Réunion à Rabat du Conseil des ministres des Affaires étrangères de l’UMA

Les conflits marginaux plombent le décollage du Maghreb arabe

Les ministres des Affaires étrangères de l’UMA, réunis vendredi dernier à Rabat. Ph. Kartouch

Sortir l’Union du Maghreb arabe de sa léthargie est un défi de taille. Depuis sa création en 1989, cette organisation régionale peine à décoller. Les réunions entre les responsables gouvernementaux des cinq pays de la région se succèdent sans pour autant aboutir à l’intégration économique escomptée. Pourtant, la volonté de relancer l’UMA est affichée au plus haut sommet. Aujourd’hui, il est temps de passer aux actions concrètes pour réaliser les aspirations des peuples de la région. C’est en tout cas l’appel lancé par les chefs de diplomatie des pays de l’union, réunis vendredi à Rabat, à l’occasion de la 32e session du Conseil des ministres des Affaires étrangères du Maghreb. Les recommandations émises par les différentes instances de l’Union ne doivent plus rester lettres mortes, d’après Mohamed Ahmed Abdelaziz, ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale de la Libye, qui assure la présidence tournante de l'UMA.

Les autres responsables gouvernementaux maghrébins abondent dans la même veine. L’heure est, aujourd’hui plus que jamais, à la mobilisation. Le message du ministre marocain des Affaires étrangères, Salaheddine Mezouar, est on ne peut plus clair : «il est temps de transcender les différends et les conflits marginaux et d’accorder la priorité à l’intérêt général des peuples maghrébins qui aspirent à un avenir meilleur». Le responsable gouvernemental fait, ainsi, allusion à l’Algérie sans la citer nommément. D’ailleurs, ce pays n’a pas été représenté par le ministre des Affaires étrangères lors de cette session. C’est le secrétaire général du ministère des Affaires étrangères, Abdelhamid Senoussi Briksi, qui a conduit la délégation algérienne aux travaux de cette session, alors que les autres pays ont tous été représentés par leurs ministres des Affaires étrangères. Le chef de la diplomatie libyen estime que pour bâtir les socles d’un Maghreb arabe solide et solidaire disposant d’une orientation stratégique claire, il faut que l’intérêt général prime les différends. Même son de cloche chez le ministre tunisien des Affaires étrangères, Mongi Hamdi, qui souligne que tous les pays sont appelés à faire prévaloir l’approche de réconciliation et celle de la promotion de l’intérêt général de la région pour pouvoir relever les défis du développement.

Jusque-là, l’UMA n’est pas parvenue à mettre en œuvre les objectifs tracés depuis 25 ans. «Le bilan des réalisations de l’UMA demeure en deçà des attentes», a souligné M. Mezouar à plusieurs reprises. À l’heure actuelle, l’objectif est de construire une nouvelle union maghrébine, capable de relever les défis sur tous les plans. Au niveau économique, il s’avère urgent d’asseoir les bases de l’intégration économique tant souhaitée, afin de répondre aux besoins des citoyens, notamment en matière d’emploi des jeunes. C’est ce qu’a tenu à souligner le secrétaire général de l'Union du Maghreb arabe (UMA), Habib Ben Yahia, qui espère l’accélération de la cadence des travaux de l’Union au cours de cette année 2014 pour que cette organisation régionale puisse faire entendre avec force sa voix auprès de ses partenaires (Union européenne, États-Unis, Asie).

Dans ce cadre, de grands espoirs sont nourris dans les travaux du prochain sommet de l’UMA qui se tiendra en Tunisie avant la fin de l’année. Ce rendez-vous régional sera l’occasion notamment de lancer la Banque maghrébine d'investissement et de commerce extérieur. Sur le plan sécuritaire, la lutte contre le terrorisme et le crime organisé nécessite la mise en place d’une stratégie régionale unifiée, d’après tous les intervenants. Ce qui nécessite d'intensifier les consultations afin de mettre en œuvre les mécanismes adéquats pour promouvoir la paix et la stabilité dans la région. 

9 mai 2014 –SOURCE WEB Par Jihane Gattioui, LE MATIN

Tags : l’Union du Maghreb arabe (UMA)- création en 1989-Le message du ministre marocain des Affaires étrangères, Salaheddine Mezouar, est on ne peut plus clair : «il est temps de transcender les différends et les conflits marginaux et d’accorder la priorité à l’intérêt général des peuples maghrébins qui aspirent à un avenir meilleur- il faut que l’intérêt général prime les différends- Jusque-là, l’UMA n’est pas parvenue à mettre en œuvre les objectifs tracés depuis 25 ans- travaux du prochain sommet de l’UMA qui se tiendra en Tunisie avant la fin de l’année- Banque maghrébine d'investissement et de commerce extérieur- la lutte contre le terrorisme et le crime organisé nécessite la mise en place d’une stratégie régionale unifiée-