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Gazoduc Africain Atlantique : Moteur d’Intégration et de Croissance

Gazoduc Africain Atlantique : Moteur d’Intégration et de Croissance

Lors d’un panel organisé le jeudi 12 décembre à Rabat, dans le cadre de la 13? édition des Atlantic Dialogues, Amina Benkhadra, directrice générale de l’Office national des hydrocarbures et des mines (ONHYM), a mis en avant l’importance stratégique du Gazoduc Africain Atlantique (AAGP) pour stimuler la croissance économique et l’intégration régionale en Afrique.

Un projet structurant pour l’Afrique

D’un coût total estimé à 26 milliards de dollars, l’AAGP intègre deux volets majeurs : l’extension du gazoduc Maroc-Nigéria, qui s’étend sur 5 669 km pour un investissement de 25 milliards de dollars, et le gazoduc ouest-africain, d’une longueur de 678 km, évalué à 975 millions de dollars. Ce gigantesque projet reliera le Nigéria au Maroc en traversant 13 pays de la côte ouest-africaine et connectera le réseau gazier africain au Gazoduc Maghreb-Europe (GME), permettant également une liaison avec l’Europe.

Selon Amina Benkhadra, ce projet ne se limite pas à un simple pipeline énergétique, mais constitue un véritable catalyseur de coopération Sud-Sud, conforme à la vision du roi Mohammed VI. « Le Gazoduc Africain Atlantique donne une nouvelle dynamique à l’intégration régionale, touchant 16 pays, dont trois enclavés – le Mali, le Burkina Faso et le Niger – pour les intégrer davantage au réseau économique et énergétique continental », a-t-elle déclaré.

Accélérer l’accès à l’énergie et soutenir le développement

Avec une ambition de servir une population de plus de 400 millions d’habitants dans une région où le taux d’électrification est inférieur à 40 %, le gazoduc vise à améliorer l’accès à l’énergie et à favoriser une croissance durable. Selon la directrice de l’ONHYM, « sans intégration régionale, la croissance durable en Afrique restera difficile ».

Outre sa vocation énergétique, ce projet permettra également de valoriser les ressources minières critiques et stratégiques de ces pays, essentielles à la transition énergétique mondiale. Amina Benkhadra a précisé que l’exploitation de ces minerais contribuera à créer des emplois, lutter contre la migration et soutenir un développement durable.

Un pont entre l’Afrique et l’Europe

Le Gazoduc Africain Atlantique revêt aussi une importance majeure pour l’Europe. Il offrira une source alternative d’approvisionnement en gaz, contribuant à réduire la dépendance énergétique européenne vis-à-vis de la Russie. « Ce projet structurant renforcera les relations Afrique-Europe tout en diversifiant les sources d’approvisionnement énergétique pour le continent européen », a souligné la directrice générale.

Un projet compétitif et attractif

Concernant le financement de cet ambitieux projet, Amina Benkhadra a affirmé qu’il est « réalisable, compétitif et rentable ». L’AAGP devrait attirer des partenariats avec des fonds souverains, des institutions financières multilatérales, des majors de l’énergie et d’autres investisseurs stratégiques. « Nous mettons en avant les opportunités économiques qu’il représente et invitons les parties prenantes à s’engager pour maximiser son impact », a-t-elle ajouté.

Conclusion

Le Gazoduc Africain Atlantique se positionne comme un levier majeur pour l’intégration économique de l’Afrique et le développement des relations énergétiques entre l’Afrique et l’Europe. Grâce à son rôle dans la sécurité énergétique, la création d’emplois et le soutien à la transition énergétique, ce projet incarne une vision ambitieuse et durable pour l’avenir du continent.

Le 13/12/2024

Rédaction de lanouvelletribune

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