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Essaouira Tourisme : Un été très difficile

Essaouira  Tourisme  : Un été très difficile

Juillet mitigé et peu de touristes étrangers «Kounouz Biladi n’a pas mis en valeur le potentiel d’Essaouira» La plage d’Essaouira n’a pas fait le plein cette année LES professionnels du tourisme tentent de limiter la casse à Essaouira. L’été 2011 sera pour la plupart d’entre eux à marquer d’une pierre noire. Déjà fortement atteints par le printemps arabe et l’attentat de Marrakech en mai et juin dernier, le mois de juillet a mal démarré. En cause, les résultats tardifs du bac qui ont retardé les vacances des nationaux, le climat de la cité des Alizés qui a été plus venteux que de coutume et les travaux de mise à niveau de la médina. «Les réservations des touristes étrangers étaient minimes pour juillet. L’on espérait compenser avec la clientèle marocaine mais en arrivant sur place, de nombreux touristes ont été déçus par le climat et l’environnement général de la ville. Certains d’entre eux ont donc écourté leur séjour», indique Mostafa El Azza, directeur de l’hôtel des Iles. De son côté, Amine Chbani, président du CPT (Conseil provincial du tourisme) tient à préciser que les hôteliers soutiennent unanimement les travaux dans la médina et reconnaissent leur importance, mais que «l’aménagement des passages et la signalétique auraient dû être mieux pensés pour réduire les inconvénients en pleine saison touristique» A partir de la moitié du mois pourtant, les choses se sont quelque peu améliorées. Les vents se sont calmés offrant un climat idéal, chaud et frais. «Nous avons pu récupérer des clients à partir de la deuxième semaine. Mais par rapport à l’année passée, le taux d’occupation a chuté de six points», explique un autre professionnel. Au final, les avis divergent quant au bilan de ce premier mois d’été. Pour certains, il est catastrophique, pour d’autres il a été assez bon pour le tourisme local. En tout cas, tous les professionnels s’accordent à dire que les étrangers ont déserté la ville. «80% de la clientèle a été marocaine. On a à peine eu quelques Espagnols et quelques Français», souligne cet hôtelier Pour le mois d’août, les choses ne sont pas vraiment plus roses. S’il est encore trop tôt pour tirer un bilan, certains professionnels estiment qu’ils accuseront une baisse d’environ 20% à cause du Ramadan. De plus, ils fustigent la campagne Kounouz Biladi. Selon eux, cette campagne a été menée trop tard et s’est focalisée sur des villes comme Marrakech et Fès où il fait très chaud. «Or, il y a d’autres villes comme Essaouira qui offrent un climat plus agréable. C’est sur ces villes-là qu’il aurait fallu communiquer», soulignent-ils. Cependant, la canicule aura quand même permis à la cité des Alizés de récupérer de nombreux clients marocains, et notamment Marrakchis Parmi les facteurs qui ont contribué à rendre l’été difficile, plusieurs hôteliers citent aussi la mise en service, depuis un an, de la nouvelle autoroute Marrakech-Agadir. En effet, dans le nouveau schéma routier, Agadir est presque à la même distance de Marrakech qu’Essaouira, et ce malgré la nouvelle voie express. «L’autoroute Marrakech-Agadir a joué un rôle désastreux pour l’activité d’Essaouira. Agadir est clairement avantagée. La voie express est plus sécurisante, mais on gagne peu de temps», souligne un hôtelier. La solution pour eux est de dédoubler urgemment le tronçon entre Chichaoua et Marrakech pour réduire au maximum la distance entre les deux villes. Prix cassés Certains hôteliers ne le cachent pas. Ils ont cassé les prix cette année. Dès le mois de juillet, les prix ont été bradés pour sauver la saison. «Nous faisons des offres adaptées avec des prix assez attractifs. Nous diminuons les prix pour encourager les gens à venir», explique cet hôtelier. Cette politique se poursuit durant le mois d’août. «Pour remplacer la clientèle marocaine, la seule solution est de casser les prix et de faire de la promotion sur les grands tour-opérateurs», poursuit la même source. Cependant, d’autres hôteliers tirent la sonnette d’alarme. Pour eux, il y a de gros risques en menant cette politique. «Il faut cesser cette guerre des prix, sinon on va dévaloriser la destination», prévient un professionnel. Le risque c’est en effet que la qualité du service baisse et que les hôtels soient moins bien entretenus. SOURCE WEB Correspondante L’Economiste , Marie-Noëlle RASSON