares devait comporter plus de 2.500 unités résidentielles et 1.200 lits hôteliers, sans oublier une marina et plusieurs autres équipements. Le rêve ne s’est pas réalisé puisque le groupe qui devait livrer des appartements en 2010, a failli à ses engagements envers ses clients. D’autant plus que les travaux sur le chantier ont été arrêtés, ce qui a provoqué l’ire des clients dont certains se sont désistés et ont été remboursés. Pour justifier ces retards et arrêts de travaux, les dirigeants du groupe émirati   évoquent des problèmes de foncier avec l’Etat et éludent toute conséquence de la crise économique mondiale. Ce qui n’est pas vrai puisque Emaar va redimensionner son projet à la baisse d’une manière drastique.


Les promoteurs du Golfe jettent l’éponge...
Le projet touristique Tinja a été ramené à un simple projet immobilier de l’ordre de 150 villas et 200 appartements soit un investissement de 2 milliards de dirhams. Sachant que le projet initial était de l’ordre de 5, 6 milliards de DH, le groupe a donc divisé ses ambitions par trois et risque de se passer de l’unité hôtelière. Autant dire que les deux tiers du projet se sont évaporés dans des promesses non tenues et que l’Etat risque d’avoir des problèmes pour récupérer les terrains non exploités par Emaar. Le pire pourrait arriver puisque certaines sources avaient averti les responsables que le groupe émirati a commencé à vendre des parcelles de terrains destinés initialement au projet Bahia golf Beach de Bouznika. Le groupe qatari Diar a suivi le même chemin que les Emiratis en accusant un retard de plusieurs années. Les Qataris ont aussi promis monts et merveilles aux responsables marocains en s’adjugeant l’aménagement de la station Al Houara. Cette dernière devrait s’étendre sur une superficie totale de 230 hectares avec un investissement total d’un milliard et demi de dirhams. Le projet devait comprendre une demi-douzaine d'hôtels dont un cinq étoiles, un palais des congrès de 2.500 places, un golf, un aquaparc, et d'autres réalisations à caractère touristique.
Le projet inclura, en plus, des résidences et des villas touristiques sans oublier la composante animation. Mais en 2012, Qatari Diar a signé un avenant à la convention d’investissement signé en 2006 dans lequel il s’engage à livrer en 2015 deux hôtels 5 étoiles, un palais des congrès et un parcours de golf. Comme ce fut le cas pour Emaar, l’ambition a été revue à la baisse du moins pour la première phase et là aussi la crise économique est passée par là. Quand on sait que la maison mère à Qatar qui est le bras financier de l’Emirat, a eu des problèmes financiers à l’intérieur même de Qatar, il fallait s’y attendre même si le groupe a imputé ces retards à des travaux hors site à l’Etat. La CDG qui s’est fortement impliquée dans ces projets en viabilisant les terrains et en jouant parfois le pompier n’est pas loin de ces tracasseries. En attendant de voir la vraie couleur du billet vert sur des terrains encore à l’état brut, d’autres projets ont connu le même destin que ceux précités. Il s’agit du Royal Resort Cap Malabata, un projet de cité balnéaire intégrée entièrement aménagé par la GFH (Bahreïn) pour un montant total de 5,4 milliards de DH. Il s’étale sur 127 hectares et devrait comprendra des hôtels de haut de gamme ainsi que des centres commerciaux et des résidences touristiques de différents standings. Un projet en plus en stand by. Les promoteurs marocains ont fait de même dans le retard tel le groupe Addoha qui tarde à commencer son projet « Tanjah Beach et golf resort ». Le budget initial était estimé à 5 milliards de dirhams pour la construction d’un golf, d’un hôtel de luxe, de villas haut standing et autres appartements. Il en est de même pour le groupe Alliance dont le projet Tanger Resort s’étend sur 100 hectares mais qui n’a pu exploiter que 25 hectares pour le moment et promet d’un investissement de 2 milliards de dirhams.


Les investisseurs marocains à la peine
D’autres projets trainent dans le temps comme celui de la société Identer loisirs, du complexe Palmeraie Marrakech. Pis encore des lots de terrains ne sont pas encore valorisés notamment dans la zone Ghandouri à cause dit-on d’instabilité du sol. C’est plutôt l’instabilité des promoteurs qui est mise en cause sinon comment expliquer que des projets soient finalisés sur le même littoral. Le cas de Tanger city center est le plus révélateur puisque ce complexe est le seul en envergure qui s’est débarrassé de la maquette et du chantier pour se concrétiser. Situé en plein cœur de tanger à coté de l’actuel gare ferroviaire, il est considéré comme le futur poumon des finances dans la ville de détroit. Deux projets de moindre grandeur ont vu le jour dans la zone de Ghandouri. Il s’agit d'un hôtel de la CMKD sous l’enseigne de Farah avec un investissement de 150 millions de dirhams. A quelques encablures de là se dresse Ryad Mogador Al Boughaz du groupe Chaabi. Il comprend un hôtel 4 étoiles, des villas résidentiels et des appartements avec un investissement de 147 millions de dirhams. Autrement beaucoup de lots de terrains attribués attendent la providence, par ailleurs certains promoteurs ont pris la poudre d’escampettes comme les Espagnols Fadesa et Renta. C’est dire que dans le domaine touristique on eu affaire à des grands promoteurs plus spéculateurs que développeurs-aménageurs. Ils profitent des largesses de l’Etat, s’accaparent des terrains, s’accordent des facilités dans les banques et temporisent en attendant de négocier d’autres avantages. C’est dire qu’ils nous vendent beaucoup plus de maquettes que d’édifices réels et commercialisent, de surcroit, des appartements témoins, à des clients qui doivent attendre une éternité ou se désister.
Un constat terrible quand on sait qu’il existe un comité de suivi qui ne suit rien de tout ce branle-bas « Tout-risque-hic »qui ébranle les deux côtes de la ville de détroit.

 

Le 9 Juin 2014 
SOURCE WEB Par La Vie Touristique
Tags : le roi Mohammed VI- La ville de Tanger, longtemps délaissée, est sortie de son hibernation socioéconomique pour devenir un immense chantier à des dizaines de kilomètres à la ronde du centre ville- Tanger Med et ses dérivés (Tanger Med II, Tanger Med Port center, port passagers, zone franche logistique, zones franches industrielles et de service, zone export…etc.)- Le programme Tanger métropole est tout aussi consistant avec un aménagement urbain d’envergure, routes, trémie, passage intérieur, contournement reliant l’Atlantique à la Méditerranée (Rocade des deux mers)- multiplication des zones industrielles avec l’installation de l’usine Renault à Tanger qui a dopé l’industrie automobile au Maroc- inauguration de la construction d’un barrage pour l’alimentation en eau potable de la région de Tanger Tétouan- début des années 2000 ont connu d’énormes problèmes comme ceux de l’Emirat Emaar et du Qatari Diar-  Les promoteurs du Golfe jettent l’éponge - Le projet touristique Tinja a été ramené à un simple projet immobilier- Les Qataris ont aussi promis monts et merveilles aux responsables marocains en s’adjugeant l’aménagement de la station Al Houara- Royal Resort Cap Malabata, un projet de cité balnéaire intégrée entièrement aménagé par la GFH (Bahreïn)- le groupe Addoha qui tarde à commencer son projet « Tanjah Beach et golf resort- de même pour le groupe Alliance dont le projet Tanger Resort- Les investisseurs marocains à la peine-