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Passeports diplomatiques en Algérie : un privilège détourné au profit des élites du pouvoir

Passeports diplomatiques en Algérie : un privilège détourné au profit des élites du pouvoir

Réservé théoriquement aux diplomates et aux responsables dans le cadre de leurs fonctions officielles, le passeport diplomatique en Algérie s’est transformé en un avantage partagé par les acteurs du pouvoir, grands et petits, ainsi que leurs proches. Ce document permet non seulement d’accéder à divers privilèges, mais surtout de voyager, résider, faire du shopping ou encore se faire soigner dans des pays comme la France, sans nécessiter de visa. Le régime algérien a ainsi fait de ce passeport un outil de contrôle politique, récompensant ses fidèles et sanctionnant les dissidents en les privant de ce précieux sésame.

L'obtention de ce passeport est devenue une marque de statut parmi les élites politico-militaires algériennes, étendue aux épouses, aux enfants, aux amis et même aux maîtresses. Ce passeport permet de bénéficier d’une exemption de visa pour la France, destination de choix pour les dirigeants algériens, leurs familles et leurs proches, qui s'y rendent pour des raisons personnelles, telles que des investissements, des soins médicaux ou des activités de loisirs. De nombreux privilèges sont ainsi accordés, comme la possibilité de se faire soigner aux frais du contribuable français.

Dans ce contexte, le passeport diplomatique est désormais un symbole de pouvoir en Algérie. Bien qu'il soit censé faciliter les déplacements des hauts fonctionnaires, il est distribué à une multitude de proches du pouvoir. Par ailleurs, il devient un instrument de répression contre ceux qui osent critiquer le régime, comme l’ex-ambassadeur et ministre Abdelaziz Rahabi, dont le passeport a été bloqué après une déclaration critique sur la situation politique du pays.

L'octroi de passeports diplomatiques est une pratique largement répandue au sein des élites algériennes. Des personnalités telles que l’ancien Premier ministre Sid Ahmed Ghozali, pourtant décoré d'une prestigieuse distinction japonaise, ont dû attendre plusieurs mois pour obtenir le document. Ce privilège, initialement consenti par un accord entre la France et l'Algérie en 2007, bénéficie essentiellement aux généraux et hauts responsables du régime.

Xavier Driencourt, ancien ambassadeur de France en Algérie, critique ouvertement ce système, dénonçant l’exemption de visa pour les détenteurs de passeports diplomatiques algériens. Selon lui, il suffirait d’un simple acte du ministre français des Affaires étrangères pour mettre fin à cet accord de 2007, envoyant un signal fort au régime d’Alger. Driencourt plaide pour un "reset" des relations migratoires entre la France et l'Algérie, visant notamment à retirer cet avantage aux dirigeants algériens et leurs proches, un geste qui toucherait directement l’élite du pays.

Le 10/10/2024

Rédaction de l’AMDGJB Géoparc Jbel Bani

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