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Le Tourisme Interne au Maroc : Entre Désintérêt et Potentiel Inexploité

Le Tourisme Interne au Maroc : Entre Désintérêt et Potentiel Inexploité

Depuis plusieurs années, le Maroc est devenu un pays émetteur de touristes au pouvoir d’achat conséquent. Les Marocains ne voyagent pas seulement par désir de découverte d’autres destinations, mais parce qu’ils sont souvent poussés à tourner le dos à leur propre pays. Bien que le Maroc regorge d'attraits touristiques variés, allant de la mer au désert en passant par les montagnes, les prix exorbitants, surtout en haute saison, les découragent.

Durant la période estivale, les coûts de l'hébergement, notamment dans des destinations comme Agadir, Tanger, la côte tétouanaise ou Saïdia, deviennent inaccessibles pour de nombreuses familles marocaines. Pour un couple avec enfants, il faut dépenser une fortune rien que pour le logement, sans compter les frais de restauration et autres dépenses de voyage. Cette situation pousse de nombreux Marocains à se tourner vers des destinations étrangères comme la Costa Brava, Antalya ou Charm El-Cheikh, qui offrent un excellent rapport qualité-prix.

En Espagne, par exemple, les tarifs des séjours balnéaires sont beaucoup plus abordables et les infrastructures sont de meilleure qualité comparées à celles du Maroc. Ce déséquilibre est dû à une industrie touristique marocaine davantage orientée vers les touristes internationaux, délaissant les besoins des vacanciers locaux.

La situation actuelle a conduit de nombreuses familles marocaines à recourir au "tourisme chez la famille", se rendant chez des proches dans des villes comme Beni-Mellal, Agadir, Essaouira ou Tétouan. Cette solution, bien que financièrement avantageuse, n'offre pas le confort et le repos espérés pendant les vacances.

Conscients de cette lacune, les promoteurs de la Vision 2020 avaient prévu le Plan Biladi, lancé par l'ex-ministre Adil Douiri, pour développer des zones touristiques adaptées aux familles marocaines. Malheureusement, sur les huit stations prévues, seules deux ont été réalisées : Imi Ouaddar à Agadir et Ifrane. Les autres projets semblent avoir été abandonnés.

Le tourisme interne, pourtant riche en potentiel de développement, reste sous-exploité. Pour qu'il prenne la place qu'il mérite, il doit cesser d’être perçu comme une solution de repli en période de crise. Le Maroc possède des atouts naturels exceptionnels qui pourraient attirer les touristes locaux si des infrastructures adéquates et abordables étaient développées.

En conclusion, pour revitaliser le tourisme interne, il est essentiel de créer des stations balnéaires dédiées, avec toutes les commodités nécessaires pour les familles marocaines. Le tourisme local ne doit plus être la cinquième roue du carrosse, mais une priorité des politiques publiques.

Le 15/07/2024

Rédaction de l’AMDGJB Géoparc Jbel Bani

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