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Stratégies sectorielles et ALE Le CESE identifie 25 mesures pour aller plus vite

Stratégies sectorielles et ALE  Le CESE identifie 25 mesures pour aller plus vite

Le CESE, présidé par Nizar Baraka, estime que l'ouverture du pays ne fait pas l'objet d'une stratégie d'exécution claire.

Le déficit de cohérence est le frein majeur pour la réalisation du potentiel des stratégies sectorielles et des Accords de libre-échange (ALE). Ce constat, déjà connu, vient d’être réaffirmé par le dernier avis rendu par le Conseil économique, social et environnemental (CESE). «L’ère des politiques sectorielles verticales et des sensibilités égocentriques est révolue. Il faut plus de cohérence dans nos stratégies sectorielles et aller vers davantage de concertation», a déclaré Nizar Baraka, président du Conseil, qui a présenté à la presse, vendredi 9 mai à Rabat, les conclusions du rapport du CESE sur les politiques sectorielles et les ALE. Si le rapport du CESE a dressé des constats déjà connus, il a toutefois le mérite d’analyser en profondeur l’efficience des stratégies sectorielles et de procéder à l’agencement des leviers à activer pour rattraper les retards occasionnés.

Ainsi, dans son analyse, le rapport s’est surtout focalisé sur les dispositifs de gouvernance, d’accompagnement et d’articulation des rôles des acteurs, en évitant les détails d’analyse et d’appréciation, stratégie par stratégie sectorielle, ou encore ALE par ALE. «L’ouverture du pays ne fait pas l’objet d’une stratégie d’exécution claire et organisée.

Les accords de libre-échange ne font pas l’objet d’une réelle préparation avec des politiques d’accompagnement pour en tirer un réel profit, notamment pour la montée en chaîne de valeur et le renforcement de la compétitivité nationale», souligne Ahmed Rahou, président de la commission permanente des affaires économiques et des projets stratégiques, qui s’est chargé de l’élaboration du rapport du CESE. Selon le rapport du CESE, la quasi-totalité des ALE a débouché sur des soldes commerciaux bilatéraux ou multilatéraux négatifs. Les parts de marché détenues par le Maroc, qui constituent un indicateur de compétitivité significatif, sont ainsi restées faibles. Elles sont en moyenne de 0,11% durant la décennie 2000, un taux en retrait par rapport à celui de la décennie 1990 (0,13%). Et quelle que soit la stratégie sectorielle examinée, aucune n’a réussi, à ce jour, à atteindre le niveau des objectifs initialement fixés. Un décalage entre les objectifs affichés, lors des présentations de plans, et les résultats obtenus est enregistré à l’occasion des évaluations intermédiaires, quand celles-ci sont opérées.

Vision claire et intégrée

En plus des constats, le rapport du CESE contient plusieurs recommandations pour la mise en cohérence des stratégies sectorielles et des ALE. Ces recommandations sont structurées autour de quatre axes stratégiques, soutenus par 25 mesures, répondant à une volonté d’assurer l’opérationnalité, dans le cadre d’une vision claire et intégrée. Les quatre axes concernent d’abord la mise en cohérence des stratégies sectorielles. Le CESE recommande ainsi d’adopter un référentiel temps commun (3 ans pour le court terme et 2020 pour le moyen terme) pour toutes les stratégies. Il propose ainsi de mettre des déclinaisons régionales de ces plans stratégiques et insiste sur la gestion mutualisée des ressources. Le deuxième axe concerne la concertation et la forte implication du tissu productif. Et ce en renforçant les capacités nationales en RH et en restructurant les instances représentatives du secteur privé. «Les associations professionnelles et les syndicats ne peuvent plus fonctionner avec la loi sur les associations», indique Ahmed Rahou.

Le CESE recommande aussi de mettre à niveau la réglementation des normes marocaines et la pérennisation des contrats de croissance à l’export. «Le Maroc est l’un des pays les moins protégés dans le monde», soutient Ahmed Rahou, en évoquant la réglementation nationale en matière de sécurité sanitaire et environnementale. Le troisième axe abordé par le CESE concerne la promotion et la diplomatie économique et politique du Maroc à l’international. L’une des recommandations phares du CESE dans ce chapitre est son appel à regrouper l’ensemble des organes de promotion (Maroc Export, AMDI, ONMT, Maison de l’artisan et l’OCE) dans une seule structure. «Nous y gagnerons beaucoup en fusionnant les budgets et les RH», explique Ahmed Rahou.

Le rapport appelle aussi à faire du marché intérieur un levier de compétitivité de la production nationale en encourageant les initiatives de production d’une offre de substitution aux importations. Enfin, le quatrième axe des recommandations évoque l’intelligence économique. Sur ce registre, le Conseil recommande de créer une instance nationale d’intelligence économique. Rattachée au Chef du gouvernement, cette instance serait chargée de consolider, centraliser et piloter l’intelligence économique. Ses missions ? La veille, la protection du patrimoine informationnel, l’aide à la décision et l’animation d’une démarche d’influence. Selon le CESE, le CNCE (Conseil national du commerce extérieur) pourra être le noyau de base de cette instance

9 mai 2014 –SOURCE WEB Par Youssef Boufouss, LE MATIN

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