Rougeole au Maroc : urgence vaccinale et enjeux sanitaires
Après une accalmie, la rougeole refait surface avec force dans plusieurs régions du Maroc, suscitant de vives inquiétudes chez les autorités sanitaires et la population. Cette flambée met en lumière des lacunes dans la couverture vaccinale et la surveillance épidémiologique, des points cruciaux pour contenir cette maladie hautement contagieuse.
Une résurgence alarmante au Maroc
Des régions comme Tanger-Tétouan-Al Hoceïma et Souss-Massa sont particulièrement touchées, enregistrant des centaines de cas chaque mois, parfois accompagnés de décès tragiques, notamment parmi les enfants. En mars 2023, le ministère de la Santé a lancé une campagne nationale pour relancer la vaccination contre la rougeole, exhortant les familles à vérifier les carnets de vaccination de leurs enfants. Pourtant, malgré ces efforts, le virus continue de se propager, ravivant les craintes d’une nouvelle crise sanitaire.
La rougeole : un péril sous-estimé
La rougeole, causée par le virus Paramyxovirus, reste l’une des maladies les plus contagieuses au monde. Un enfant infecté peut transmettre le virus à 16 à 20 personnes par simple respiration, toux ou éternuements. Les symptômes initiaux incluent une forte fièvre, une toux, un écoulement nasal, des yeux rouges et irrités, suivis d’éruptions cutanées caractéristiques. Sans traitement approprié, cette maladie peut entraîner des complications graves, telles que la pneumonie, des lésions cérébrales ou la mort.
Selon le Dr Tayeb Hamdi, expert en systèmes de santé, la recrudescence actuelle est attribuable à une baisse de la couverture vaccinale et à une surveillance épidémiologique affaiblie. À ce jour, aucune région du Maroc n’a atteint le seuil de 95 % de couverture vaccinale nécessaire pour empêcher la propagation du virus.
Une problématique mondiale aggravée par la pandémie
En 2023, la rougeole a infecté plus de 10 millions de personnes dans le monde, entraînant plus de 100 000 décès, principalement parmi les nourrissons et les enfants de moins de cinq ans. La pandémie de COVID-19 a exacerbé la situation en perturbant les programmes de vaccination et en alimentant l’hésitation vaccinale.
Des mesures urgentes nécessaires
Pour endiguer cette épidémie, les autorités marocaines doivent intensifier les campagnes de vaccination, notamment dans les zones rurales et reculées, tout en sensibilisant les familles sur l’importance de cette protection. La vaccination contre la rougeole, administrée en deux doses, reste la méthode la plus efficace pour prévenir cette maladie. Entre 2000 et 2021, elle a sauvé 56 millions de vies à travers le monde, soulignant son efficacité.
Les groupes les plus vulnérables comprennent les enfants de moins de 5 ans, les adultes non vaccinés, les femmes enceintes et les personnes immunodéprimées. Pour éviter de nouvelles tragédies, le Maroc doit également renforcer sa surveillance épidémiologique et mettre en œuvre des campagnes de rattrapage ciblées.
Un défi collectif pour le Maroc
Le retour en force de la rougeole souligne l’urgence d’agir. Il ne s’agit pas seulement d’un défi médical, mais d’une responsabilité collective impliquant les autorités, les professionnels de santé et les citoyens. Avec une stratégie renforcée, le Maroc peut non seulement contenir cette résurgence, mais aussi réaffirmer son statut de leader en matière de santé publique en Afrique.
Le 25/12/2024
Rédaction de lanouvelletribune
www.darinfiane.comwww.cans-akkanaitsidi.net www.chez-lahcen-maroc.com